Quelle désillusion pour Lille ! Alors que la réception de la modeste équipe turque de Trabzonspor semblait être le scénario idéal pour une qualification en huitième de finale de la Ligue des Champions, les Dogues n’ont jamais su trouver la faille (0-0). Pire, avec la victoire du CSKA Moscou face à l’Inter (2-1), le champion de France est éliminé de toute compétition européenne.

Ce soir, la donne était simple pour le LOSC, il fallait l’emporter pour se qualifier face à l’équipe turque, deuxième du groupe avec un point d’avance au coup d’envoi. Un objectif pas vraiment surréaliste, mais qui n’a pas été atteint. Comme prévu, les Dogues ont pourtant démarré la rencontre pied au plancher. Placés haut dans la récupération, les hommes de Rudi Garcia se sont évertué à trouver leurs rapides attaquants dans l’axe, et ce, en dépit d’une grosse opposition numérique proposée par les Turcs. Si le flanc droit a également eu la préférence des Lillois, ces derniers ont dû tout de même attendre près d’un quart d’heure de jeu pour mettre le portier adverse en danger sur une frappe d’Hazard (14e). Omniprésents dans la moitié de terrain adverse, les champions de France ont pu compter sur un Hazard des grands soirs pour enflammer la rencontre.
Le Belge a réalisé une première période tonitruante, naviguant entre le côté gauche et l’axe de l’entrejeu. Il s’est d’ailleurs procuré deux grosses occasions en moins de vingt minutes (14e, 19e). Efficace dans ses dribbles, il a distillé un bon nombre de centres dans la zone de vérité sans toutefois trouvé preneur. Face à une équipe pressée de plier l’affaire avant la pause, les partenaires de Zokora ont peiné à sortir la tête de l’eau. Incapables de relancer un ballon proprement, ils ont rapidement rendu le cuir aux Nordistes. Néanmoins, lorsque les tentatives lilloises étaient cadrées, ils ont pu compter sur un excellent Zengin, auteur de multiples parades de qualité.
Mais dans ce match, la citation « dominer n’est pas gagner » était de mise. De retour des vestiaires, les Lillois ont poursuivi leur mainmise sur la rencontre (à la 79e, il y avait même 10 corners à 0 et 18 tirs à 3 pour le LOSC). Malheureusement pour eux, la lucidité s’en est allée au fil des minutes et si le siège de la cage de Zengin tenait bon, il manquait clairement de la précision dans le dernier geste. De leur côté, les Turcs n’ont cessé de plier, mais n’ont pas rompu. Mieux, ils ont eu l’occasion avec Ylmaz de tuer le match si Landreau n’avait pas sorti une parade (82e). Le pire était alors envisageable d’autant que seul Hazard a semblé capable de déstabiliser Trabzonspor. Cole et Payet se sont peu à peu éteint et Sow n’ayant, du coup, quasiment rien eu à se mettre sous la dent en seconde période. Malheureusement, cela s’est vérifié. Archi-dominateurs mais incapables de trouver le chemin des filets, les coéquipiers de Rio Mavuba quittent donc la LdC par la petite porte. Pire, le CSKA Moscou, après avoir été battu par Lille chez lui, a rendu la monnaie de sa pièce en éliminant le LOSC de toute compétition européenne grâce à son succès sur la pelouse de l’Inter Milan (2-1).
Homme du match : Tolga Zengin (7) : peu aidé par son bloc défensif très reculé, il a néanmoins su se distinguer, notamment face aux tirs adverses (14e, 31e,, 49e). Présent pour se jeter dans les pieds adverses sur les centres, il a su repousser toutes les offensives lilloises et a profité de l’incroyable maladresse du LOSC pour garder sa cage inviolée.
Lille :
Landreau (6) : rien à faire sauf un bel arrêt sur une frappe de Yilmaz (81e). Il s’est appliqué à relancer correctement au pied, sans prendre le moindre risque.
Béria (5) : il a beaucoup donné sur le plan offensif, vu le peu de travail donné par son adversaire direct. Malheureusement, il a raté la plupart de ses centres, trop souvent à destination du premier poteau. Remplacé en fin de rencontre par Bonnart (83e).
Chedjou (6) : il n’a pas eu de mal à contrôler Yilmaz, esseulé à la pointe de l’attaque turque. A noter une belle intervention de la tête, devant Yilmaz justement, qui s’apprêtait à smasher le ballon (48e). Pas en réussite sur ses montées sur les coups de pied arrêtés.
Basa (6) : à l’instar de Chedjou, aucun problème sur le plan défensif
malgré quelques frayeurs en fin de rencontre. Il a amené sa taille dans la surface adverse (une tête à côté, 55e), sans succès.Debuchy (6,5) : un gros match de l’international français, qui s’est coltiné le joueur turc le plus en vue, Altintop. Cela ne l’a pas empêché de déborder en permanence sur son aile droite. Lui aussi a tenté de forcer le destin, avec une belle percée à la 54e et une frappe contrée à la 58e.
Mavuba (6,5) : impeccable de bout en bout, avec beaucoup de ballons grattés dans les pieds adverses et un placement toujours efficace.
