Avis de tempête aux Girondins de Bordeaux
Le climat est pesant à Bordeaux. Les tensions entre les actionnaires du club, King Street et GACP, laissent planer de sérieux doutes sur le futur des Girondins.
L'histoire d'amour pourrait ne pas durer plus d'un an et demi. Repris en main par le fonds d'investissement américain GACP, les Girondins de Bordeaux doivent faire face à une crise intestine entre ses actionnaires. En clair, GACP (qui détient environ 14% des parts du club) et l'actionnaire majoritaire King Street (86% des parts) ne sont plus sur la même longueur d'onde. Les premiers cités reprochent aux seconds de privilégier une stratégie concentrée sur le développement du marketing et des investissements commerciaux et de délaisser le sportif.
Une situation tendue qui a accouché d'une guerre interne entre le duo Joe DaGrosa (GACP)-Hugo Varela (conseiller sportif) et l'homme de confiance de King Street, le président délégué Frédéric Longuépée. Une bataille de pouvoirs qui vaut d'ailleurs à Longuépée d'être la cible de critiques incessantes de la part des supporters marine et blanc. Hier, Sud-Ouest a révélé qu'une étape avait été franchie et qu'un divorce entre GACP et King Street pourrait être prononcé d'ici le mois de janvier 2020.
Paulo Sousa dans le doute
Un véritable coup de tonnerre puisque King Street chercherait à évincer l'actionnaire minoritaire. Une mauvaise nouvelle pour les amoureux des Girondins qui espéraient un vent de fraîcheur après l'ère M6. Car King Street a clairement fait savoir qu'il prônerait une politique d'austérité, notamment au niveau du marché des transferts. Ainsi, il faudrait surtout s'attendre à des départs (entre 2 et 4) plutôt qu'à des arrivées l'hiver prochain. Une telle politique renforcerait nul doute l'idée selon laquelle King Street ne voudrait plus investir dans le but de se désengager à moyen terme. De quoi inquiéter l'entraîneur Paulo Sousa ? Nommé en mars dernier, le Lusitanien avait déjà pesté sur le mercato estival 2019 peu ambitieux des Girondins.
«Ça aura des conséquences, ça en a déjà. On ne peut pas le mettre de côté. Je suis inquiet quand je vois qu’un club n’a pas encore compris que donner des informations privées n’aide pas à mettre en place ce qu’on essaye de construire. (...) On ne peut pas dire, non ce n’est pas important», a-t-il déclaré dans des propos relayés par Sud-Ouest. De là à imaginer que le Portugais s'interroge sur son futur à court terme ? «Si je suis ici, c’est que j’ai envie de continuer pour mettre mes connaissances et ma motivation au service du club et l’aider à atteindre le niveau qu’il mérite». Pour le moment, Sousa ne semble pas décidé à quitter le navire. Mais alors que son travail commence à être fortement apprécié par tous, le Portugais n'acceptera peut-être pas de jouer les bricoleurs de service si un trop gros serrage de ceinture est opéré.