L’Arabie saoudite prend cher en Espagne

Par Aurélien Léger-Moëc
2 min.
Les joueurs du Real Madrid et de l'Atlético en demies de Supercoupe d'Espagne @Maxppp

Alors que l’Arabie saoudite accueille depuis 2020 la Supercoupe d’Espagne, plusieurs polémiques ont éclaté chez nos voisins ibériques ces dernières heures, avant et après la première demi-finale entre le Real Madrid et l’Atlético de Madrid.

L’Arabie saoudite a dépensé des centaines de millions d’euros pour développer le football dans son pays et en donner une belle image. Un championnat désormais constellé de stars, et des compétitions européennes qui viennent s’y disputer. C’est le cas notamment de la Supercoupe d’Espagne, théâtre d’un match magnifique hier soir entre le Real Madrid et l’Atlético de Madrid, qui s’est délocalisée depuis 2020 en Arabie saoudite. Malgré désormais 3 années de présence régulière, l’Espagne s’étonne encore de certaines pratiques et les polémiques sont nombreuses en ce jeudi suite aux événements de la veille.

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A commencer par les sifflets lors de la minute de silence, avant le coup d’envoi, en hommage à Franz Beckenbauer. Pourquoi le stade KSU de Riyad a-t-il sifflé à cet instant ? Beckenbauer n’avait pas exprimé d’opinion négative sur le pays saoudien et sa stratégie de recrutement. Même en Allemagne, on ne comprend pas cette réaction. Peut-être avait-il le tort d’être allemand, comme un certain Toni Kroos, hué toute la partie. Pour le milieu de terrain du Real Madrid, la raison est connue. Il avait critiqué le royaume, et les joueurs qui cédaient aux sirènes saoudiennes en pleine force de l’âge.

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Les critiques pleuvent en Espagne

Résultat, le public s’en est pris à Kroos durant toute la partie, se moquant même d’une chute en deuxième période. Mais ce n’est pas tout. La presse espagnole a aussi voulu souligner certaines différences de traitement, notamment vis-à-vis des femmes. La journaliste star Helena Condis s’est ainsi émue de son expérience à son hôtel. « Je suis un peu en colère. À l’hôtel, je suis allée demander si je pouvais aller à la salle de sport et on m’a dit que les femmes ne pouvaient y aller que de 6 heures à 8 heures du matin. Ici, je me couche à 4 heures, donc je dormais deux heures pour aller m’entraîner. Ils m’ont dit 'non, non, ce sont les règles’. Ils m’ont dit que demain, si je le veux, ils m’ouvriront un cubbyhole, c’est-à-dire une pièce de deux mètres carrés où il n’y a pas de poids, pas d’élastiques, rien, pour que je puisse m’entraîner seul. Un pays qui allait s’ouvrir au monde… eh bien, dans un hôtel international, on m’enferme dans un cagibi parce que je ne peux pas m’entraîner avec mes collègues, avec lesquels je suis maintenant dans une chambre », a-t-elle confié au micro de la radio Cadena COPE.

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Le FC Barcelone va de son côté affronter Osasuna ce jeudi soir à Riyad, et le club a déjà alerté ses fans LGBTQ+, leur demandant d’être « prudent et discret », au regard de la politique, condamnée par Human Right Watchs, appliquée en Arabie saoudite. L’organisation de la Supercoupe d’Espagne n’est donc pas la garantie d’une bonne publicité pour le Royaume, déjà moqué ces dernières semaines suite au désir de départ, supposé, de plusieurs stars fraîchement arrivées (Henderson, Firmino ou encore Benzema).

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