PSG : «Lo Celso ressemble à Riquelme»
Recruté par le Paris Saint-Germain l’été dernier, Giovani Lo Celso a débarqué au sein de l’effectif francilien six mois plus tard. Un renfort qui n’a cependant pas encore foulé les pelouses de Ligue 1. Faut-il s’en inquiéter ?

Recruté par le Paris Saint-Germain l’été dernier contre 10 M€, Giovani Lo Celso (20 ans) a été l’un des renforts surprises du club de la capitale. À l’heure où les champions de France en titre sont toujours en quête du nouveau Messi, Paris a donc choisi de miser sur un élément méconnu du grand public. Et si son arrivée dans la capitale française en a surpris plus d’un, Lo Celso, n’étant pas un talent ayant fait beaucoup de bruit médiatiquement parlant, comment les Argentins ont-ils perçu ce départ ? « Ça ne m’a pas surpris de voir un club de premier plan comme le PSG le recruter. Après la première saison de Lo Celso chez les professionnels, c’était prévisible de le voir parti aussi vite. Par contre, ce qui a surpris, c’est qu’il soit allé dans un club français parce que le football français est très physique. Pour lui, c’était plus facile d’imaginer un club espagnol venir le recruter », nous a déclaré le journaliste du journal La Capital, Sergio Faletto.
Méconnu du grand public, l’ancien meneur de jeu de Rosario Central a attendu six mois après son transfert chez les Rouge-et-Bleu (acheté fin juillet, prêté à Rosario jusqu’en décembre, ndlr) pour enfin découvrir son nouveau club. Présent avec l’équipe francilienne durant le stage hivernal en Tunisie, Lo Celso avait alors disputé ses premières minutes face au Club Africain (3-0). Mais depuis, plus de trace de l’Argentin. Gardé au chaud par Unai Emery, le natif de Rosario n’est pas encore jugé apte à faire ses débuts en Ligue 1. « Il travaille très bien. Il a besoin de patience, il en a. Il est prêt pour quand l’équipe en a besoin. Il vient d’une autre ligue, d’une culture différente. L’adaptation est importante, encore plus quand c’est le mercato de décembre (sic) », avait d’ailleurs dit de lui l’entraîneur des Rouge-et-Bleu au début du mois de mars. Une décision qui ne fait pas scandale au pays des gauchos. Loin de là. « Son point faible, c’est le temps qu’il met à récupérer physiquement après un match. Il va devoir travailler afin de pouvoir jouer un match normalement quand il y aura une rencontre en milieu de semaine », explique Faletto.
Suivre l’exemple de Di Maria
Mais pas de quoi être défaitiste pour autant pour Pablo Casazza, journaliste pour La Nacion. « Quand Angel Di Maria est allé à Benfica il y a presque dix ans, on s’est demandé la même chose. Di Maria était très mince, faible physiquement et il avait comme seuls atouts sa vitesse et un bon contrôle de balle. Il mélangeait la vitesse avec la précision. Il s’est adapté lentement, il s’est développé physiquement, et est devenu plus fort jusqu’à devenir un joueur d’élite au Real Madrid. Sachant ça, Lo Celso peut suivre les traces de Fideo. Lo Celso peut avoir de l’avenir en sélection argentine. Le PSG peut être une bonne école pour lui. » Si la patience est de mise (et nécessaire) avec l’Argentin, cette absence prolongée des terrains de L1 suscite tout de même certaines attentes. À quoi faut-il vraiment s’attendre avec l’Argentin ?
S’il doit encore s’adapter au football européen, Lo Celso suscite beaucoup d’espoirs. « À Rosario Central, il a joué à plusieurs postes, mais toujours tourné vers l’avant. Il peut jouer au poste "d’enganche" comme on dit ici, c’est-à-dire comme relayeur. Il peut aussi être dix, derrière l’attaquant central ou sur les ailes pour rentrer vers l’intérieur. Il a une très bonne vision du jeu. La technique est l’un de ses points forts. Il démarre fort lorsqu’il veut dribbler et cherche souvent à déséquilibrer ses adversaires dans les un contre un. Pour ce qui est de ses défauts, peut-être qu’il doit marquer davantage, s’affirmer un peu plus et être un peu moins altruiste. Il doit avoir cette petite dose d’égoïsme qu’ont les joueurs offensifs. », nous a indiqué Pablo Casazza, journaliste à La Nacion. Une vista qui fait l’unanimité dans son pays. « Lo Celso est un joueur très intelligent doté d’une rapidité d’esprit qui lui permet de casser les lignes avec des passes chirurgicales ou bien de faire un dribble capable de déstabiliser un système défensif », ajoute Faletto.
« Comparer Lo Celso à Messi serait lui faire du mal »
Encensé pour sa technique et sa vision du jeu, Lo Celso fait partie des jeunes talents qui frappent à la porte de la sélection albiceleste. Un grand espoir déjà comparé à l’une des références modernes du football argentin. « De par ses caractéristiques, Lo Celso ressemble davantage à Juan Roman Riquelme. C’est un joueur très apprécié en Argentine car il illustre parfaitement la mentalité de notre pays qui a toujours eu des numéros dix créateurs du jeu et nécessaires dans n’importe quelle équipe », juge Faletto. Un leader technique en devenir qu’il ne faudra cependant pas chercher à comparer à un certain Lionel Messi. « Quand on parle de Messi, on parle d’un type de joueur qui n’existera pas avant plusieurs années. Il est le meilleur joueur du monde, sans aucun doute, voire même de tous les temps. Comparer Giovani ou un autre joueur à Messi serait lui faire du mal » poursuit Casazza.
Comparé à Riquelme, Lo Celso suivra-t-il les traces de l’ancien joueur du FC Barcelone ? Si les espoirs fondés en lui sont grands, il existe toutefois une volonté de ne pas voir le néo Parisien se brûler les ailes trop rapidement. « La logique veut que l’on espère que tout va bien se passer pour les joueurs argentins en Europe, qu’ils puissent démontrer leurs qualités rapidement. On comprend aussi que parfois ça doit prendre plus de temps. Mais les attentes vis-à-vis de lui existent parce que c’est un des joueurs ayant le plus de chances d’intégrer la sélection argentine », conclut Casazza. D’ici la fin de la saison, il faudra donc s’armer de patience avant de voir Lo Celso fouler les pelouses françaises. Et si Unai Emery décide de repousser ce rendez-vous à la saison prochaine, nul doute que l’Argentine sera là pour ne rien rater des débuts européens de cette promesse encore discrète.
En savoir plus sur