Ligue des Champions : comment le PSG a renversé la Real Sociedad

Par Josué Cassé
5 min.
Vitinha en action avec le PSG. @Maxppp

Dans la douleur et sans véritablement briller, le Paris Saint-Germain a malgré tout pris une belle option sur la qualification pour les quarts de finale de la Ligue des Champions en venant à bout (2-0) de la Real Sociedad, mercredi soir. Une victoire expliquée par un sursaut d’orgueil au retour des vestiaires et certains ajustements tactiques…

45e minute de jeu passée. Sifflet à la bouche, le controversé Marco Guida, officiel du soir, renvoie les 22 acteurs aux vestiaires alors que la barre transversale de Gianluigi Donnarumma tremble encore, quelques secondes seulement après une lourde frappe signée Mikel Merino. Le dernier fait de jeu d’un premier acte aussi décevant qu’angoissant pour les troupes de Luis Enrique, donnant alors lieu à un certain sentiment de stupéfaction dans les travées du Parc des Princes. Ce PSG là peut-il espérer plus dans la compétition au regard du visage affiché au cours de la première période ? Les Basques vont-ils créer la sensation en cette soirée consacrée à l’amour ? Comment les champions de France en titre peuvent-ils inverser la tendance au regard de la prestation proposée jusqu’alors ? Les questions fusent à l’heure de la pause. Certains observateurs passent leurs nerfs en se comblant de nicotine, d’autres tentent d’analyser, en détail, le pressing impressionnant imprimé par l’écurie basque alors que nos confrères espagnols affichent, eux, un sourire qui en dit long… Une chose est sûre, rien ne se passe comme prévu.

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Le duo Danilo-Marquinhos a brillé !

Grand favori sur le papier, le PSG titube, tergiverse, se fait peur et remercie le manque de réalisme basque. Amorphe collectivement et pris par l’intensité des Txuri-urdinak, le champion de France en titre doit également composer avec certaines défaillances individuelles. De Lucas Beraldo, préféré à Lucas Hernandez à la surprise générale, en passant par Achraf Hakimi, coupable d’un déchet technique indigne d’un tel rendez-vous au sommet en passant par un Fabian Ruiz, beaucoup trop neutre dans l’entrejeu, les choix de Luis Enrique sonnent, tour à tour, comme des paris ratés. Oui mais voilà, 45 minutes plus tard, le Parc exulte, les chants résonnent et le club de la capitale - porté par deux réalisations signées Kylian Mbappé et Bradley Barcola - a, lui, pris une très belle option sur la qualification pour les quarts de finale de la Ligue des Champions. Un dénouement heureux justifiable à bien des égards. Tout d’abord, la solidité défensive affichée par la charnière centrale parisienne tout au long de la soirée. Souvent critiqué dans les soirées européennes des Rouge et Bleu, Marquinhos - bien aidé par un Danilo Pereira toujours aussi fiable (7 duels remportés sur 8 disputés) - a ainsi fait preuve d’une autorité louable.

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Impérial dans les airs, rigoureux dans son placement et jamais dépassé, le Brésilien de 29 ans (6 duels remportés sur 8 joués, 8 ballons récupérés) a largement tenu son rang, rassurant ainsi les siens lors des nombreux temps faibles. Très discrète, souvent maladroite, au cours du premier acte, la ligne offensive du PSG composée du trio Barcola-Mbappé-Dembélé ne peut, elle aussi, pas être oubliée à l’heure de tirer un bilan de cette manche aller. Enfin, si les latéraux franciliens (Beraldo, Hakimi) sont, quant à eux, passés à côté de cette affiche, le milieu de terrain de l’actuel leader de Ligue 1 symbolise, à lui seul, l’ajustement tactique effectué par Luis Enrique à la pause. Critiquable pour son choix de titulariser Lucas Beraldo dans le couloir gauche de la défense parisienne, l’ancien sélectionneur de la Roja a, en revanche, eu la clairvoyance d’ajuster ses plans dans l’entrejeu. Et pour cause. Si le technicien espagnol - misant sur la taille (1,89 m) et la qualité technique de son protégé - avait d’abord opté pour Fabian Ruiz en sentinelle, au détriment de Manuel Ugarte, le premier acte l’a renvoyé à ses chères études. Visiblement peu convaincu par le rendement de l’ancien Napolitain - se contentant de remises neutres - face au au pressing de la Real Sociedad, Luis Enrique décidait alors d’installer Vitinha dans ce rôle de numéro 6.

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Un ajustement tactique opportun dans l’entrejeu…

Un poste que le Portugais avait d’ores et déjà expérimenté le 13 décembre dernier face au Borussia Dortmund (1-1) et un choix qui allait s’avérer payant au retour des vestiaires. «Il y a deux mi-temps très différentes. Une première où la Real Sociedad a été bien meilleure, elle nous a pris le ballon, on n’a pas réussi à faire notre pressing. On a eu beaucoup de mal, très difficile. Mais le football est capricieux. On a pu ensuite changer les choses. Le match a changé. On a pressé plus haut, on a davantage tenu le ballon, on est mieux repartis de derrière. Ce but est arrivé, ce 1-0. On a pris de la confiance et gagné», reconnaissait d’ailleurs l’architecte francilien en conférence de presse. Plus mobile, l’ex-joueur de Porto, élu homme du match par la rédaction FM, a en effet fluidifié le jeu des Rouge et Bleu. Plus à l’aise techniquement, le natif de Vila das Aves est alors sorti des zones de pressing, tout en permettant à Ruiz de se projeter offensivement. Symbole de cet ajustement décisif ? Le second but parisien où le milieu espagnol de 27 ans, fort de 9 ballons récupérés au total et très précieux dans son implication défensive, sert de relais à Bradley Barcola, auteur d’une finition déroutante du haut de ses 21 ans.

Enfin, au-delà des considérations tactiques et des performances individuelles soulignées précédemment, la révolte parisienne s’explique également par un état d’esprit retrouvé au retour des vestiaires. Piqués par la colère noire de Luis Enrique à la pause, les coéquipiers de Warren Zaïre-Emery ont alors fait preuve d’une agressivité positive dans cette confrontation, tout en bénéficiant de la baisse de régime des Basques, qui n’auront finalement cadré aucun tir lors de leurs neuf tentatives du soir. «En première période, on avait des difficultés à sortir du pressing. On aurait pu mettre plus de personnalité. Ça fait partie de l’apprentissage de cette équipe. On ne l’a pas payé cher. En deuxième, on revient avec plus de conviction. On a réussi à marquer à des moments clés. Le clean sheet est important. On est à la recherche de ce genre de performance en Ligue des Champions», avouait alors Kylian Mbappé au micro de Canal +. Charnière centrale au rendez-vous, trio offensif décisif, ajustement tactique dans l’entrejeu… Autant d’éléments justifiant, en définitive, la très belle option prise par les Parisiens sur la qualification pour les quarts de finale de la Ligue des Champions…

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