Dominateur tout au long de la rencontre, l’Olympique de Marseille a poursuivi sa belle série sur la pelouse du FC Metz (3-0). Buteur et passeur décisif, Matt O’Riley a confirmé sa montée en puissance. Entré en jeu, Amine Gouiri - buteur et passeur - a lui aussi brillé.

Pour clore une semaine parfaite après son succès en Ligue des Champions contre l’Ajax Amsterdam (4-0), l’Olympique de Marseille devait assurer sur la pelouse d’un FC Metz en position de lanterne rouge et seule équipe de Ligue 1 à ne pas encore avoir connu la victoire cette saison. Une occasion idéale pour prendre provisoirement la place de leader du Championnat et, pour l’occasion, Roberto De Zerbi décidait de faire confiance à Vaz en pointe de l’attaque, devant Paixao, Greenwood et Gomes.
Très dangereux d’entrée, les Phocéens ont rapidement mis le pied sur le ballon et ont eu deux occasions franches, manquées par Greenwood, puis Gomes (5e et 8e). Avant que Greenwood ne trouve le poteau droit de Fischer (30e). Bien aidé par les fautes techniques des Grenats, l’OM dominait les débats, mais se montrait encore trop maladroit devant le but. Il fallait donc faire mieux après la pause, où Paixao était tout proche d’ouvrir le score mais faisait face à une grosse parade de Fischer (48e).
L’OM monte en puissance
Et après un nouveau montant trouvé par Greenwood (50e), la délivrance est venue grâce à Paixao, qui voyait son tir être dévié par Sané dans le but pour ouvrir le score (1-0, 51e). Mais les Phocéens voulaient continuer et rapidement faire le break pour assurer la victoire, ce qui a été fait grâce à une belle reprise de O’Riley, servi par Gouiri, tout juste entré (2-0, 69e). Metz n’arrivait plus à rien, perdant sa solidité défensive de la première période et O’Riley était proche d’en profiter pour s’offrir un doublé (72e).
Avant un superbe but signé Gouiri, au terme d’une belle combinaison avec O’Riley (3-1, 79e). Après un moment d’interruption en raison des tensions dans les tribunes lorraines, l’OM s’est facilement imposé et prend provisoirement la tête du classement, à égalité de points avec le PSG et l’OL avant la trêve internationale. Un grand écart avec le FC Metz, qui ne parvient toujours pas à remporter le moindre match après sept journées et pointe logiquement à la dernière place avec seulement deux points.
- L’homme du match : Matt O’Riley (8) : titularisé aux côtés de son compatriote, Pierre-Emile Höjbjerg, le néo-Marseillais a fait preuve d’une très belle combativité. Présent dans l’impact et auteur d’un gros travail de pressing, il s’est aussi invité dans la surface adverse, à l’instar de sa remise qui aurait pu permettre à Vaz d’ouvrir le score (38e). Repositionné après la pause - légèrement plus haut - et bien plus impactant, il brillait par sa justesse technique et sa vision du jeu (48e, 51e). Moteur du collectif phocéen en seconde période, il faisait le break d’une frappe enroulée du gauche parfaite (69e) avant de faire briller Fischer d’une nouvelle frappe du gauche (72e). Encore inspiré dans sa remise pour Gouiri, auteur du 3e but phocéen, le milieu de 24 ans a tout changé. Remplacé par Vermereen (85e).
FC Metz
- Fischer (3) : il a vécu une première période relativement tranquille malgré la nette domination marseillaise dans la possession. Le gardien messin n’a eu qu’à s’interposer à 2 reprises, sur des tentatives sans réel danger. Des interventions simples, mais réalisées avec sérieux, qui ne l’ont pas mis en difficulté. Mais la seconde période a été totalement différente : il a dû sauver les siens dès la 48e avec un arrêt impressionnant. Quelques minutes plus tard, le portier n’a rien pu faire sur le but de Paixao (0-1, 51e). Puis une nouvelle fois sur une frappe de O’Riley à la 69e (0-2). Gouiri a triplé la mise à la 76e (0-3). Une seconde mi-temps cauchemardesque.
- Yegbe (3,5) : positionné axe gauche dans la défense à 3, il a vécu une première période plutôt calme, à l’image de la défense de Metz. Peu sollicité, il n’a pas eu à gérer de situations délicates, Greenwood se montrant discret et rarement dangereux sur son côté. Bien placé et sur son pied fort, il s’est contenté de défendre avec sobriété. Il a été bien moins solide en seconde période, notamment face à un Gouiri intéressant.
- Gbamin (non noté) : en difficulté dès l’entame, il a commis une faute évitable sur Robinio Vaz à la 15e minute, à l’entrée de la surface. Touché physiquement lors de ce duel avec l’attaquant marseillais, il a continué quelques instants malgré un bandage conséquent, avant de demander le changement. Il a finalement été remplacé par Colin (3,5) dès la 20e minute. Une sortie précoce qui a privé Metz d’un cadre défensif, contraignant le latéral droit Colin à dépanner dans l’axe. Colin a ensuite réalisé un match plutôt moyen.
