Ligue des Champions

PSG-Liverpool : les notes du match

Crucifié contre Liverpool malgré une prestation aboutie, le PSG a craqué sur un but d’Harvey Elliott en fin de rencontre dans ce 1/8e de finale aller (1-0).

Par La Rédaction FM
14 min.

Le Paris Saint-Germain allait enfin savoir. Emballant depuis le début de l’année 2025, le club de la capitale était tout simplement inarrêtable, toutes compétitions confondues. Depuis le mois de janvier, Paris a disputé 16 rencontres, en a remporté 15 (1 nul) et a inscrit pas moins de 54 buts ! Soit une moyenne de 3,3 buts par rencontre. Outre ces statistiques ahurissantes, les hommes de Luis Enrique ont surtout séduit en termes de jeu. Comme le voulait l’Espagnol, le danger peut venir de partout. Paris ne dépend plus d’un seul homme pour faire des différences. Et en plus de ça, les Rouge et Bleu affichent une force collective, notamment en défense, que l’on n’avait plus vue depuis des années. Cependant, pour que cette progression soit validée, ils devaient encore passer un crash test plus compliqué que Manchester City. En héritant de Liverpool, le premier de la phase de ligue de la C1, Paris a été servi. Ce nouveau PSG allait-il tenir face aux Reds, leaders incontestés de Premier League et favoris au sacre en Ligue des champions ? Avant le match, Luis Enrique se montrait confiant, tandis que son homologue d’en face, Arne Slot, confiait qu’il aurait préféré tomber sur un adversaire plus simple à ce stade de la compétition. Sur le papier, les deux coaches ont plutôt fait dans le classique. Côté parisien, c’était l’équipe type, même si Désiré Doué démarrait sur le banc, tandis que Khvicha Kvaratskhelia était aligné aux côtés de Bradley Barcola et Ousmane Dembélé. En face, Liverpool alignait son onze type avec toutes ses stars.

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Dès l’entame de la rencontre, Paris a pressé haut pour aller chercher les Reds, mais ce sont les visiteurs qui ont rapidement eu la maîtrise du ballon, Paris ayant des difficultés à enchaîner plus de deux passes consécutivement. Était-ce dû au stress lié à l’enjeu du match ? C’est possible, car la suite de la première période a été à sens unique. Enfin rentrés dans leur match, les hommes de Luis Enrique ont dominé de la tête et des épaules les Reds. Les partenaires de Mohamed Salah ont d’ailleurs surpris les observateurs en adoptant une tactique très prudente. Positionné en bloc bas, le club de la Mersey a systématiquement donné l’impression de vouloir gagner du temps, et ce, dès les premières minutes du match. Ce qui a donné à une explication de texte entre Slot et Salah, l’Égyptien semblant frustré d’être très peu servi et surtout très bien marqué par Nuno Mendes. En face, Paris a dominé (les Franciliens ont même terminé la première période avec 68% de possession de balle !) et a logiquement eu les occasions pour faire la différence. Après une première alerte signée Barcola (8e), João Neves a manqué la première grosse action en ne cadrant pas son tir après un exploit d’Ousmane Dembélé côté droit (16e). S’en sont suivies deux nouvelles tentatives de Vitinha (18e) et de Dembélé (20e), avant que Khvicha Kvaratskhelia ne pense ouvrir le score d’une frappe enroulée du gauche (20e). Malheureusement pour lui, son talon était hors-jeu au début de l’action.

Alisson a écœuré Parisiens

Côté anglais, le leader de Premier League n’y arrivait pas. Paris défendait partout, notamment un Marquinhos impérial. Acculés, les Reds ont eu un sacré coup de chaud quand Ibrahima Konaté est allé pousser Barcola dans le dos en position de dernier défenseur. Les images étaient formelles, le Français aurait mérité d’être exclu. Mais l’arbitre, avec l’aide de la VAR, a laissé jouer. Ce qui a provoqué l’ire de Luis Campos à la mi-temps. Paris pouvait enrager, mais les partenaires d’Hakimi ont su passer très vite à autre chose. Ils ont une nouvelle fois mis les Reds au supplice, mais le champion d’Europe 2019 a pu compter sur un Alisson des grands soirs. Après avoir capté une frappe lointaine d’Hakimi (24e), le Brésilien a été intraitable face à Barcola (29e, 30e), Dembélé (30e) et Kvaratskhelia (37e). À la pause, les Reds pouvaient être satisfaits du tableau d’affichage au vu de la physionomie des 45 premières minutes. Au retour des vestiaires, Alisson avait toujours les gants chauds. Le portier des Reds a repoussé un beau coup franc et une frappe de Kvaratskhelia (53e, 56e), ainsi qu’un centre dangereux de Dembélé (55e). Le PSG poussait toujours pendant que Liverpool ne comptait qu’un tir depuis le début de la rencontre, mais les Franciliens commençaient à laisser de plus en plus d’espaces aux Reds au milieu. Résultat : Luis Enrique a dû rappeler à certains de ses milieux comme Neves d’arrêter de jouer trop haut. Ce qui n’empêchait pas Paris d’étouffer toujours autant son adversaire, même si Dembélé avait trop tendance à retomber dans ses travers en envoyant en tribune un grand nombre de ses frappes.

