Comment le Maroc est devenu l’une des places fortes du football mondial
Performant dans toutes les compétitions, peu importe la génération ou la section, le Maroc est en train de s’affirmer comme étant l’un des pays les plus réguliers depuis plusieurs années. Des résultats exceptionnels qui découlent du travail de tout un pays depuis plus de 15 ans.
Les souvenirs de la Coupe du monde 2022 sont encore frais au Maroc. Peu attendus au tournant malgré une belle génération et l’expertise de Walid Regragui sur le banc, les Lions de l’Atlas ont réussi à se hisser jusqu’en demi-finale du tournoi mondial. Une performance inédite pour un pays africain et qui a permis au Maroc de rentrer dans l’histoire. Outre ce message envoyé au monde, cette prestation a permis de mettre en lumière les incroyables progrès du pays depuis des années. Comme le démontrent les récentes prestations du royaume lors des différentes compétitions de jeunes et même dans le football féminin, cette formidable épopée au Qatar n’avait rien d’un épiphénomène.
2008, une année charnière pour le football marocain
A l’instar des grands tournois qui ont été ou qui vont être organisées dans le pays à l’avenir, tout démontre désormais que le Maroc est devenu l’une des places fortes du football mondial. Un travail de longue haleine initié par la Fédération Royale du Maroc depuis des années et qui laisse entrevoir un avenir radieux pour le pays de 38 millions d’habitants avec le ballon rond. En effet, même si les résultats de cette évolution remarquable ont explosé au grand jour en 2022 au Qatar, tout résulte d’une politique sportive précise mise en place depuis 2008 par le Royaume. Sous l’impulsion du roi Mohammed VI, le Maroc a développé une stratégie minutieuse pour devenir un acteur performant à l’échelle mondiale.
Des aspirations XXL affirmées par le roi lui-même lors d’une grande conférence en 2008 qui a posé les bases du grand projet marocain : «nous avons pleinement confiance dans le grand potentiel du sport marocain. Aussi, ne ménagerons-nous aucun effort pour soutenir toutes les bonnes initiatives vouées à l’objectif suprême que nous nous sommes fixés, à savoir faire du sport marocain un modèle exemplaire et un facteur de cohésion sociale et de renforcement de notre rayonnement régional et international.» Depuis, ces paroles ambitieuses ont résonné et ont été suivies d’actes qui ont permis au pays de devenir une référence mondiale en matière de football.
Des infrastructures qui permettent au Maroc de voir grand
Dans un premier temps, les fondations ont été travaillées. Ayant la volonté de dynamiser la pratique du sport dans ses villes et les régions plus reculées du Royaume, le Maroc a mis la main à la poche et a décidé de bâtir de nombreuses installations pour exploiter le talent de la population marocaine. Ainsi, des city-stades et de nombreux stades ont été construits en masse depuis la dernière décennie. Des terrains à foison qui permettent aux jeunes prodiges de la rue de s’exprimer dans des infrastructures qui n’ont rien à envier aux pays les plus avancés du monde en matière de football. Cette démocratisation des aires de jeux de qualité a également assuré le développement d’une jeunesse marocaine talentueuse dans des conditions optimales. Symbole de cette grande ambition, l’académie Mohammed VI est sortie de terre en 2010 à Rabat. Doté de locaux et de pelouses dernier cri, ce formidable écrin est considéré comme le vivier de tous les prodiges du football marocain.
Alors que Youssef En-Nesyri, Nayef Aguerd ou encore Azzedine Ounahi ont été les premiers ambassadeurs de ce centre d’excellence, une nouvelle génération de talents marocains est en train d’exploser après avoir foulé les prés de l’académie. Lors du sacre en finale de la Coupe du monde U20 dans la nuit de dimanche à lundi face à l’Argentine, le Maroc a pu compter sur l’apport décisif de cinq joueurs issus de l’académie Mohammed VI (Yassir Zabiri, Othmane Kountoune, Fouad Zahouani, Houssam Essadak, Yassine Khalif). Le premier cité, qui évolue désormais du côté de Famalicao au Portugal, s’est particulièrement illustré avec un doublé merveilleux face aux Argentins. Outre la mise en place d’une formation de grande qualité, le Maroc a misé sur une stratégie intelligente pour devenir l’un des pays hôtes les plus crédibles et respectés lorsque l’attribution d’une grande compétition est faite.
