Ligue Europa : pourquoi tout Marseille veut sa revanche sur Marcelino

Par Josué Cassé
7 min.
Marcelino  @Maxppp

À l’occasion des 8es de finale de la Ligue Europa, l’Olympique de Marseille croisera la route de Villarreal, aujourd’hui entraîné par un certain… Marcelino. Un choc européen d’ores et déjà très attendu au regard du passif douloureux du technicien espagnol dans la cité phocéenne.

Sur les coups de 23 heures, ce jeudi, Tobias Stieler, sifflet à la bouche, renvoyait les 22 acteurs au vestiaire, actant dans le même temps la qualification de l’Olympique de Marseille, tombeur (3-1) du Shakhtar Donetsk, pour les 8es de finale de la Ligue Europa. Un ouf de soulagement pour tous les supporters marseillais et une première réussie pour Jean-Louis Gasset, appelé au pied levé pour succéder à Gennaro Gattuso dans la cité phocéenne. Oui, mais voilà, si l’ivresse d’une aventure prolongée sur la scène européenne se faisait logiquement ressentir dans les travées de l’Orange Vélodrome, un nouveau sujet d’excitation ne tardait pas à apparaître sur les réseaux sociaux. Avec le tirage au sort des huitièmes de finale de la Ligue Europa en ligne de mire et désormais renseigné des potentiels adversaires que l’OM pouvait affronter au tour suivant, le peuple olympien n’a pas tardé à se positionner. À l’unisson, les fans se prenaient à rêver d’une double confrontation contre… Villarreal.

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Une aventure marseillaise plus que chaotique !

Une préférence légitime au regard du plateau relevé (West Ham, Brighton, Glasgow Rangers, Atalanta, Liverpool, Villarreal, Slavia Prague et le Bayer Leverkusen) et de la situation actuelle des Groguets, pointant à une décevante 13e place en Liga. Un choix, surtout, motivé, par d’éventuelles retrouvailles avec un certain Marcelino, ancien coach de l’OM, aujourd’hui assis sur le banc du sous-marin jaune. Encore amers et très certainement remontés par les déclarations chocs du technicien espagnol suite à son départ du club phocéen en septembre dernier, nombreux sont les Marseillais qui souhaitaient donc s’offrir une revanche. Et c’est désormais chose faite ! Si la probabilité était relative, le destin s’est finalement chargé de magnifier, un peu plus, ce storytelling, ce vendredi lors du tirage au sort des 8es de finale de la compétition. De quoi définitivement gonfler les attentes autour de cette affiche. De quoi également réveiller une certaine envie d’en découdre dans le camp phocéen…

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Entraîneur de l’OM en début de saison, Marcelino n’a, à ce titre, pas laissé, un souvenir impérissable dans le cœur des Olympiens. Pire encore, celui laissé semble plutôt tendre vers une rancœur tenace. Et pour cause. Arrivé sur le banc de l’OM après une expérience mitigée de 18 mois du côté de Bilbao, le natif de Careñes n’a clairement pas convaincu, et ce, à bien des égards. Tout d’abord sur le plan sportif avec un piètre bilan (2 victoires, 3 nuls et 2 défaites en 7 matches toutes compétitions confondues) et une triste élimination dès le 3e tour préliminaire de la Ligue des Champions contre le Panathinaikos. Incapable de tirer le meilleur de ses hommes malgré un mercato ambitieux, le tacticien de 58 ans s’est également mis de nombreux supporters à dos quant à ses choix tactiques et sa détermination à installer sur la durée un 4-4-2 ne paraissant pas coller aux profils dont il disposait. Une philosophie de jeu qui n’avait pas, non plus, été au goût de certains cadres du vestiaire à l’époque. «Son discours était bizarre, c’était flou, on a tous compris qu’il se passait quelque chose», avait notamment lancé un membre du vestiaire phocéen, quelques heures après l’annonce du départ de l’Espagnol.

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Des choix discutés, un départ précipité, une communication enflammée !

