Mais où s'arrêtera le Club Bruges en Ligue des Champions ?

Par Léo Scalco
4 min.
Kamal Sowah sous les couleurs du Clb Bruges @Maxppp

Le Club Bruges réalise pour l'instant un parcours parfait en Ligue des Champions avec trois victoires en autant de rencontres. Un sans-faute qui permet aux Blauw en Zwart de rêver grand avec en ligne de mire sa meilleure campagne sur la scène européenne de son histoire.

L'année dernière, le football belge vibrait pour l'Union Saint-Gilloise. Une équipe tout droit venue de l'échelon inférieur qui se mettait à rêver au titre de Jupiler Pro League. Un parcours digne de la grande épopée homérique de Leicester lors de la saison 2015-16. A l'issue de la saison régulière, c'était d'ailleurs le cas. Le promu terminait premier avec notamment cinq points d'avance sur les Brugeois (77 contre 72). Mais les play-offs 1, avec ses règles spécifiques (le total de points est divisé par 2 puis arrondi, l'Union le démarrait donc avec 39 points et Bruges avec 36 points), rebattaient finalement les cartes. Les Blauw en Zwart prenaient alors la première place du classement en battant leur principal adversaire par deux fois (1-0 puis 2-0).

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Au bout de cette saison rocambolesque, le Club accédait donc à la phase de groupe de la Ligue des Champions grâce à cette fameuse première place acquise au forceps. Jusque-là, rien ne permettait d'envisager un si bon début de campagne européenne. Déjà, à la fin de la saison dernière, Carl Hoefkens, adjoint dans le staff technique depuis 2019, était nommé entraîneur principal du club belge, à la suite du départ de l'entraîneur néerlandais Alfred Schreuder à l'Ajax Amsterdam. D'autant plus aussi que leur capitaine, Hans Vanaken, souhaitait quitter la Belgique à quelques jours de la fin du mercato estival pour rejoindre l'Angleterre et West Ham. Une période de doute semblait donc se profiler du côté de «la Venise du Nord» mais ces derniers ont vite été balayés grâce à des performances de haute voltige sur la scène européenne.

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Des chiffres qui donnent le droit de rêver plus grand

Même si les chiffres ne permettent pas de lire l'avenir avec une totale certitude, il y des statistiques qui sont parlantes et qui donnent une idée du parcours réalisable. D'ailleurs, lorsqu'une équipe a réussi à s'imposer lors de ses trois premières rencontres en Coupe d'Europe, le club concerné s’est toujours qualifié pour la suite de la compétition (81 cas avant celui du Club Bruges tout de même). À trois journées du terme de la phase de poule et avec six points d’avance sur ces trois poursuivants, les Brugeois peuvent être un peu plus sereins que leurs adversaires directs. S'ils y arrivent, les coéquipiers de Hans Vanaken réaliseront déjà un petit exploit en lui-même. En effet, seulement deux clubs belges ont réussi à accéder à la phase à élimination directe au XXIème siècle : il s'agit d'Anderlecht (2000-2001) et plus récemment de la Gantoise (2015-2016). L'entraineur des Bleu-et-Noir n'est pas en reste lui non plus.

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Carl Hoefkens réalise avec brio son baptême du feu dans la plus prestigieuse des compétitions européennes. Avec trois victoires pour ses trois premières rencontres en carrière en tant qu'entraîneur, le Belge fait partie d'un club restreint et très prestigieux. Il rejoint notamment des grands noms du football tels que Pep Guardiola (FC Barcelone), Roberto Di Matteo (Chelsea) et Hansi Flick (Bayern Munich) et Diego Simeone (Atletico), rien que ça ! Surtout, les trois premiers coaches cités ont gagné la Ligue des Champions l'année durant laquelle ils ont fait un sans-faute sur leurs trois premières rencontres de C1. Seul le technicien de l'Atleti s'est incliné en finale. Outre ces statistiques qui permettent d'envisager plus sereinement la suite de la compétition, Bruges peut s'appuyer sur une défense de fer qui n'a toujours pas concédé le moindre but encaissé depuis le début de la campagne continentale.

Une défense de fer et une attaque efficace

En 270 minutes, l'arrière-garde s'est montrée intraitable comme celle du Bayern Munich. Une comparaison flatteuse qui correspond au standard des vainqueurs finaux, moins à des clubs belges habitués aux journées portes ouvertes. Simon Mignolet et ses trois clean-sheets sont le symbole de ce verrou digne d'un coffre-fort très bien gardé. Encore brillant face aux Colchoneros, même si Antoine Griezmann a raté son pénalty, l'ancien gardien de Liverpool contribue évidemment à la belle série d'invincibilité de son équipe. Le gardien international a réalisé 13 arrêts lors des trois premières rencontres de cette nouvelle édition de la Ligue des Champions, ce qui le place en 4ème position derrière Remko Pasveer (16, Ajax Amsterdam), Allan McGregor (15, Glasgow Rangers) et André Onana (14, Inter Milan). Mais il est le seul à n'avoir jamais été cherché un ballon dans ses cages contrairement aux autres (8, 5 et 2 buts encaissés).

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Les Gazelles disposent d'un autre atout et pas des moindres : son attaque, la troisième meilleure de cette nouvelle édition de la coupe aux grandes oreilles. Le CBKV s'avance comme un nouvel épouvantail. C'est bien simple, il n’y a que Naples (13) et le Bayern Munich (9) qui font mieux. Mais en termes d'efficacité, le Club peut donner des leçons aux deux autres équipes citées. Les Partenopei et les Bavarois ne sont pas avares en tirs avec respectivement 69 et 56 tentatives sur les cages adverses. Du côté des Blauw en Zwart, les attaquants ont tiré seulement à 30 reprises. Ils sont moins entreprenants mais plus efficaces, à l'image de Ferran Jutgla : cinq frappes, trois cadrées et deux buts. Au-delà de la belle affaire financière (une victoire en C1 rapporte 2,8 millions d'euros ce qui fait un total de 8,4 millions déjà accumulés dans les caisses du club belge depuis le début de cette campagne européenne), Bruges met à l'honneur le Royaume de Philippe de Belgique, en réussissant déjà un parcours historique.

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