Algérie : le nouveau dérapage qui coûte cher à l’enfant terrible Youcef Belaïli

Par Dahbia Hattabi
5 min.
Youcef Belaïli à Alger @Maxppp

Ces derniers jours, Youcef Belaïli est dans l’oeil du cyclone en Algérie. Le Fennec, qui évolue au MC Alger, a écopé d’une grosse sanction après un nouveau dérapage. Ce qui pourrait aussi avoir des conséquences en équipe nationale.

L’enfant terrible du football algérien. Une réputation qui colle à la peau et au maillot floqué au nom de Youcef Belaïli. A plusieurs reprises durant sa carrière, le joueur âgé de 31 ans a été au centre de polémiques liées à son attitude. En 2022, il a fait parler de lui après son départ mouvementé de Brest. Arrivé en Bretagne à la fin du mercato d’hiver 2022, il avait disputé 13 rencontres toutes compétitions confondues. Le temps d’inscrire 3 buts et de délivrer 2 assists. De retour en début de saison, il n’est pas resté très longtemps.

La suite après cette publicité

Un départ houleux de Brest

Après 6 rencontres (2 assists), il a claqué la porte, lui qui vivait mal l’éloignement de sa famille. Dans la foulée, on a appris que le Fennec avait laissé le logement qu’il occupait dans un état déplorable. Cela nécessitait 50 000 euros de travaux. « Tous les matelas ont dû être changés, la cuisine à refaire. Comme la maison était chauffée à 28 degrés en permanence, les sols ont gondolé sous l’effet de l’humidité. Sans parler des mégots dans la baignoire, des portes de placards arrachées, des casseroles brûlantes posées à même le plan de travail… Un véritable carnage», a précisé l’un des témoins au Télégramme.

À lire Ligue 1 : la programmation TV de la 33e journée

De son côté, Belaïli s’est défendu et a indiqué que certains ont voulu salir son image. Une image qui a de nouveau été mise à mal après un nouveau dérapage du côté de l’AC Ajaccio, club qu’il a rejoint après son passage au SB29. A deux reprises, l’Algérien a disparu sans donner de nouvelles au club corse. La première fois, Olivier Pantaloni l’avait défendu en indiquant qu’il était revenu en retard en raison d’une blessure aux adducteurs contractée en sélection nationale. La deuxième fois, Ajaccio ne l’a pas excusé et a ouvert une procédure disciplinaire à son encontre le 28 avril.

La suite après cette publicité

Il a récidivé à Ajaccio

«L’AC Ajaccio a constaté l’absence de son joueur, Youcef Belaïli, depuis le mardi 25 avril. Celui-ci ne s’est pas présenté à la reprise des entraînements après le match ACA-Brest. Une rencontre à l’issue de laquelle, le joueur a eu un comportement inapproprié envers nos supporters, ce que l’AC Ajaccio condamne avec la plus grande fermeté. Au regard de ces faits fautifs une procédure disciplinaire est en cours.» Malgré 6 buts et 3 assists en 17 apparitions, le club de Ligue 2 n’a pas souhaité continuer à avancer avec un élément perturbateur. Ce qui a eu des conséquences en équipe nationale.

Djamel Belmadi n’avait pas sélectionné le joueur, chouchou des supporters des Verts, en juin dernier. «Il est hors club, hors compétition. Il n’y pas de sujet. Je ne rentrerai pas là-dedans. En 2018, quand on le sélectionne, il n’était dans les bouches d’aucune personne. Personne ne parlait de lui, ni plateau télé, ni journaliste. On n’arrivera pas à mettre un flou entre lui et moi. Il est sans club. Le jour où il retrouvera un club, où il sera de nouveau compétitif, il sera de nouveau sélectionnable. Point barre.» Peu de temps après, Belaïli a rebondi au pays, au MC Alger.

La suite après cette publicité

Une attitude loin d’être exemplaire

Un club avec lequel il a démarré tambour battant avec 10 buts inscrits lors des 7 premières journées de championnat. Ensuite, plus rien pour le footballeur algérien, qui totalise donc 10 buts en 13 rencontres. Malgré tout, cela lui a permis de retrouver la sélection puisqu’il a participé à la Coupe d’Afrique des Nations en Côte d’Ivoire cet hiver (3 matches). Mais depuis son retour en club, Belaïli a de nouveau fait parler de lui, mais pas pour son talent. En effet, son attitude a encore été pointée du doigt lors de la rencontre face au CS Constantine (17 février). Un match au cours duquel il a eu une altercation avec l’arbitre.

Le média algérien TSA a parlé d’un "geste indigne d’un joueur de son rang envers l’arbitre du match MCA-CSC". Malgré cela, il n’a écopé que d’un carton rouge. Ce qui a provoqué l’indignation au pays, où certains estiment qu’il est privilégié. La semaine suivante, Belaïli a récidivé lors du match face au MC El Bayadh le 24 février. A la suite d’une faute sur le gardien adverse, il a été expulsé. Mais il a protesté avec véhémence. Ce qui a provoqué des accrochages entre les joueurs et «il a fallu l’intervention de ses coéquipiers et des techniciens du MCA pour faire sortir Belaili du terrain» selon TSA.

La suite après cette publicité

Sanctionné lourdement par la LFP et …par Petkovic ?

La publication algérienne a précisé que le joueur s’est aussi distingué "par un geste condamnable envers les supporters sétifiens". Belaïli, qui est allé trop loin, a été suspendu pour 6 matches, dont 2 avec sursis, par la LFP. Cette dernière lui a aussi infligée une amende de 100 000 dinars pour «contestation de décision et comportement antisportif envers un officiel de match suivi d’un geste obscène envers le public.» Dans la ligne de mire de la ligue, le joueur a aussi été averti qu’en cas de récidive, sa sanction serait doublée. Cela ne fait pas les affaires du joueur, qui pourrait payer le prix cher également en sélection.

La Gazette du Fennec, qui parle d’un comportement "ni professionnel, ni digne d’un international algérien", explique qu’il «risque tout simplement de compromettre ses chances de remettre le maillot de l’Algérie dans le futur sous la houlette de Vladimir Petkovic.» En effet, si Djamel Belmadi a pu passer l’éponge sur son attitude jugée limite, le nouveau sélectionneur pourrait ne pas être aussi clément selon la GDF. «Les entraîneurs étrangers accordent une priorité plus marquée au comportement des joueurs qu’à des considérations émotionnelles lorsqu’il s’agit de prendre des décisions disciplinaires pour maintenir la paix au sein du vestiaire. Vu le timing, cette sanction pourrait bien le priver du stage prévu en mars.» Une double peine pour un Youcef Belaïli, qui n’apprend pas de ses erreurs.

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité