Les terribles confidences de Danny Drinkwater sur son passage à Chelsea

Par Lucas Billard
4 min.
Danny Drinkwater avec Chelsea @Maxppp

Alors qu'il n'a porté le maillot de Chelsea qu'à 23 reprises en 5 saisons en compétition officielle, Danny Drinkwater s'est livré sans concession à la presse anglaise sur ce passage manqué à Londres, qui résonne comme un cauchemar dans sa tête.

Une longue traversée du désert. Voilà comment facilement résumer l'aventure de Danny Drinkwater à Chelsea. Libre depuis le 1er juillet dernier après l'expiration de son contrat avec les Blues, le milieu de terrain international anglais (3 sélections) avait rejoint le sud-ouest londonien à l'été 2017, moyennant une indemnité de transfert d'un peu moins de 38 M€. Cela peut paraître invraisemblable aujourd'hui, mais à l'époque, le joueur formé à Manchester United, où il n'a jamais évolué avec les pros, sortait d'une très belle saison, celle de la confirmation, après avoir rayonné aux côtés de N'Golo Kanté dans l'entrejeu des Foxes en 2015-2016, année de l'incroyable titre de champion d'Angleterre de Leicester.

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Sauf que tout ne s'est pas passé comme prévu pour Daniel Drinkwater. Désormais libre de s'exprimer sur son passage à Chelsea, le natif de Manchester a tout déballé lors d'une interview accordée à Sky Sports outre-Manche. « Je suis soulagé, car il est clair que la situation n'était pas bonne pour moi ou pour le club. Je suis en colère à cause de la façon dont ça s'est passé et de la façon dont j'ai été traité - pas d'amertume cependant, de quoi que ce soit. Cela a été long à venir », a ainsi dans un premier temps concédé l'ex-numéro 6 des Blues. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il en avait gros sur la patate.

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Chelsea, un véritable calvaire

Les signes avant-coureurs n'étaient pas vraiment très bons. Danny Drinkwater n'a connu que 12 titularisations en 22 rencontres disputées toutes compétitions confondues pour sa première saison à Londres, sous les ordres d'Antonio Conte. Ce n'est rien comparé à l'exercice suivant, au cours duquel il n'a fait qu'une petite apparition (30 minutes) lors du Community Shield. Le principal concerné explique pourquoi il a complètement disparu des radars à cette époque. « On est arrivé dans la dernière heure du marché des transferts (en août 2018, NDLR) et j'ai été tiré dans le bureau », se rappelle-t-il. «" Ne pense pas que tu vas être dans nos plans" », explique alors Sarri, traduit par Gianfranco Zola. « Je lui ai dit : "Pourquoi tu me le dis maintenant ? Une heure avant la fermeture du mercato ? J'ai besoin de temps". Il m'a répondu : "Non, non, nous avons des clubs à l'étranger que tu peux visiter..." », a poursuivi Drinkwater, qui a finalement décidé de rester pour son jeune fils.

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En fin de compte, Drinkwater, prêté successivement à Burnley, Aston Villa, Kasimpasa puis Reading en attendant de mettre fin à son calvaire mais sans jamais véritablement parvenir à relancer sa carrière (si ce n'est en Championship), pose des mots forts sur sa période Chelsea (23 matchs au total, pour 1 but). « Oui, j'ai l'impression d'avoir gâché [les cinq années meilleures années de sa carrière]. » Un constat sans appel pour l'homme qui se demande souvent ce qu'il se serait passé s'il était resté à Leicester. « Ce sont des "si". Je m'en veux toujours. Mais d'un autre côté, [...] je ne peux rien y changer », assure-t-il pourtant, lui qui a reconnu avoir connu d'importants problèmes avec sa santé mentale, notamment lorsque les accusations d'avoir la vie facile et d'être heureux de ne pas jouer ont fusé à son encontre.

Après avoir touché le fond, Drinkwater veut (enfin) rebondir

« Je souffrais [de problèmes de santé mentale en 2019]. Nan (sa tante, NDLR) est décédée, grand-père est décédé, papa a reçu un diagnostic de leucémie, j'ai perdu mon chien et j'ai conduit en état d'ébriété, ce qui ne me ressemble pas. J'ai fait une grosse erreur. Je me suis également battu pour mon fils, ce qui n'a cessé de se produire et a laissé des traces. Je pense que lorsque quelqu'un a trop de choses avec lesquelles jongler, cela peut vous toucher. Et ça m'a frappé. [...] J'étais perdu. Je ne pensais pas être déprimé, mais j'ai vu le psychologue du sport et si je ne l'avais pas fait, je pense définitivement que ça aurait pu aller dans ce sens parce que je me battais et me battais, et ça n'aidait personne. »

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Cette partie compliquée de sa vie étant maintenant derrière lui, Danny Drinkwater peut regarder vers l'avenir. Son prêt plutôt satisfaisant à Reading, en D2 anglaise (32 matchs joués), aide à positiver. « La dernière partie de la saison dernière, était bonne. Un nouveau coach est arrivé, et c'était bien. Il m'a aidé, et j'ai senti que j'aidais l'équipe. C'est probablement la première fois que j'ai apprécié le football depuis des années. » Enfin, l'Anglais, qui a admis avoir quelques offres qui circulent, a bouclé cet entretien avec nos confrères de Sky en expliquant : « il y a des options, c'est juste une question de décision. J'aime gagner, donc c'est difficile de laisser tomber à cet âge. » Avis aux amateurs.

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