L’avenir de Patrick Vieira au Genoa est en grand danger !
Battus une nouvelle fois à Turin (2-1), les Rossoblù s’enfoncent dans la crise. Avec seulement trois points en huit journées, le Genoa vit le pire début de saison de son histoire, et l’avenir de Patrick Vieira apparaît plus incertain que jamais.
L’avenir de Patrick Vieira au Genoa s’écrit désormais en pointillés. Le technicien français, arrivé en cours de saison dernière pour sauver un club au bord du gouffre après le départ d’Alberto Gilardino, avait alors réussi un véritable exploit. Avec son autorité naturelle, sa rigueur tactique et son expérience du haut niveau, l’ancien milieu d’Arsenal avait redonné de la cohésion à un groupe désorienté, permettant au club ligure de se maintenir en Serie A contre toute attente. Son travail avait été salué à l’unanimité par la presse, les supporters et les dirigeants. Toute l’Italie louait sa capacité à stabiliser une équipe fragile, à faire progresser certains jeunes et à insuffler une mentalité combative. À tel point que son nom avait circulé dans plusieurs grands clubs italiens cet été dont la Fiorentina, l’Inter Milan ou encore l’AS Roma, de grandes écuries du Calcio séduites par sa philosophie de jeu et son professionnalisme. Fort de ce crédit, le Genoa avait tout mis en œuvre pour le conserver et le prolonger jusqu’en 2027, convaincu d’avoir trouvé en Vieira un entraîneur capable de bâtir un projet à long terme jusqu’à un spot européen.
Mais à peine quelques mois plus tard, la réalité a brutalement rattrapé les espoirs. Le début de saison 2024-2025 tourne au cauchemar pour Vieira et ses hommes. Avec seulement trois points pris en huit journées, le Genoa affiche le pire départ de son histoire en Serie A, une statistique vertigineuse pour un club aussi historique qui vient de fêter ses 132 ans d’existence. La défaite concédée ce dimanche midi sur la pelouse du Torino (2-1) n’a fait qu’enfoncer un peu plus les Rossoblù dans la crise. Pourtant, les débuts avaient été encourageants : Morten Thorsby avait ouvert le score dès la 7e minute, récompensant une première période dominée par le Genoa. Mais comme trop souvent depuis le début de la saison, l’équipe a sombré après la pause. Stefano Sabelli a d’abord marqué contre son camp, le quatrième CSC génois en 2025 - plus que toute autre équipe, à la 63e minute sur un centre anodin, avant que Maripán ne crucifie les Génois à la 90e minute sur corner. Une scène symbolique : domination stérile, fébrilité défensive, absence de réaction. Les statistiques sont implacables et traduisent une équipe sans confiance, ni repères collectifs, avec la troisième pire attaque du championnat et la sixième pire défense.
Vieira sur un siège éjectable ?
Les causes de cette débâcle sont multiples, mais le mercato estival raté en est sans doute la plus criante. L’effectif, déjà limité, a été affaibli par une série de départs mal compensés. Le club a perdu plusieurs éléments clés : Koni De Winter, pilier de la défense, a été transféré, tout comme Honest Ahanor, l’un des rares à avoir apporté de la verticalité la saison passée. À cela s’ajoutent les fins de prêt d’Alessandro Zanoli, Fabio Miretti et Andrea Pinamonti, qui avaient été des artisans majeurs du maintien. Côté arrivées, la direction sportive n’a pas su offrir à Vieira des renforts à la hauteur. Les prêts de Maxwel Cornet, Valentin Carboni, Albert Gronbaek, Leo Østigård et Lorenzo Colombo n’ont, pour l’instant, rien apporté de concret. Certains peinent à s’intégrer, d’autres manquent de rythme ou de constance. Jean Onana, dont l’option d’achat a été levée après un prêt mitigé, n’a pas confirmé les attentes et semble en difficulté dans l’entrejeu. Quant aux cadres censés tirer l’équipe vers le haut comme Vitinha et Ruslan Malinovskyi sont à la peine, irréguliers et souvent isolés dans leurs efforts. Ce mercato incohérent, pensé davantage pour limiter les dépenses que pour renforcer les points faibles, a laissé Vieira avec un effectif déséquilibré, manquant de profondeur et de concurrence.
Classement général Serie A
Dans ce contexte délétère, le poste de Patrick Vieira est plus que jamais menacé. Le technicien français, pourtant réputé pour son calme et sa lucidité, paraît de plus en plus seul face à la tourmente. «Je suis déçu, mais on a fait un match intéressant. On traverse une période difficile, et il faut l’accepter. C’est une période très difficile pour l’entraîneur, les joueurs et tous les supporters. 3 000 d’entre eux sont venus de Gênes aujourd’hui, ce qui témoigne de notre passion. Nous devons rester unis, accepter les critiques et continuer à travailler avec l’unité que nous avons toujours eue» s’est lamenté Vieira ce dimanche après le revers turinois. En interne, la direction génoise commence à s’interroger sur sa capacité à relancer un groupe démobilisé. Le président Dan Șucu pourrait bien déjà convoquer une réunion d’urgence avec le directeur sportif Marco Ottolini pour évaluer la situation et envisager plusieurs scénarios. Certains médias italiens évoquent même une possible décision dans les prochaines heures si les résultats ne s’améliorent pas rapidement. Même si Vieira conserve encore quelques soutiens, notamment parmi les joueurs, la patience s’épuise. Le Genoa n’a toujours pas remporté le moindre match, et la dynamique actuelle conduit tout droit vers une lutte pour la survie. À ce rythme, un nouveau changement d’entraîneur pourrait intervenir avant la trêve de novembre. Pour Vieira, le constat est cruel : celui qui était vu comme un symbole de renouveau pourrait devenir la première victime d’un projet mal préparé. Le Genoa, club historique du football italien, ne peut se permettre une nouvelle relégation et devra agir vite pour éviter que la situation ne devienne irréversible.
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