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Portugal : Fernando Santos quitte son poste de sélectionneur

Par Josué Cassé
3 min.
Fernando Santos, le sélectionneur du Portugal. @Maxppp

Éliminé par le Maroc au stade des quarts de finale de la Coupe du monde 2022, le Portugal va entamer une nouvelle page de son histoire. Celle-ci débutera sans Fernando Santos, officiellement limogé.

«Ce n'est pas le moment de répondre à cela. Demain, nous rentrons à Lisbonne et, comme d'habitude, le président et moi parlerons ensemble pour voir ce qui est le mieux pour le Portugal». Voici ce que déclarait Fernando Santos, alors sélectionneur du Portugal, quelques minutes après l'élimination inattendue face au Maroc en quarts de finale du Mondial qatari. La réponse est officiellement tombée et les hautes sphères ont tranché : le mieux est donc de se séparer du technicien de 68 ans.

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«La Fédération portugaise de football et Fernando Santos ont convenu de mettre fin au voyage très réussi qui a débuté en septembre 2014. Après l'une des meilleures participations jamais réalisées par l'équipe nationale dans les phases finales de Coupe du Monde, au Qatar, la FPF et Fernando Santos comprennent que c'est le bon moment pour entamer un nouveau cycle. (...) Le conseil d'administration de la FPF va maintenant entamer le processus de sélection du prochain entraîneur national», précise dans cette optique le communiqué de la sélection portugaise pour officialiser la nouvelle.

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Arrivé à la surprise générale sur le banc de la Seleção en septembre 2014, pour succéder à Paulo Bento, celui qui avait emmené la Grèce en quarts de finale de l'Euro 2012 avant de sortir avec l’équipe hellénique en huitièmes de finale de la Coupe du Monde 2014 faisait, en effet, l'objet de nombreuses critiques. Une frilosité exprimée par de nombreux observateurs, et ce malgré un bilan largement à l'avantage de l'ingénieur : champion d'Europe en 2016 et vainqueur de la Ligue des Nations en 2019.

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Un entraîneur pragmatique et discuté, un palmarès historique !

Fort de 109 matches à la tête de la formation portugaise - un petit exploit puisqu'il n'existe que 23 autres sélectionneurs dans l’histoire du football à avoir atteint ce palier des cent matches avec une même équipe nationale - Fernando Santos pourra, par ailleurs, se targuer d'une belle ligne statistique avec 68 victoires, 21 matches nuls et 20 défaites. Pourtant, au-delà de l'aspect purement chiffré et du palmarès qui lui accorde d'ores et déjà une place de choix dans le cœur des supporters portugais et dans l'Histoire de cette sélection, le gamin de Lisbonne trainait, comme un boulet, l'image d'un sélectionneur frileux.

Malgré des débuts tonitruants avec Cristiano Ronaldo et consorts, et ce malgré des prestations collectives parfois plus que discutables, l'ancien joueur d'Estoril entre 1973 et 1987 a souvent confirmé ce visage souvent amorphe affiché par la Seleção. Les performances réalisées par le Portugal lors ce Mondial rappellent ainsi celles aperçues de la dernière Coupe du Monde en Russie (éliminés en huitièmes de finale face à l’Uruguay, malgré un effectif solide sur le papier) mais également à l'occasion du dernier Euro (éliminé en huitièmes de finale par la Belgique après être sorti du « groupe de la mort » en compagnie de la France, l’Allemagne et la Hongrie). Un niveau de jeu globalement décevant et ce malgré l'incroyable vivier (Bruno Fernandes, William Carvalho, João Cancelo, João Felix, Ruben Dias, Ruben Neves, Vitinha ou encore Diogo Jota).

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Pragmatique, fervent défenseur de l'équilibre collectif et prêt à tout pour empocher les trois points, quitte à oublier le spectacle que peut aussi véhiculer le football, Fernando Santos a, certes, su se réinventer à de nombreuses reprises pour préserver son poste. Doté d'une incroyable force de caractère - Cristiano Ronaldo peut d'ailleurs en témoigner - l'homme fort de la Seleção qui voyait son contrat courir jusqu'à l'Euro 2024 n'aura, cette fois-ci, pas la chance de prouver à ses détracteurs qu'il aurait (encore) pu se relever d'un tel échec.

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