Layvin Kurzawa : « je suis prêt à tout pour retrouver les terrains, ce n’est pas une histoire d’argent »
Libre de tout contrat depuis la fin de son aventure de 9 ans au PSG, Layvin Kurzawa s’entraîne tous les jours en attendant l’opportunité qui lui permettra de retrouver les terrains. À 32 ans, l’ancien international tricolore (13 sélections) n’a qu’une seule envie, celle de retrouver une équipe afin de retrouver les vestiaires, l’esprit de groupe et les vertes pelouses. S’il assure ne pas avoir de préférence particulière quant à sa future destination, l’expérimenté défenseur gauche de 32 ans nous a révélé qu’il n’en fait pas une histoire d’argent et qu’il est prêt à faire des sacrifices afin de montrer qu’il est toujours là.
Foot Mercato : Layvin, déjà comment ça va ?
Layvin Kurzawa : écoutez, ça va bien, je suis en forme. Je continue de me préparer et j’attends le mercato de janvier avec impatience.
FM : en parlant de s’entretenir, comment se passe une journée type pour un joueur qui est sans club depuis quelques mois ?
LK : une journée type, c’est lever à 8 heures, on emmène les enfants à l’école. On rentre, on profite un peu de madame, afin de passer des moments avec elle qu’on ne passait pas avant. Et l’après-midi, on fait du sport, beaucoup de sport. On essaie de garder le rythme, en tout cas. Parce que ce n’est pas facile aussi. Ce n’est pas une situation à laquelle j’ai été habitué durant toute ma carrière, c’est même une première. Mais on essaie de rester positif avec un mercato qui va arriver avec l’intime conviction qu’on va retrouver quelque chose.
FM : vous avez connu de grands clubs français qui disposaient de gros staffs médicaux. Quand on est seul, c’est forcément différent. Quel encadrement avez-vous aujourd’hui ?
LK : oui, j’ai un préparateur physique et aussi un préparateur mental. C’est ça aussi qui m’a permis de rester motivé, de continuer à pouvoir bosser et surtout de rester positif. Il faut savoir que c’est plus difficile d’être seul, de ne plus être dans un club. Entre la préparation, l’entraînement et le maintien de la forme, ça demande 15 fois plus de rigueur. C’est discipline, discipline, discipline. On essaie de bosser un maximum pour garder la forme qu’il faut, parce qu’à n’importe quel moment, ça peut bouger. Si tu n’es pas motivé, c’est super compliqué de bosser. C’est là où l’entourage t’aide. J’ai de la chance d’avoir un bon entourage aujourd’hui.
« Ma vie a toujours tourné autour du football »
FM : forcément, il doit y avoir des moments où c’est plus difficile sans un vestiaire, les rituels d’avant match, la notion de groupe…
LK : c’est vrai que ça change énormément de choses. Comme je le dis souvent, ça n’a jamais été ma vie. Ma vie a toujours tourné autour du football. Après ça m’a permis aussi de pouvoir vivre certains moments que je n’avais jamais vécus, moi qui ai commencé le football très tôt à 18 ans. Maintenant, je sais que ce n’est pas la vie que j’aime avoir, le fait de ne pas jouer au football. Pour moi, le plus important, c’est de garder la forme et de rester positif surtout… et essayer de retrouver un club en janvier.
FM : et justement, quand on n’a pas joué comme vous depuis un bon moment, est-ce que vous estimez être à 100 % ?
LK : j’essaie de faire en sorte d’être le plus en forme possible avec le travail que je fais ici et avec mon préparateur physique. Maintenant, je ne dirais pas que je suis à 100%, mais je suis à 99%. Et si demain, on doit m’appeler, je serai opérationnel en tout cas. C’est mon seul objectif.
FM : est-ce que cela a été difficile de tirer un trait sur toutes ces années au PSG ?
LK : oui, j’ai passé 9 années superbes à Paris, avec des moments un peu plus compliqués, ça tout le monde le sait. Mais ce que je retiens, c’est le positif et surtout, j’ai eu la chance de pouvoir côtoyer les meilleurs et j’ai fait aussi partie des meilleurs. C’est un passage qui m’a beaucoup aidé, donc, j’en retiens un peu du positif. Désormais, je vois plus loin et à moi de retrouver un club et reprendre plaisir parce que c’est vraiment ce que j’attends.