- Sané (3) : placé dans l’axe de la défense, il a peiné dans son duel face à Robinio Vaz. Après une première période globalement satisfaisante, sans éclat, mais avec une certaine solidité, il s’est rendu coupable de quelques interventions un peu maladroites. L’OM a changé de tactique en 2e mi-temps, avec un Gouiri à la place de Robinio Vaz, et Sané n’aura pas réussi à stopper l’Algérien. Une deuxième mi-temps bien plus mauvaise, comme la plupart de ses coéquipiers.
- Traoré (4,5) : précieux à la récupération, l’ancien joueur des Wolves s’est distingué en coupant une action dangereuse des Marseillais à la 33e minute. Actif dans l’entrejeu, il a souvent compensé les montées de ses partenaires et gratté plusieurs ballons intéressants. Sa première mi-temps a été globalement convaincante sur le plan individuel, avec de l’impact. Lors du second acte, il a peiné à réaliser la même chose face à un OM remarquable.
- Deminguet (4,5) : titularisé au cœur du jeu, aux côtés de Boubacar Traoré, l’ancien du RSCA a surtout évolué très haut sur le côté gauche, il a multiplié les courses pour apporter du soutien à Salably et Ballo-Touré. Disponible dans les transitions, il a été assez précieux dans ses combinaisons avec son compère du milieu et n’a pas hésité à se projeter dans les 30 derniers mètres. Plus offensif que Traoré, il a donné de la largeur et de la densité dans le couloir gauche, même si ses initiatives n’ont pas toujours trouvé preneur. Il a été remplacé par Amadou Touré à la 79e.
- Ballo-Touré (3) : aligné en piston gauche, un rôle qu’il connaît pour l’avoir déjà occupé lors de son passage à l’AC Milan, il a tenté de se projeter vers l’avant, mais a manqué de justesse technique. S’il a montré de la volonté, ses centres et transmissions ont souvent manqué de précision. L’exemple le plus marquant reste cette action à la 23e minute où, mal équilibré, il a totalement dévissé son centre, expédiant le ballon directement dans les tribunes. Un match où l’envie n’a pas suffi à compenser le manque de maîtrise technique. Il a été remplacé par Tsitaishvili à la 79e.
- Kouao (4,5) : sur son flanc droit, il a livré une première mi-temps plutôt solide sur le plan défensif. Il s’est montré vigilant dans ses duels et a réalisé un tacle glissé parfait sur le Brésilien Paixao à la 37e minute, coupant net une action dangereuse. Régulier et concentré, il a apporté stabilité et sécurité sur son côté, limitant les incursions marseillaises. En seconde période, après les changements de l’OM, il a été plus en difficulté, à l’image de son marquage trop laxiste à la 69e sur Gouiri qui amène à une passe décisive.
- Sabaly (3) : peu en vue durant les trente premières minutes, il a progressivement trouvé son rythme sur le couloir droit. Bien projeté vers l’avant, il a cherché à combiner et à centrer, mais son centre à la 45e minute n’a pas trouvé preneur. Sa première période s’est néanmoins mieux terminée, montrant davantage d’impact et de présence sur son côté. Il a totalement disparu en seconde période, se perdant entre les 3 défenseurs axiaux de l’OM.
- Hein (4) : désigné capitaine par Le Mignan, il a beaucoup bougé sur le front offensif, évoluant tantôt à gauche, tantôt à droite. Il s’est montré actif en fin de première mi-temps, avec notamment un centre millimétré du pied gauche à la 41e minute, malheureusement mal exploité par Diallo. Malgré cette implication, sa présence est restée assez discrète pendant le reste de la première période. Gauthier Hein a tenté sa chance à la 48e, mais n’a pas réussi à tromper Rulli.
- Diallo (2) : complètement invisible durant la première période, il a été bien pris par Pavard et Aguerd. Peu servi, il a touché très peu de ballons et n’a pas réussi à se montrer dangereux. Un début de match frustrant pour l’avant-centre de Metz, qui n’a pas eu l’occasion de tirer au but pendant les 45 premières minutes. Il a finalement été remplacé par Madjo à la 79e. Un match à oublier pour le Sénégalais de 30 ans.
Olympique de Marseille
- Rulli (6) : après-midi calme pour le dernier rempart marseillais. Sur la pelouse de Saint-Symphorien, l’ancien gardien de l’Ajax n’a pas eu grand-chose à faire, profitant de l’outrageuse domination des siens. Vigilant face à Hein après une passe ratée d’Aguerd, il captait encore parfaitement la frappe du capitaine messin au retour des vestiaires (49e). Serein.