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Le premier changement parisien est intervenu à la 66e minute et Luis Enrique n’a pas choisi de la jouer défensive puisque c’est Désiré Doué qui a remplacé Barcola. Malheureusement pour Paris, le scénario frustrant du match n’a pas changé d’un iota, à savoir des actions rouge et bleu systématiquement annihilées par Alisson, l’homme du match. Fraichement entré en jeu, Doué a pu s’en rendre compte à son tour quand il a vu le Brésilien sortir une horizontale sur sa frappe enroulée du droit (80e) et sur une tentative de Dembélé (84e). Ultra dominateur, le PSG a prouvé qu’il savait malmener un grand d’Europe. Cependant, l’incapacité parisienne à tromper Alisson (21 occasions contre 2, 27 tirs contre 2) a rappelé les mauvais souvenirs de la phase de ligue en 2024 et notamment ce match cruel face à l’Atlético perdu en toute fin de match. Et cette fois, c’est Harvey Elliott qui a joué le rôle de Correa en allant crucifier Paris à la 87e minute (0-1). Sonnés, les joueurs de Luis Enrique peuvent s’en mordre les doigts, même si la fin de la règle des buts à l’extérieur laisse un espoir pour le retour à Anfield.

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L’homme du match : Alisson (9) : héros du braquage des Reds, le portier brésilien a été une vraie muraille face aux vagues parisiennes. Très appliqué sur la tentative lointaine de Kvaratskhelia (28e), il réalise un double arrêt exceptionnel face à Barcola quelques minutes plus tard (30e). En fin de première mi-temps, il s’offre encore une manchette exceptionnelle devant Kvara (37e) sur une frappe déviée par Konaté. En seconde période, Alisson a continué à dégouter les attaquants du PSG, claquant du bout des doigts un coup franc de Kvara (54e), avant de s’allonger avec brio sur des frappes d’Hakimi (70e), puis de Doué (81e), avant de finir de dégouter Ousmane Dembélé d’une incroyable manchette (85e).

PSG

- Donnarumma (4) : un grand gardien, c’est être décisif quand ça compte. Absolument pas sollicité durant toute la rencontre, le portier italien s’est incliné sur le contre fatal de Liverpool à la 87e minute. Certes, il était un peu abandonné par sa défense, et la frappe d’Elliott était bien placée, mais il n’a pu que la toucher sans la détourner de son cadre…

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- Hakimi (5) : un début de match délicat sur le plan technique, avec des erreurs inhabituelles, mais il s’est repris au fil des minutes, jouant pleinement de sa liberté offensive pour s’intercaler entre les lignes. Positionné très haut comme à son habitude, il a quand même manqué de justesse sur quelques situations, et n’a finalement pas tant débordé. Un poil décevant ce soir.

- Marquinhos (6) : une première période de patron. Dès les premières minutes, il a montré à ses adversaires qu’il était bouillant, avec des jaillissements et une lecture du jeu impeccable. Présent sur tous les points chauds, il a aussi rattrapé une erreur de son compère Pacho. Malheureusement, il perd l’un de ses duels, de la tête face à Darwin Nuñez, sur l’action qui amène le but de Liverpool.

- Pacho (5) : à lui les duels de la tête, souvent gagnés. Mais des sautes de concentration qui auraient pu coûter cher, notamment en première période avec deux erreurs coup sur coup. Il s’est bien repris après la pause, vigilant sur les projections adverses et sûr de sa puissance dans le duel. Il est pris, comme Marquinhos sur l’action du but des Reds.

