Ligue des Champions : quand le Bayern Munich humiliait le Tottenham de Mauricio Pochettino
Le PSG devra sortir le grand jeu face au Bayern Munich s'il veut se qualifier pour les demi-finales de la Ligue des Champions. Plus de six mois après la finale entre les deux équipes, le club de la capitale aura sans un doute un esprit de revanche en tête, tout comme son entraîneur Mauricio Pochettino. La dernière fois que l'Argentin a croisé la route des Bavarois, l'affaire a tourné à l'humiliation.

Le tirage au sort a été taquin avec l'histoire. Dès les quarts de finale de la Ligue des Champions, le Bayern Munich et le PSG vont se retrouver pour une revanche de la finale d’août dernier. Après avoir éliminé le Barça au tour précédent, les Parisiens vont devoir faire face à l'ogre de la compétition, le favori à sa propre succession. Bien sûr, ils auront tout de même des arguments à faire valoir contre Thomas Müller et sa bande mais c'est bien le géant bavarois qui sera favori de cette double confrontation. La tâche s'annonce rude pour Mauricio Pochettino et ses joueurs. Le Bayern est d'ailleurs un très mauvais souvenir pour l'entraîneur argentin. Il est responsable de l'une de ses plus grandes humiliations vécues sur un banc de touche. Retour en arrière.
Nous sommes le 1er octobre 2019. Finaliste malheureux de la C1 quatre mois plus tôt, Tottenham vit un début de saison compliqué. Déjà battu deux fois en championnat et éliminé de la League Cup aux tirs au but par Colchester, formation de League Two (4e division), le club anglais n'a pu faire que match nul lors de la 1ère journée de Ligue des Champions sur la pelouse de l'Olympiakos. La venue du Bayern de Niko Kovac à Londres s'annonce déjà décisive pour la suite mais la soirée va tourner à la catastrophe. Pourtant, avec leur trio Alli-Son-Kane devant, les Spurs débutent bien. Ils privilégient l'axe avec leur double pivot Sissoko-Ndombélé, et, à la faveur d'une erreur de Tolisso, l'ancien Toulousain envoie Son battre Neuer d'une frappe croisée.
La tornade Gnabry
Tottenham semble à son avantage en ce premier quart d'heure mais va vite déchanter. Ndombélé laisse Kimmich se défaire de son marquage, qui égalise d'un tir placé depuis l'extérieur de la surface. Le Bayern s'en est remis à un exploit individuel pour revenir dans la rencontre. C'est pourtant toute la machine qui se met doucement en route. Peu à peu, les Munichois prennent l'ascendant, puis l'avantage juste avant la pause par Lewandowski d'une frappe en pivot. Touché, Tottenham va couler en seconde période, martyrisé par les courses du virevoltant Serge Gnabry. L'ancien Gunner se rappelle au bon souvenir de l'Angleterre. Il plante un quadruple en 35 minutes seulement, balayant toute la défense des Spurs sur son passage. «North London is red» ose-t-il le soir-même sur les réseaux sociaux.
Aurier se noie complètement, Alderweireld vit un calvaire, Winks saborde son équipe, Lloris est impuissant. Le Bayern l'emporte 7-2. On en oublierait presque le penalty de Kane et un dernier but signé Lewandowski. «Grâce aux quatre buts de Serge Gnabry et à l'assurance-buts Robert Lewandowski, le Bayern Munich a réussi son premier test de haut niveau de la saison internationale avec gloire et brio» s'enflamme Sport1. «Des Bavarois impitoyables mettent à genou les finalistes de la Ligue des champions 7-2. Un résultat qui rappelle le 7-1 de l'Allemagne au Brésil» enchaîne Bild. Die Welt prophétise même le parcours victorieux du futur champion d'Europe. «les Munichois ont joué en cadors à Londres, ont dominé leur adversaire et envoient avec ce festival de buts un signal très clair à la concurrence.»
Pochettino ne s'en remettra pas
Si en Allemagne, on célèbre une victoire historique, en Angleterre, on est encore sous le choc. «Chaque ballon touché (par le Bayern, ndlr) allait au fond, constatait amèrement Pochettino après la rencontre. Nous sommes très déçus et énervés mais on doit rester ensemble. Je pense que nous sommes forts mentalement. Peut-être que mon discours vous ennuie mais le football se joue à l'instant présent, et non en pensant à ce qui s'est passé hier. Il ne faut pas penser à ce qui s'est passé il y a trois mois (la finale de C1, ndlr). C'est dur à accepter, mais il faut aller de l'avant. Il faut faire face à ce type de situation. C'est dur, et il faut être fort et savoir avancer. Rester ensemble, s'aider les uns les autres. Quand tu vis ce type de défaite c'est important de rebondir et de croire en toi. C'est la seule façon de guérir.»
Fort de son vécu important chez les Spurs, Pochettino ne trouvera pas le remède aux maux de son équipe. Il n'est pas viré malgré cette humiliation, néanmoins la fin est très proche. Incapable de relancer une équipe qu'il fait tourner à plein régime depuis 5 ans, l'Argentin ne parvient pas à remporter un seul de ses matches suivants en Premier League. Pire encore, 4 jours après cette déconvenue au Tottenham Hotspur Stadium, le club londonien encaisse un 3-0 sec à Brighton. Il enchaîne par un nul à domicile face à Watford, perd à Liverpool qu'il aspirait à concurrencer en début de saison, concède un nul dans les dernières secondes à Everton, qui n'avance pas non plus, et ne parvient pas à battre à la maison Sheffield United, un promu. 14e du championnat après 12 journées, s'en est trop pour la direction qui fait sauter le fusible Pochettino.
Une revanche à prendre
«Nous étions extrêmement réticents à opérer ce changement et ce n’est pas une décision prise à la légère par le conseil d’administration, ni à la hâte. Malheureusement, les résultats nationaux à la fin de la saison dernière et au début de cette saison ont été extrêmement décevants» regrette Daniel Levy dans son communiqué annonçant le départ de son entraîneur, qui a pourtant mené son club si haut. L'annonce fait l'effet d'une bombe outre-Manche, même si les rumeurs de tensions avec la direction et les joueurs commençaient à circuler. Pour le remplacer, les dirigeants nomment José Mourinho. Pas vraiment le même genre que son prédécesseur, le Portugais s'incline en Bavière lors du retour (3-1), où Flick a succédé à Kovac. S'il parvient un peu à redresser la situation en Premier League, il est éliminé dès les 8es de C1 contre Leipzig. Pochettino lui retrouvera un poste au PSG en janvier 2021. Les 7 et 13 avril prochain, il aura sans doute à l'esprit cette fameuse soirée où le Bayern l'a peu ou prou condamné à Tottenham. Lui aussi à une revanche à prendre.
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