L’OL se défend face aux terribles révélations de Sara Bjork Gunnarsdottir

Par Matthieu Margueritte
4 min.
Jean-Michel Aulas et Vincent Ponsot @Maxppp

Depuis hier, le club rhodanien est sous le feu des critiques après les révélations de la joueuse islandaise Sara Bjork Gunnarsdottir. Mais les Gones ont répondu.

Quand on parle de football féminin, l’Olympique Lyonnais est d’emblée cité comme la référence mondiale. Avec leurs 15 titres de championnes de France et leurs 8 Ligues des Champions, les Fenottes sont tout simplement l’équipe la plus titrée de l’histoire du championnat de France et de la scène continentale. Pourtant, il semblerait que tout ne soit pas si rose que ça en coulisse. Hier, la joueuse islandaise Sara Bjork Gunnarsdottir a en effet attiré l’attention des médias en lâchant une bombe. Dans un entretien accordé à The Players’ Tribune, la milieu de terrain est revenue sur l’un des sujets essentiels du football féminin : la gestion des joueuses tombées enceintes. En clair : l’Islandaise accuse l’OL de ne pas lui avoir payé l’intégralité de son salaire pendant sa période de grossesse en 2021.

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« Je sais que cette histoire risque d’irriter certaines personnes influentes dans le monde du football, mais je dois dire la vérité. Je veux m’assurer que personne n’aura plus jamais à subir ce que j’ai subi. Et je veux que Lyon sache que ce n’est pas OK. » Ainsi, la direction rhodanienne ne lui aurait versé que 27 000€ sur les 109 000€ dus. Depuis, la chambre de résolutions des litiges de la FIFA s’est prononcée sur l’affaire en mai 2022 et l’OL a été condamné à payer environ 82 000€ à la joueuse ainsi que des intérêts. Mais pour celle qui évolue aujourd’hui à la Juventus, la façon de faire de la direction lyonnaise, et notamment de Vincent Ponsot, ne passe pas. « Dès le premier mois, je n’ai pas reçu mon salaire. Tout ce qui a été versé n’était qu’un petit pourcentage de la sécurité sociale. Puis je n’ai pas été payé les deux mois suivants. J’ai appelé Dietmar, mon agent, et il a écrit à Vincent (Ponsot), le directeur du club. Il n’y a pas eu de réponse. Lorsque Vincent Ponsot a finalement répondu, il s’est excusé pour deux des mois qui me manquaient. Et m’a dit que je serais payée pour ceux-ci. Mais pour le troisième mois, il a parlé de la loi française. Ce qui signifiait qu’ils ne me devaient rien d’autre. (…) Lorsque j’ai parlé pour la première fois au club de ma grossesse, ils semblaient très heureux pour moi et m’ont dit qu’ils feraient tout pour me soutenir, et je le croyais. Mais maintenant, je n’étais pas si sûre », a-t-elle déclaré. Mais ce n’est pas tout.

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L’OL a réagi

Gunnarsdottir a également ajouté que ses dirigeants lui déconseillaient d’amener son bébé avec elle lors des matches à l’extérieur de son équipe. La raison ? Ça pourrait « déranger les autres joueuses dans le bus ou en avion, s’il pleurait tout le chemin ». Enfin, elle affirme que, lors d’une réunion avec Ponsot, Jean-Michel Aulas a fait irruption, mais n’a pas salué la joueuse. « Le président est également entré dans la pièce pendant que j’y étais. C’était la première fois qu’il me voyait depuis que j’étais revenue avec mon bébé. Il ne m’a même pas salué, n’a pas regardé, ni salué Ragnar. Mais Vincent venait de me rassurer, cinq minutes plus tôt, concernant l’affaire, que "ce n’était pas personnel". Après ce moment, avec le président, il était pourtant clair que c’était le cas. » Un témoignage fort qui a poussé l’OL à réagir via un communiqué envoyé aux médias.

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« L’Olympique Lyonnais a toujours été précurseur en matière de football féminin et d’accompagnement des athlètes dans tous les moments de leur vie. Nous avons toujours respecté la loi française que nous avons parfois trouvé trop contraignante sur ces sujets. Ainsi, nous avons toujours milité pour une protection renforcée des joueuses sur ces points. Nous avons tout mis en œuvre pour accompagner Sara Björk Gunnarsdóttir dans sa maternité, ainsi que son retour au plus niveau. À sa demande, nous avons accepté qu’elle réalise son congé maternité en Islande, son pays d’origine. Lorsqu’elle est revenue en France, après la naissance de son fils, nous avons tout fait pour favoriser son retour au plus haut niveau dans des conditions lui permettant de vivre aux mieux sa nouvelle vie de mère, ainsi que son retour à la compétition, grâce notamment à un accompagnement poussé, comme nous l’avons fait ensuite avec Amel Majri. Ce sujet nous tient particulièrement à cœur et nous sommes fiers de l’avoir accompagné ces derniers mois tout au long de sa grossesse jusqu’à son retour sur les terrains contre Soyaux, lui permettant également de faire les déplacements avec sa fille et sa nounou. Ces derniers mois, la FIFA a choisi de poser pour la première fois un cadre juridique pour les joueuses étant amenées à vivre une maternité durant leur carrière, ce dont nous nous réjouissons, fait remarquer le club. La FIFA nous reproche aujourd’hui de ne pas avoir proposé un autre travail à Sara Björk Gunnarsdóttir durant son arrêt maladie puis son congé maternité, alors qu’en parallèle la loi nous l’interdit en France et que la joueuse nous avait demandé expressément de pouvoir retourner vivre en Islande, ce que nous avions accepté. Nous sommes fiers d’avoir compté Sara Björk Gunnarsdóttir dans l’effectif de l’Olympique Lyonnais. Nos chemins se sont séparés pour des raisons purement sportives. » C’est dit.

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