- Nuno Mendes (6) : on mettait en doute, parfois à juste titre, son comportement défensif. Face à Mohamed Salah, le Portugais a rendu une copie très propre, avec une attention de tous les instants et une domination physique incontestable. Il a rendu Salah totalement inoffensif, et l’a surpassé dans chaque duel. Il aurait pu avoir 7, mais il est en retard défensivement sur le contre fatal de Liverpool…

- Vitinha (6,5) : le quaterback du PSG, présent aux abords de la surface adverse pour orienter ou tenter la frappe lorsqu’il aperçoit une faille. Techniquement irréprochable, il a délivré ses passes dans le bon tempo, quitte à parfois jouer l’extra-passe, comme sur l’énorme triple occasion de Dembélé et Barcola. Il a maîtrisé le tempo durant toute la rencontre et n’a jamais subi le déficit physique annoncé face au milieu adverse.

- J. Neves (6) : la pile électrique du milieu parisien avait de la batterie disponible ce soir encore. On l’a vu se démener, dans les duels, au milieu, dans la surface adverse, toujours là pour embêter, soyons polis, le porteur de balle adverse. Le regarder, c’est la garantie de s’épuiser, sans bouger du canapé. Et le jeune Portugais n’a peur du rien, et surtout pas des duels.

- F. Ruiz (5) : du Fabian Ruiz pur jus, avec beaucoup de courses, du pressing, un sens du collectif aiguisé, mais pas spécialement recherché dans le circuit de passes parisien. Un joueur d’équipe, fiable mais souvent trop neutre dans son utilisation du ballon. Remplacé à la 78e par Zaïre-Emery, peu en vue.

- Barcola (6) : l’efficacité, encore et toujours. Si Dembélé a su la trouver cette saison, Barcola en manque encore parfois et contre Liverpool, il a eu les occasions. C’est même lui qui a eu la première munition de la rencontre (8e). Mais c’est surtout la situation de la 31e minute qu’il regrettera, avec deux frappes, l’une contrée, l’une non cadrée. Par ailleurs, on l’a senti en jambes, défiant souvent avec réussite Alexander-Arnold. Il a peu à peu baissé de rythme, et s’est logiquement fait remplacer par Doué (66e), qui a amené son toucher de balle si particulier pour amener un peu de vitesse. Auteur d’une frappe lumineuse (78e), arrêtée, devinez par qui ? Le phénoménal Alisson.

- Kvaratskhelia (7) : la recrue phare de l’hiver parisien s’est montré à la hauteur du rendez-vous. Des dribbles, des frappes, des passes malines, le Géorgien a étalé sa palette pour déstabiliser la défense des Reds. Avec un but splendide annulé pour un hors-jeu réel, mais minime. Alisson l’en a privé d’autres, en sortant une parade fabuleuse au sol (37e), puis sur un coup-franc puissant (54e). Il n’a jamais cessé de tenter, parfois un peu trop soliste. Remplacé à la 78e par Gonçalo Ramos, qui n’a pas eu l’occasion de se distinguer.

- Dembélé (6,5) : son premier déboulé a montré toute sa motivation. Il a délivré un amour de centre en retrait pour João Neves qui n’a pas converti l’offrande (16e) et est tombé sur un grand Alisson (31e). Il a mis du rythme dans ses prises de balle, et ne s’est quasiment jamais arrêté de provoquer. A gauche, dans l’axe, à droite, il s’est baladé sur tout le front de l’attaque avec la même détermination. Alors certes, il a parfois manqué de lucidité et envoyé quelques frappes dans les nuages, comme une réminiscence de l’ancien Dembélé. Mais plus que les tirs non cadrés, c’est Alisson qui l’a dégoûté, lui et les autres. Et finalement, c’est à l’image de ce PSG dominateur, mais sans but.

Liverpool

- Alisson (9) : lire ci-dessus.

- Alexander-Arnold (3,5) : comme à son habitude, Trent Alexander-Arnold a été ciblé en défense, et ses errements ont mis en difficulté Liverpool. Dévoré sur le but de Kvara, refusé pour hors-jeu pour quelques centimètres (21e), puis par Barcola sur une dernière opportunité avant la pause (45+2e), il n’a cette fois pas pu se mettre en avant offensivement pour compenser ses criants manques défensifs. On espère que le Real Madrid avait sa télévision allumée…

- Konaté (5) : malgré son intervention très litigieuse qui aurait pu lui valoir une expulsion (27e), le Français a probablement été le défenseur le plus en vue du côté des Reds. Dans les derniers instants, il enferme parfaitement Kvara sur un centre tendu devant le but qui aurait pu permettre au géorgien d’ouvrir le score (45+2e). En seconde période, Konaté a eu du déchet à la relance, mais est resté intéressant en défense, resserrant son marquage sur Kvaraskhelia quand le Géorgien entrait dans la zone de vérité.

