Comment le Paris FC prépare son arrivée à Jean-Bouin
Pensionnaire du stade Charléty depuis 2007, le Paris FC s’apprête à faire ses grands débuts dans l’antre de Jean-Bouin. Avant d’accueillir le FC Metz, lors de la troisième journée de Ligue 1, le club francilien - qui partagera l’écrin de la porte de Saint-Cloud avec son autre club résident : le Stade Français Paris - doit malgré tout réaliser un travail titanesque. Explications.

C’est une page du sport parisien qui se tourne. Après dix-huit années passées au stade Charléty, le Paris FC évoluera au stade Jean-Bouin, une autre enceinte de la capitale française, au cours de la saison 2025-2026. Récemment rachetée par la famille Arnault (LVMH), la formation francilienne devra toutefois partager cet antre historique avec le Stade Français Paris, club de rugby évoluant en Top 14. «Cette collaboration témoigne de l’esprit de coopération entre les deux clubs. Je les remercie pour leur engagement à faire rayonner le sport parisien», avouait, à ce titre, Pierre Rabadan, adjoint à la maire de Paris chargé du sport et ex-joueur du Stade Français Paris.
Plusieurs millions investis pour une transition réussie
Moderne, réputé pour la proximité de ses tribunes avec la pelouse et possédant une capacité d’accueil maximale de 20 000 spectateurs, Jean-Bouin - construit en 1925 et rénové en 2013 - s’apprête donc à accueillir le Paris FC, de retour en Ligue 1, 46 ans après son dernier passage dans l’élite. «Parvenir à cet accord pour jouer à Jean-Bouin dès la saison prochaine était une priorité (…) afin d’offrir à nos supporters (…) et aux spectateurs un cadre parfait pour voir évoluer les équipes du Paris FC. Dans ce nouvel écrin, le club débutera une nouvelle ère», confiait, de son côté, Antoine Arnault, nouvel actionnaire principal du club de la capitale.
Défait (0-1) sur la pelouse d’Angers pour son retour en Ligue 1, le Paris FC de Stéphane Gilli - qui défiera l’Olympique de Marseille ce samedi à 17h - devra malgré tout patienter jusqu’à la fin du mois d’août pour découvrir son nouveau terrain de jeu, à l’occasion de la réception du FC Metz (3e journée). Avant ce premier rendez-vous à domicile, la formation présidée par Pierre Ferracci a malgré tout dû consentir à un investissement conséquent et des transformations majeures pour adapter l’emblématique enceinte du rugby aux exigences du football professionnel. Selon nos dernières informations, ce déménagement stratégique a ainsi coûté plusieurs millions d’euros au PFC.
Modernisation des infrastructures : sécurité, confort et identité
Si le Stade Français Paris, club résident historique de Jean-Bouin et exploitant depuis 2019, a apporté une part non négligeable du financement et que la mairie de Paris, dans des proportions minoritaires, a également participé, le Paris FC a lui très majoritairement contribué à ce renouveau. Signe de l’ambition du club dans cette nouvelle ère. Dans le détail, près de la moitié de l’investissement a été consacré à la pelouse, élément central du projet. Le promu francilien s’est donc équipée d’une pelouse hybride de dernière génération. Outre le terrain, d’importants travaux ont également été réalisés dans les coursives du stade.
Dès lors, une nouvelle couleur bleue uniforme va désormais habiller les murs du stade. Une teinte, mûrement réfléchie, ayant pour objectif de faire le lien entre le Paris FC et les couleurs historiques du Stade Français Paris. Parallèlement à cette refonte esthétique - symbolisant la volonté de créer une cohabitation harmonieuse entre les deux entités sportives - la sécurité a également fait l’objet d’une attention particulière. En plus d’un système de vidéosurveillance modernisé, le PC Sécurité a, lui aussi, largement été revisité afin de se calquer aux normes de la Ligue 1. Tout comme le parcage visiteur, part importante du budget initial mais indispensable pour répondre aux normes spécifiques au football, différentes de celles du rugby.
VIP et hospitalités : des loges flexibles et partagées
Dans ce vaste chantier, les 30 loges du stade ont, elles aussi, été retravaillées avec une idée claire : les standardiser afin de permettre une transition fluide d’un match à l’autre, qu’il s’agisse du Paris FC ou du Stade Français Paris. Dans cette optique, un effort de décoration spécifique à chaque club permettra de conserver une identité forte lors des rencontres, tout en mutualisant les espaces VIP pour optimiser l’expérience des partenaires et spectateurs privilégiés. À noter, en ce sens, qu’un travail progressif sera mené tout au long de la saison pour revoir la signalétique du stade (dont GL Events à la charge depuis plusieurs années). L’objectif là-encore : assurer une lisibilité claire et une identité forte pour chaque club résident, sans confusion pour le public.
Signalétique, coordination et cohabitation constructive
Au-delà des travaux engagés, le Paris FC a par ailleurs obtenu une dérogation de la Ligue de Football Professionnel pour une saison concernant les luminaires. Sur cet aspect, des discussions auront lieu avec la mairie de Paris et le Stade Français Paris pour déterminer qui prendra en charge les travaux d’éclairage nécessaires à plus long terme. Une chose est sûre, ce projet XXL se fait, aujourd’hui, dans un esprit de collaboration étroite entre les équipes du Paris FC et celles du Stade Français Paris. Un signal fort envoyé par les des deux entités, bien décidées à dessiner ce futur ambitieux en bonne intelligence.
En attendant et après des mois d’efforts, le rendez-vous est donc pris : le 31 août prochain à 17 heures, les projecteurs seront enfin braqués sur le Stade Jean-Bouin lors de la 3e journée de Ligue 1, pour le tout premier match du Paris FC dans sa nouvelle maison face au FC Metz. Une date symbolique qui marquera surtout le début d’une nouvelle histoire pour le club, dans un stade qui n’a, certes, pas encore livré tout son potentiel mais dont les fondations d’un projet ambitieux sont d’ores et déjà bien posées. «On a envie de construire notre propre histoire, notre propre légende, tout en gardant l’ADN du club qui est populaire et qui le restera, je tiens à insister là-dessus», avait d’ailleurs rappelé Antoine Arnault, fils de Bernard, fondateur et actionnaire du puissant groupe LVMH.