FM : vous avez eu des sollicitations lors du dernier mercato, comment s’est passé votre été ?
LK : ça a été assez mouvementé parce que j’ai eu des rendez-vous et je pensais retrouver un club. Aujourd’hui, je ne m’occupe pas de tout ce qui est gestion de carrière. Maintenant, je travaille avec l’agence Wasserman et ce sont eux qui s’occupent de ça. Je suis convaincu qu’ils vont faire leur travail. Et moi, une fois qu’ils l’auront fait, je ferai en sorte de faire le mien sur le terrain.
« Montrer que Layvin, il est toujours là »
FM : mais aujourd’hui, dans un schéma plus global, comment expliquez-vous qu’un joueur avec votre palmarès et votre vécu est toujours sans club ?
LK : bonne question. Comme je l’ai dit, je laisse la gestion de carrière entre les mains de mes représentants. Moi, le foot, ça a toujours été ma passion. C’est toujours ce que j’ai aimé. Je le répète, j’ai juste envie de repartir sur le terrain et montrer que Layvin, il est toujours là.
FM : Layvin, on parle souvent du salaire comme possible problème, surtout pour les joueurs expérimentés. Aujourd’hui, est-ce le cas ? Est-ce que vous êtes prêt à faire des concessions pour retrouver les terrains ?
LK : bien sûr. Je suis prêt à tout faire pour retrouver les terrains. Comme je l’ai dit, le foot, ça me manque aujourd’hui. Je suis prêt à tout pour retrouver les terrains. Je n’ai aucun problème avec ça. Ce n’est pas une histoire d’argent. Ce n’est pas un problème et cela ne le sera pas.
FM : quel type de projet vous attendez aujourd’hui ?
LK : rejouer au football. C’est ça mon projet. Je n’ai pas d’autres idées en tête que repartir sur le terrain. Ce que je souhaite, c’est revenir sur les terrains où que ce soit.
« Que ce soit sur le terrain, dans le vestiaire et en dehors, je sais ce que je peux apporter »
FM : où que ce soit, c’est un peu vague. Est-ce que dans votre tête, vous avez déjà des destinations préférentielles ?
LK : non. Je ne me suis pas fixé d’objectif clair en mode : oui, j’ai envie d’aller là-bas. Comme je l’ai dit, moi, c’est le terrain aujourd’hui que je veux. Que ce soit la France, l’étranger, peu importe, ce n’est pas un souci pour moi.
FM : vous parlez beaucoup de l’idée de retrouver les terrains, c’est presque comme une obsession ?
LK : c’est exactement ça. Retrouver les terrains en étant prêt à faire des efforts sur tout et apporter mon expérience où que ce soit. Avec pour objectif d’apporter mon expérience sur le terrain et en dehors, mais aussi ma joie de vivre. Aujourd’hui, j’ai 32 ans. Je ne suis plus un enfant. Que ce soit sur le terrain, dans le vestiaire et en dehors, je sais ce que je peux apporter aussi.
FM : dans un rôle de grand frère, de leader ?
LK : les deux. J’ai côtoyé les meilleurs. J’ai côtoyé des leaders. J’ai appris de ça aussi. Donc, je sais que je ne le ferai peut-être pas comme Thiago Silva ou comme Sergio Ramos, mais en tout cas, je peux apporter mon expérience à moi.
FM : quand on ne joue pas depuis longtemps, est-ce que l’on a le temps de penser à l’après-carrière ? Si oui, quel serait votre projet par la suite ?
LK : il me reste du temps encore et je me focalise sur le temps qu’il me reste. C’est ça le plus important. Je n’ai pas 45 ans. J’en ai 32. C’est vrai que je suis plus sur la fin que sur le début, mais je suis toujours là. Je suis en forme. Non, je ne pense pas à l’après-carrière, pas aujourd’hui en tout cas.
FM : est-ce que vous vous êtes fixé un âge pour arrêter ?
LK : non, je ne me suis pas donné de temps. Il y a des joueurs aujourd’hui qui jouent jusqu’à 40 ans. Pourquoi pas jouer jusqu’à 40 ans ? Après, c’est le corps qui décidera quand ce sera la fin, je pense. Mais tant que ma passion, mon envie de jouer au football est là, je ne vois pas pourquoi j’arrêterai.
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