- Van Dijk (4) : habituellement très serein, le géant néerlandais a connu une rencontre très nerveuse. Un match qu’il n’avait pas très bien débuté, ratant totalement une relance qui a offert la première grosse occasion à Paris (8e). Sur la triple occasion parisienne, il est affreusement mal placé, couvrant le hors-jeu d’Ousmane Dembélé (30e). Imprécis, il manque une tête qui a donné un contre dangereux à Barcola, heureusement sans conséquence (45e). Averti pour un gain de temps dès la 70e minute, il a représenté pleinement le manque de solution des défenseurs des Reds.

- Robertson (5) : plutôt discret, l’Écossais est trop facilement éliminé par Dembélé sur l’énorme occasion de Neves (16e), et a plus globalement subi la loi d’Ousmane Dembele, étant en souffrance lors de chaque accélération de l’international français. Cependant, Robertson a bien contenu les montées d’Achraf Hakimi, rendant l’international marocain inoffensif.

- Gravenberch (5) : très attendu dans son duel à distance avec Vitinha, l’ancien milieu du Bayern et de l’Ajax a été plutôt neutre dans son jeu durant la première période. En seconde mi-temps, il a joué un cran plus bas pour bloquer les accélérations de Kvaratskhelia dans les demi-espaces, et a offert quelques belles opportunités à Liverpool en contre-attaque par sa qualité de relance. Remplacé par Wataru Endo (79e), venu préserver le succès inespéré des Reds par son activité défensive.

- Mac Allister (6) : meilleur élément du milieu de terrain, l’ancien de Brighton a joué à l’Argentine, c’est-à-dire avec beaucoup de grinta, harcelant Fabian Ruiz et Dembélé quand ceux-ci venaient jouer dans sa zone. Peu trouvé avec le ballon, Mac Allister est cependant à l’origine d’une très belle sortie de balle, malheureusement gâchée par Mohamed Salah (62e). Plus globalement, l’Argentin a été le poumon des Reds, revenant notamment éteindre l’incendie du bout du pied pour enlever un ballon dangereux à Hakimi (85e).

- Szoboszlai (4,5) : le Hongrois a semblé être partout et nulle part à la fois. Première rampe de lancement attendue de Liverpool avec le ballon, il a été très imprécis par la passe, ratant notamment une relance qui a offert une grosse opportunité à Barcola (14e). Point positif de sa rencontre, Szoboszlai est le sauveur de Liverpool sur sa ligne (30e) après un double arrêt de son gardien, puis du bout du pied sur un corner rentrant de Dembele (62e).

- Salah (2,5) : l’Égyptien a été fantomatique, ne touchant que très peu de ballons dans le camp parisien. Sur chacune de ses rares accélérations, Salah a été dévoré par Nuno Mendes, dans un duel ou on promettait l’enfer au latéral portugais. En seconde période, l’ancien de Chelsea et de la Roma a eu les occasions, mais n’a jamais pris la bonne décision balle au pied, tuant dans l’œuf les rares opportunités des Anglais, comme dans les dernières minutes où sa passe vers Nunez est trop imprécise (86e). Remplacé par Harvey Eliott (86e), héros des derniers instants pour venir crucifier Donnarumma à peine quelques secondes après son entrée en jeu (87e).

- Diaz (3,5) : repositionné dans le couloir gauche après un long intérim dans l’axe, le Colombien était attendu comme l’un des facteurs X de cette équipe de Liverpool. Mais si ses premières accélérations ont mis Achraf Hakimi en difficulté, Diaz est devenu transparent au fil de la rencontre, manquant trop de contrôles précieux sur les rares tentatives de contre-attaques de Liverpool. Une vilaine faute sur Hakimi qui a donné un coup-franc dangereux (41e). Remplacé par Curtis Jones (67e), qui n’a pas vu la couleur du ballon en presque trente minutes.

- Jota (4) : titulaire à la pointe de l’attaque, Diogo Jota a fort logiquement subi dans son duel physique avec Marquinhos, étant très difficilement trouvé dans les pieds face au jeu. Par frustration, il réalise une faute dangereuse qui a offert un coup franc bien placé au PSG (53e). Remplacé par Darwin Nunez (67e), venu apporter de la densité physique pour conserver le ballon en attaque. Une entrée payante, puisqu’il dévie parfaitement un long ballon sur Elliott pour offrir le but de la victoire aux Reds.

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