- Weah (5) : dans un rôle de piston droit, l’Américain s’est davantage porté vers l’avant. Peu inquiété défensivement, il a donc multiplié les montées dans son couloir. Malheureusement pour l’OM, l’ancien joueur de la Juve a trop régulièrement manqué de précision dans la dernière passe ou dans la finition (65e). Remplacé par Murillo (79e).
- Pavard (7) : laissé au repos à Strasbourg, l’international français faisait son retour dans le onze marseillais en L1. Pour le plus grand bonheur des supporters marseillais. Encore parfait dans le duel et impliqué dans le jeu offensif marseillais, il n’a pas hésité à casser des lignes ou apporter cette solution supplémentaire. Un nouveau match très solide.
- Aguerd (7) : impressionnant depuis son arrivée dans la cité phocéenne, le Marocain de 29 ans a confirmé sa très belle dynamique. Autoritaire dans le duel, que ce soit au sol ou dans les airs (47e), il a encore parfaitement tenu son rang malgré une grosse frayeur en fin de première période sur une passe mal appuyée. Toujours aussi impérial après la pause, il était aussi à l’origine du second but phocéen en cassant les lignes d’une passe tranchante vers Gouiri. Taille patron.
- Emerson (6) : positionné dans le couloir gauche marseillais, le numéro 33 olympien a tenté d’apporter son dynamisme. Souvent pris face au bloc très regroupé des Grenats, il n’a pas ménagé ses efforts. Jamais inquiété défensivement, il était aussi à l’origine du dernier but marseillais. Une prestation sérieuse.
- Gomes (5) : préféré à Vermereen pour débuter cette 7e journée, le milieu anglais a livré un premier acte trop timoré. Après un premier gros raté malgré une position idéale suite à un service de Vaz (9e), il s’est rendu coupable de plusieurs imprécisions techniques empêchant les Olympiens de réellement prendre de vitesse le FC Metz. Il était toutefois à l’origine de l’ouverture du score phocéenne. Remplacé par Balerdi (64e), jamais inquiété dans la dernière demi-heure.
- Höjbjerg (7) : capitaine des Phocéens en l’absence de Balerdi, l’expérimenté danois a une nouvelle fois dicté le rythme à ses partenaires. Grand artisan de l’emprise phocéenne dans l’entrejeu, il a constamment harcelé son adversaire direct. Leader vocal, il n’a cessé de donner l’exemple dans le pressing. Un travail de l’ombre une nouvelle fois très précieux.
- O’Riley (8) : voir ci-dessus
- Greenwood (6,5) : devenir un joueur complet, tant sur le plan offensif que défensif. Voilà la mission demandée par Roberto De Zerbi à l’ancien talent de Manchester United. Ce samedi, sur la pelouse de Metz, MG10 s’est encore montré actif. Après une première frappe sèche cadrée (4e), il était tout proche d’ouvrir le score mais sa tentative du gauche trouvait le poteau messin (30e). Inspiré dans ses transmissions et complice avec Vaz, il a également montré un bel état d’esprit dans l’effort défensif. Malchanceux, son nouveau missile trouvait la barre de Fischer (50e) alors que sa demi-volée était encore repoussée (90+5e). Sans être décisif, il a malgré tout livré un très bon match.
- Paixão (7) : auteur d’un superbe doublé et d’une passe décisive contre l’Ajax, le Brésilien débutait une nouvelle fois sur le front de l’attaque marseillaise. Dans un rôle d’ailier gauche, il a d’abord été très brouillon. Malgré une frappe spontanée (25e) et un joli retour défensif (35e), il se montrait trop lisible dans ses tentatives de dribble. Peu avare d’efforts, il était pourtant récompensé après la pause. Tout proche d’ouvrir le score sur une frappe repoussée par Fischer (48e), il libérait finalement les siens dans la foulée avec un brin de réussite (51e). En fin de match, il offrait encore quelques fulgurances pour déstabiliser les Grenats. Un nouveau match très encourageant. Remplacé par Nadir (80e), qui aurait pu alourdir le score dans les ultimes secondes.
- Vaz (6,5) : lancé dans le grand bain sous le regard d’Aubameyang et Gouiri, le minot marseillais a rendu une très belle copie. Régulièrement cherché par ses partenaires et auteur de nombreuses prises de profondeur tranchantes, il a beaucoup pesé sur la défense messine. Impactant physiquement, il a multiplié les très belles séquences, à l’image de ce caviar pour Gomes (9e). Tout proche d’ouvrir le score après un jeu à trois avec Greenwood et O’Riley, il se muait finalement en passeur décisif sur l’ouverture du score de Paixao (51e). Touché musculairement, il cédait sa place à l’entrée de la dernière demi-heure. Remplacé par Gouiri (63e). Passeur décisif quelques secondes après son apparition, il a fait vivre un enfer à l’arrière-garde de Metz par ses décrochages et sa mobilité. Après un petit numéro et une remise d’O’Riley, il participait même au festival des siens. Une entrée XXL.