Les lendemains de mercato font déchanter le Stade de Reims

Par Maxime Barbaud
4 min.
Will Still sur le banc du Stade de Reims @Maxppp

Le Stade de Reims est entré dans une spirale négative depuis la mi-janvier, qui coïncide avec le transfert d’Azor Matusiwa au Stade Rennais. Outre le départ du milieu de terrain, les problèmes s’accumulent pour Will Still.

Le mercato d’hiver est à double tranchant. S’il peut permettre à un club de se renforcer, à l’instar de l’OL par exemple, il a par définition l’effet inverse chez d’autres. Le Stade de Reims est un peu victime de cela même si le contexte général lui est moins favorable qu’à la fin de l’année 2023. Depuis la mi-janvier, le club champenois balbutie son jeu et enchaîne les mauvais résultats. Comme par hasard (ou pas), cette série intervient après plusieurs éléments contraires, avec en premier lieu le marché des transferts et la perte d’Azor Matusiwa, parti au Stade Rennais pour 15 M€. Le Néerlandais était le garant de l’équilibre collectif.

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La veille de ce départ, Reims est éliminé dès les 16es de finale de la Coupe de France par Sochaux aux tirs au but, sans son milieu de terrain. Avant même le match dans le Doubs, Will Still avait déploré ce départ. «C’est toujours embêtant de perdre un de ses meilleurs joueurs. Forcément, cela ne me remplit pas de joie. Mais je suis responsable de la continuité de l’équipe, c’est l’ADN du club et de son projet, donc on s’adapte. Je pense et j’espère que l’effectif sera réajusté et donc que ce départ sera comblé, avec un joueur du même profil, qui apporte de l’équilibre. Même si on sait que le mercato hivernal est compliqué.»

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Le départ préjudiciable de Matusiwa

Un vœu exaucé puisque Benjamin Stambouli est arrivé libre mais les déclarations du Belge (sous contrat jusqu’en 2025) ont eu du mal à passer en interne, obligeant même Jean-Pierre Caillot à intervenir. «J’adore Will, j’adore ce qu’il fait et il va apprendre au fil du temps qu’avoir des résultats, c’est une chose, mais qu’il faut savoir aussi gérer un club comme on le fait. Je comprends ses états d’âme quand on lui enlève un joueur, mais quand je vois aujourd’hui l’effectif qu’il a à sa disposition pour un jeune entraîneur… Il a un grand avenir, le Stade de Reims aussi», déclarait le patron du club sur les ondes de France Bleu Champagne-Ardenne, concluant par une phrase passée relativement inaperçue.

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«Je ne sais pas si notre avenir sera commun, mais aujourd’hui, Will a des résultats parce qu’il est brillant, mais aussi parce qu’il a entre les mains un effectif de qualité.» Une référence directe aux rumeurs de départ du technicien à Sunderland en décembre. Depuis cet échange d’amabilités par médias interposés, Reims a enchainé un nul à domicile face à Nantes (0-0), puis deux défaites contre d’autres équipes à la bagarre pour le maintien elles aussi, d’abord contre Toulouse (3-2) à Delaune, et Lorient (2-1). 9es au classement, les Champenois n’ont pas dégringolé mais voient leurs ambitions être mises à mal. D’autant que leurs concurrents directs comme Lens, Rennes et Strasbourg ont des courbes de forme ascendantes. Et l’OM ne sera pas éternellement amorphe.

Un calendrier compliqué

Ce contexte difficile intervient au moment même où démarre une série de matchs autrement plus relevée. La réception des Lensois ce dimanche (17h05) n’est qu’un apéritif à la grande bouffe qui se prépare (Lille, Paris, Lyon et Nice sont au menu sur les 6 journées suivantes). L’objectif top 9 fixé par Caillot est menacé même si au rayon des bonnes nouvelles, Still a récupéré ses internationaux africains et asiatiques partis avec leurs sélections. À ce propos, le coach de 31 ans se serait bien passé de l’affaire Junya Ito, rentré plus tôt de la Coupe d’Asie après avoir été accusé d’agressions sexuelles. Pourtant en manque de compétition, le Japonais fut le plus remuant au Moustoir le week-end dernier.

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C’est l’illustration d’un secteur dans lequel le Stade de Reims a bien du mal en ce moment. Sans créativité et sans rythme, difficile de se créer des occasions, et Matusiwa n’est plus là pour monter la garde. Chaque contre adverse perce facilement la défense. «On est dans un creux dans notre saison, où le moindre truc qui pourrait aller contre nous se transforme en élément assez majeur», concède Will Still. Certains peuvent y voir un relâchement coupable face à une équipe relégable mais le manque d’humilité n’entre pas vraiment dans le logiciel du coach. Reste à faire le dos rond et se réfugier dans le travail. «Pour l’instant, c’est notre réalité, et il n’y a qu’un moyen pour en sortir, c’est de rester unis, solidaires, et de continuer à bosser.»

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