Rappelons, par ailleurs, que plusieurs joueurs s’étaient montrés critiques envers Marcelino, particulièrement sur son style de jeu et le fait de mettre certains joueurs sur le banc, comme Azzedine Ounahi. Indirectement critiqué par Gennaro Gattuso sur sa préparation estivale réalisée à l’OM - le Transalpin avait notamment noté la faible condition physique de ses joueurs lors de son arrivée - mais également remis en cause dans sa communication, notamment après avoir indiqué qu’il n’avait pas travaillé les tirs au but avant un match retour décisif face au Panathinaikos (finalement perdu à ce jeu…), Marcelino décidait alors de claquer la porte deux mois seulement après son arrivée et outré par la fameuse réunion houleuse avec les supporters du club olympien. S’il n’a pas participé à cet échange et n’a donc pas été menacé, contrairement à Pablo Longoria, l’ancien architecte de Séville ou encore Valence, refroidi par ce climat délétère, décidait alors de jeter l’éponge avant de faire son retour, le 13 novembre dernier, du côté de Villarreal. Interrogé, depuis, sur ce départ précipité de la Canebière, Marcelino n’avait, par ailleurs, pas hésité, à régler ses comptes avec l’actuel 9e de Ligue 1 et l’ambiance régnant autour du club.

«J’ai fait vingt ans comme entraîneur et presque vingt ans comme joueur professionnel auparavant, et je n’avais jamais vu cela de ma vie. Et je pense que je ne le verrai plus. En tout cas, je l’espère vraiment. C’est une façon de procéder qui est très loin de ce que doit être la réalité, en 2023, dans un pays civilisé. Nous sommes arrivés avec le plan d’un projet de deux ans pour ce club et soudain tout ce travail, tous ces efforts, toute cette énergie ont été balayés par quelque chose de complètement irrationnel (…). Mon expérience très courte me fait penser que c’est un club où créer un projet est quasiment impossible. Parce qu’un club aussi grand ne peut pas être manipulé par quelques-uns. Les clubs doivent évoluer, pas régresser. Et l’OM, comme le montrent les résultats depuis un bout de temps, est un club qui, au lieu d’évoluer, régresse. On pensait que c’était un grand club dans tous les sens du terme, mais ces événements déplorables démontrent que ce n’est pas un club aussi grand que ce qu’il voudrait être», avait notamment lâché l’intéressé, encore échaudé de son aventure dans le sud de la France et très critique vis-à-vis de certains groupes de supporters.

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Un climat hostile attendu à l’Orange Vélodrome

«Moi, comme mon staff, sommes encore en colère, parce qu’on ne nous a pas laissés travailler. C’était une situation irréelle et étouffante. Ces supporters radicaux ont une telle influence, et je suis convaincu que la majorité des supporters pense différemment, qu’elle est même complètement opposée à cette manière d’agir. Mais c’est quelque chose qu’on a laissé faire pendant des années. Et c’est difficile de l’éradiquer, aujourd’hui. Je ne sais pas si tout est fait pour». Une sortie médiatique sans équivoque ne manquant pas de faire réagir plusieurs fans marseillais, déjà frustrés par le passage de Marcelino au sein du club. Pour ne rien arranger à cette relation tumultueuse et alimenter des retrouvailles qui s’annoncent d’ores et déjà bouillantes à l’Orange Vélodrome, le 7 mars prochain, l’homme fort de Villarreal s’est d’ailleurs fendu d’une nouvelle provocation envers l’OM quelques heures avant le tirage…

«Si on joue à Marseille, on ira jouer là-bas. Je pense qu’il y a des adversaires plus difficiles. Si nous en obtenons un, qui en théorie, peut-être plus abordable qu’un autre, alors tant mieux. Par exemple, Milan est assez dangereux et si nous pouvons nous retrouver plus loin, tant mieux», indiquait, à ce titre, l’Ibère, visiblement sûr de ses forces. Interrogé sur ces retrouvailles à venir et un possible contexte hostile dans l’enceinte phocéenne, Jean-Pierre Papin, représentant du club, tentait lui de calmer le jeu au micro de Canal +. «Je retiens juste qu’il est parti sans avoir perdu un match (en Ligue 1, ndlr). Dans le contexte où il était, c’était compliqué. Mais le football, c’est comme ça. Quelques fois, on fait bien les choses, mais ça ne marche pas». Fort de 3 défaites, 4 nuls et 1 petite victoire lors de ses 8 derniers matches toutes compétitions confondues et d’ores et déjà promis à un public marseillais remonté comme jamais, le confiant Marcelino va désormais devoir joindre les actes à la parole…

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