Ligue 1

PSG, Qatar et UEFA : nouvelles révélations explosives autour de Nicolas Sarkozy !

Alors qu’il vient d’être condamné à cinq ans de prison dans l’affaire libyenne, Nicolas Sarkozy se retrouve à nouveau dans la tourmente. Selon Mediapart, l’ancien président aurait joué un rôle clé dans le rachat du PSG et l’attribution du Mondial 2022 au Qatar, mêlant politique, affaires et passions footballistiques.

Par Valentin Feuillette
4 min.
Sarkozy @Maxppp

C’est une histoire où le football, la diplomatie et les affaires se mêlent dans une trame aux airs de roman noir de la Ve République. Près de quinze ans après le fameux rachat du PSG par le Qatar en 2011, les enquêteurs français tentent toujours de démêler le rôle qu’aurait joué Nicolas Sarkozy, fervent supporter du club parisien, dans une série d’arrangements politico-financiers qui dépassent largement le simple cadre sportif. D’après les dernières révélations de Mediapart, l’ancien président de la République aurait été un acteur central dans les tractations qui ont conduit non seulement à l’attribution du Mondial 2022 au Qatar, mais aussi à la vente du Paris Saint-Germain à Qatar Sports Investments (QSI), un montage qui aurait profité à plusieurs de ses proches, du financier Sébastien Bazin à son propre fils Pierre Sarkozy. Ces soupçons refont surface dans un contexte explosif : la semaine dernière, Nicolas Sarkozy a été condamné à cinq ans de prison ferme dans l’affaire des financements libyens, un verdict historique qui fragilise encore davantage sa défense dans les enquêtes liées au Qatar.

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Le point de départ de ce nouvel épisode judiciaire remonte à un déjeuner resté célèbre dans les couloirs du pouvoir. Le 23 novembre 2010 à l’Élysée, Nicolas Sarkozy reçoit à sa table le prince héritier du Qatar, Tamim al-Thani, ainsi que Michel Platini, alors président de l’UEFA, et Claude Guéant, son secrétaire général. Selon Mediapart, cette réunion fut décisive puisque quelques jours après, Platini a modifié son vote pour soutenir la candidature du Qatar à la Coupe du monde 2022, alors qu’il semblait jusque-là favorable au dossier américain. Les magistrats français estiment aujourd’hui que ce déjeuner a pu sceller un accord officieux : en échange du soutien diplomatique de la France, Doha s’engagerait à investir massivement dans des entreprises et des projets français, dont le rachat du PSG, club cher à Sarkozy. L’enquête suggère que l’ex-chef de l’État aurait lui-même facilité les discussions entre le fonds Colony Capital, alors propriétaire vendeur du club, et les émissaires qataris, afin de sauver le club de la faillite tout en offrant une porte de sortie avantageuse à ses alliés économiques.

Sarkozy très actif dans la sphère football

C’est là que les ramifications économiques et personnelles se dessinent plus nettement. Mediapart révèle que le patron de Colony Capital, Sébastien Bazin, aurait négocié la vente du PSG avec le soutien actif de Nicolas Sarkozy et de son entourage. Le prix de vente, initialement évalué à environ 30 millions d’euros, aurait été doublé à 64 millions, après des échanges impliquant Sarkozy père et fils. Des SMS versés au dossier font état d’un soutien direct du président pour « convaincre les Qataris » d’acheter le club « à un prix plus juste », selon Mediapart. Après la transaction, Bazin, devenu président du groupe Accor, aurait récompensé ses alliés : Nicolas Sarkozy a été recruté comme administrateur et conseiller du groupe pour des missions rémunérées à hauteur de plus de 80 000 euros par an, tandis que Pierre Sarkozy, alias DJ Mosey, a bénéficié de contrats lucratifs pour animer des soirées et produire des musiques pour les hôtels Sofitel. Dans le même temps, Arnaud Lagardère, autre proche du président, aurait reçu des soutiens financiers qataris dans son groupe média, tandis qu’un contrat de 2 millions d’euros signé entre une agence de communication française et une société liée au gendre du Premier ministre qatari intrigue désormais la justice.

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Aujourd’hui, ces dossiers parallèles alimentent une instruction pour corruption, trafic d’influence et financement illégal de campagne, à la suite d’une plainte déposée en 2023 par l’association Anticor. Les juges cherchent à déterminer si Nicolas Sarkozy a personnellement tiré profit de ces opérations et s’il a utilisé son statut présidentiel pour favoriser des partenaires privés en échange de soutiens politiques ou financiers. L’ancien président, lui, nie toute malversation, assurant avoir toujours agi dans « l’intérêt de la France et du football français ». Si le Paris Saint-Germain reste au centre des soupçons, aucune enquête ne vise directement le club ou ses dirigeants actuels. Les magistrats se concentrent exclusivement sur les conditions du rachat et les acteurs politiques de l’époque. Quatorze ans après ce fameux déjeuner de l’Élysée, le PSG, auréolé de titres et de stars planétaires, continue sa route sportive, tandis que dans l’ombre, les affaires d’influence et les notes de Mediapart rappellent qu’à Paris, le foot n’a jamais été qu’un jeu.

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