Balmont (6) : une grosse activité, comme toujours. Rampe de lancement pour Sow et Hazard, il a toujours cherché à jouer vers l’avant. Quelques tentatives de frappe (17e, 31e), mais cela n’a pas sufi.
Cole (5): avec son expérience de la Ligue des Champions, il devait mener les siens vers la qualification. Malheureusement, il était un peu en-dedans ce soir. Placé en soutien de Sow, il a eu du mal à se sortir de l’étau turc et s’est contenté de jouer très simple. Il a eu toutefois l’occasion d’ouvrir le score en première période, où, idéalement servi par Hazard, il expédiait sa frappe à côté du cadre. Pour le reste, mis à part deux bons centres (27e, 54e), on l’a trop peu vu. Remplacé par Obraniak (69e), mal entré dans la rencontre avec plusieurs passes manquées et des coups-francs mal tirés.
Payet (5,5) : il a débuté très fort, notamment avec un coup-franc indirect très bien tiré (3e). Très en jambes, il a souvent combiné avec Hazard dans des espaces réduits, délaissant son aile. Cela a marché en première période, mais après la pause, face à des Turcs réorganisés, il a disparu de la circulation, avec trop d’approximations dans ses passes et des corners pas très bien tirés. Remplacé en fin de match par Rodelin
(89e), qui n’a pas pu changer le cours de la rencontre.Hazard (7) : le meilleur Lillois ce soir. Celui qui pouvait créer l’exploit à lui seul. Le Belge a tout tenté, surtout en première période, où il a offert plusieurs chevauchées dont il a le secret : un slalom et une frappe juste à côté (14e), un joli une-deux avec Sow conclu par une frappe non cadrée (18e), un bel enchaînement et une frappe du gauche (21e) ou encore une nouvelle frappe (49e). Rien n’y a fait, il aura toujours manqué ce soupçon de chance, ce petit plus qui aurait tout changé. Hazard ne connaîtra pas les frissons d’un 8e de finale avec le LOSC…
Sow (5,5) : dans ce match ultra-dominé par Lille, le Sénégalais n’aura paradoxalement pas eu beaucoup d’occasions franches à se mettre sous la dent. Hormis une frappe cadrée (5e), puis une non-cadrée (89e), il n’a jamais hérité d’un véritable ballon de but. Il a abattu son travail de sape sur les deux défenseurs centraux, mais cela ne suffisait pas.
Trabzonspor :
Tolga Zengin (7) : voir ci-dessus.
Celustka (non noté) : s’il n’a pas eu le temps de chômer, à l’instar de ses collègues en défense, il a eu céder sa place rapidement à cause d’un problème à l’œil. Remplacé par Mierzejewski (33e, noté 5) Bien plus offensif, ce dernier apporté de la vivacité lors des contres, mais s’est très vite cantonné à ses tâches défensives.
Giray Kaçar (5) : mis en difficulté durant la première période aussi bien dans les airs que dans les un contre un, il a su tirer son épingle du jeu grâce à son sens du sacrifice en fin de match.
Glowacki (5) : dure soirée pour lui aussi. Dominé dans les airs, il a également multiplié les relances dans l’axe, ne laissant pas son équipe souffler. A noter toutefois qu’en fin de match il a donné de son corps pour s’interposer sur les tirs à bout portant des Lillois.
Cech (4) : très sollicité dès l’entame du match, il a dû faire face aux raids répétés de Sow, Payet et Hazard. Un cauchemar pour lui puisqu’il a été constamment débordé. Davantage aidé par Altintop en seconde période, il a tout de même souffert face aux dédoublements adverses.
Zokora (4,5) : l’ancien Stéphanois a souvent relancé latéralement, faute de solutions dans l’axe. Mais sa combattivité et sa technique, lors des phases de relance, lui ont permis de ne pas être totalement asphyxié par les vagues d’attaques nordistes.
Colman (3,5) : positionné aux côtés de Zokora, il a été rarement mis en évidence. La faute à des relances trop imprécises.
Altintop (5) : opposé à Hazard lors des phases défensives, il a éprouvé les pires difficultés pour contenir le Belge. Il a tout de même tenté de se montrer remuant en attaque, mais il a rarement réussi à faire la différence en un contre un. Positionné quasiment comme un latéral gauche au fil des minutes, il a délaissé ses tâches offensives pour se montrer précieux en défense.
Serkan Balci (4) : sur son aile droite, il a rarement apporté le danger. Obligé de défendre la plupart du temps.
Alanzinho (4) : positionné dans l’axe de l’entrejeu, il était censé fournir son attaquant en munitions. C’est raté. Pris à la gorge par Mavuba, il a très vite été dépossédé du ballon. Remplacé par Paulo Henrique (65e).
Burak Ylmaz (4) : souvent utilisé comme point d’appui dans les contre-attaques de son équipe, il n’a mis qu’une dizaine de minutes avant d’inquiéter Landreau sur un tir de 25 mètres rasant la transversale (11e). Mais c’est tout hormis un bon centre enlevé de la tête par Basa. A noter tout de même qu’il a failli donner la qualification extremis à son équipe sur une lourde frappe sortie par Landreau (82e). Remplacé par Yumu (90e).