De ce fait, le Maroc a accueilli ou va abriter de nombreuses compétitions dans les prochaines années. Ainsi, la CAN, qui débutera en décembre prochain, est assurément l’une des mieux organisées de l’histoire. Disposant de neuf stades dignes des plus grands pays du monde comme le nouveau stade Prince Moulay Abdallah de Rabat, le Royaume peut aussi compter sur des hôtels et des installations qui vont permettre d’accueillir les supporters et les délégations africaines dans les meilleures conditions. Par exemple, chaque équipe de la CAN aura droit à son propre hôtel 5 étoiles pour la compétition. Une première en Afrique. Et avant la Coupe du monde 2030, organisée aux côtés de l’Espagne et du Portugal, le pays maghrébin va également accueillir d’autres tournois comme la CAN féminine en 2026. Ces derniers mois, le Maroc a organisé la première édition de la Coupe d’Afrique féminine de futsal. Avant cela, la CAN U23 et la CAN U17 avaient aussi été jouées à domicile par les Marocains.
Les prestations exceptionnelles du Maroc sur toutes les scènes
Forcément, avec ce travail méthodique mis en place depuis des années, les premiers résultats fructueux de ce développement sont arrivés. Longtemps raillés pour n’avoir remporté qu’une CAN, les Lions de l’Atlas ont repris du poil de la bête depuis près de dix ans. Outre la demi-finale historique lors du dernier Mondial, le pays du soleil couchant est devenu une machine à résultats. Champions d’Afrique chez les U17 et les U23, les Marocains sont désormais champions du monde chez les U20. Ayant par ailleurs remporté le CHAN cet été, la délégation marocaine avait obtenu une médaille de bronze brillante lors des derniers Jeux Olympiques de Paris à l’été 2024. Un succès impressionnant qui ne touche pas que le football masculin. Désireuse de développer le football à tous les étages pour faciliter l’inclusion et devenir une nation footballistique complète, la FRMF a obtenu des résultats probants pour sa section féminine. Chez les femmes, le football marocain est ainsi en plein essor. En 2023, le Maroc a participé pour la première fois à la Coupe du monde féminine et a atteint les 1/8 de finale. Cet été, le Royaume a accueilli la CAN féminine. Après un parcours remarquable, les joueuses marocaines se sont inclinées en finale après un scénario cruel face au Nigéria (2-3). Actuellement, la Coupe du monde U17 féminine se déroule dans des conditions idéales sur les terrains de l’Académie Mohammed VI.
Outre cette réussite dans le secteur féminin, le Maroc brille également en futsal. Chez les hommes, la CAN a été remportée par les Lions de l’Atlas lors des trois dernières éditions tandis que les femmes ont remporté la CAN de futsal en avril dernier. Forcément, ces prestations XXL ont de quoi ravir. «Le parcours historique des Lions de l’Atlas au Mondial 2022 a illustré la réussite de cette stratégie à long terme. Les performances remarquables du football féminin marocain, avec une première qualification à la Coupe du monde et une finale continentale, traduisent également la dimension inclusive et équilibrée de notre travail, toujours réfléchi sous l’impulsion royale», nous a-t-on d’ailleurs confié au sein de la FRMF. Une réussite pour le Maroc qui est devenu un acteur majeur dans l’échiquier mondial du football après un travail qui existe depuis plus de 15 ans. Devenu une locomotive inspirante pour le football africain, le pays aspire désormais à passer un autre palier. Disposant d’installations et d’une direction dignes des plus grandes nations du monde, le Maroc peut remporter de nombreux trophées à l’avenir et s’affirme, compétition après compétition, comme l’un des acteurs majeurs du football à l’heure actuelle et sur le long terme. Avec la CAN 2025, la Coupe Arabe, la Coupe du monde et la CDM U17, les Marocains vont vite avoir l’occasion d’envoyer d’autres messages au monde.
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