OM : les dessous du bras de fer pour le Vélodrome
Voilà plus d’un an que l’Olympique de Marseille joue dans un stade en pleine rénovation. Et alors que le nouveau Vélodrome est enfin achevé, voilà que l’OM menace de ne plus y jouer en raison du loyer demandé par la ville. Explications.

Décidément, à l’OM, rien ne se passe comme ailleurs. Après avoir enregistré une perte de 27 M€ sur la billetterie en raison de la réfection du Vélodrome et de la construction d’un toit, l’Olympique de Marseille pourrait bien ne jamais profiter de l’enceinte. La cause ? Le montant jugé exorbitant du nouveau loyer imposé par la ville de Marseille, à savoir 381 000 € par match joué, ce qui représente près de 8 M€ par an plus un pourcentage des recettes des rencontres. Le tarif, fixé hier matin au terme du conseil municipal, a fait bondir la direction de l’OM, qui a réagi par l’intermédiaire de son directeur général Philippe Pérez hier soir.
« Face à cette décision unilatérale et totalement irréaliste du conseil municipal, la seule réaction que je puisse avoir est de vous dire qu’à ce montant-là, l’OM n’a pas les moyens de jouer au stade Vélodrome. Il s’agit tout simplement du loyer le plus élevé jamais réclamé en Europe et de loin. Notre club ne versera jamais une telle somme. Payer 8 millions d’euros chaque année, pendant 31 ans, signerait l’arrêt de mort de l’Olympique de Marseille », a-t-il déclaré sur le site officiel, lançant le bras de fer entre le club et la ville. Pour l’OM, l’augmentation du loyer est irraisonnée. Jusqu’à présent, le club payait 1,5 M€ pour évoluer dans le stade. L’écart est conséquent. Mais du côté de la Ville, le nouveau tarif n’apparait pas comme irréaliste.
La Ville de Marseille n’a pas peur du bras de fer
« Ces conditions correspondent à la configuration du nouveau Stade Vélodrome répondant aux prescriptions de l’exigeant cahier des charges de l’UEFA et aux non moins exigeantes demandes de l’Olympique de Marseille dans la programmation et la réalisation du projet », assurent les élus de la majorité municipale, relayés par La Provence.Il faut dire que le club phocéen ne s’est pas facilité la tâche en ne prenant pas part à la « structure juridique de la réalisation du stade ». De plus, le club n’a pas voulu négocier au préalable avec la Ville au sujet d’un nouveau montant de loyer. Il faut dire que le club espérait trois ans de gratuité puis un loyer à 1,5 M€, comme précédemment.
« L’OM doit dépasser sa posture initiale de négociation, qui est inacceptable. L’OM est un utilisateur normal d’un équipement public et doit payer un loyer normal, équitable et justifiable », a assuré Jean-Claude Gaudin, le maire de la cité phocéenne. Vous l’aurez compris, un terrain d’entente est loin d’être trouvé. Et pourtant, les deux parties ont tout intérêt à collaborer. Où Marseille irait-il jouer ses matches s’il ne va pas au Vélodrome ? Avec 40 000 abonnements vendus, il ne dispose pas d’autre choix viable, d’autant que comme écrit dans ses statuts, le club doit jouer au stade Vélodrome. Alors que Bielsa était enfin arrivé et que le mercato avait bien démarré, voilà un nouveau casse-tête à régler pour les dirigeants olympiens.