La sélection brésilienne brise le silence sur les cas Dani Alves et Robinho

Par Maxime Barbaud
4 min.
Dani Alves et Robinho lors d'un entrainement avec le Brésil en 2015 @Maxppp

Les affaires Robinho et Dani Alves ont un grand retentissement au Brésil. Dorival ainsi que la fédération sont sortis du silence ces dernières heures.

Le Brésil pensait sans doute vivre un avant-match face à l’Angleterre beaucoup plus calme. Cette affiche internationale est malheureusement ternie côté auriverde par les récentes affaires autour de Dani Alves (126 sélections, 8 buts) et Robinho (100 sélections, 28 buts). Les deux anciennes gloires de la sélection sont toutes les deux en prison pour des affaires de viol dont elles ont été reconnues coupables, respectivement par la justice espagnole pour le défenseur, et les juridictions italiennes et brésiliennes pour l’ancien Madrilène.

La suite après cette publicité

Pour Dani Alves (40 ans), la condamnation est de 4 ans et demi. Il purge sa peine à Barcelone depuis janvier 2023 et n’a pas été libéré sous caution grâce au clan Neymar, comme cela a pu être affirmé ces derniers jours. Robinho (40 ans), quant à lui, a été arrêté hier matin au Brésil suite au viol collectif commis sur une jeune femme de 23 ans en Italie. Échappant à la justice italienne, il s’est réfugié chez lui à Santos, espérant passer entre les goûtes où le Tribunal suprême de justice brésilien l’a rattrapé. Il a écopé de 9 ans de prison.

À lire FC Porto : le premier casse-tête du nouveau président André Villas-Boas

Dorival condamne les deux anciennes gloires

Ces deux affaires ont un très fort retentissement au pays. Leur similarité pose question et oblige la fédération, ainsi que la sélection à sortir du silence. Il y a d’abord eu les propos forts de Dorival en conférence de presse, à la veille de la rencontre de ce soir à Wembley. «J’ai l’obligation de m’exprimer, présente d’emblée le sélectionneur de 61 ans. C’est un moment difficile pour nous. Tout d’abord, je pense aux familles et surtout aux victimes impliquées dans ces épisodes qui surviennent chaque jour dans notre pays et dans le monde. Ces gens sont réduits au silence, parce qu’on ne leur donne pas de voix.»

La suite après cette publicité

Il poursuit en condamnant les deux anciens joueurs, notamment Robinho qu’il a bien connu. «S’il y a vraiment eu ce qu’il s’est passé, alors après avoir été jugé, comme pour tout type de crime, il doit être puni. Et cela me fait mal de dire ça à propos d’une personne avec qui j’ai toujours eu une relation exceptionnelle. Mais je suis avant tout désolé pour toutes les victimes qui doivent désormais vivre avec ça. Ce que je peux faire, c’est les aider avec des prières, rien de plus.» Après la conférence de presse, c’est un communiqué de la CBF qui a pris le relai cette nuit.

Le communiqué cinglant de la CBF

«Les dernières condamnations des joueurs Robinho et Daniel Alves mettent fin à l’un des chapitres les plus dommageables du football brésilien. Les deux affaires, qui concernent des joueurs vedettes de l’équipe brésilienne de football, l’une des plus grandes icônes culturelles de notre pays, ne peuvent pas simplement aboutir à la condamnation des deux coupables. Il est essentiel que l’attitude courageuse des victimes incite de plus en plus de femmes à ne pas garder le silence face à des atrocités de cette ampleur», entame le communiqué.

La suite après cette publicité

«Plus encore, dans un environnement où règne le machisme, nous, les hommes, devons être en première ligne pour lutter non seulement contre les violences sexuelles, mais contre toutes les formes de violence. La CBF, tous ses dirigeants et le comité technique de l’équipe nationale brésilienne expriment leur solidarité avec les victimes des deux crimes commis par les anciens joueurs. Le maillot jaune que portent les athlètes brésiliens sur le terrain est plus qu’un simple uniforme. Tout comme le football est plus qu’un simple sport au Brésil.»

«Il appartient à ceux qui le portent de défendre les sentiments et les valeurs de tout un pays qui y est représenté. Il est honteux qu’un athlète se sente à l’aise de commettre ce type de méfait, croyant que ce qu’il a accompli grâce au sport le protégera d’une manière ou d’une autre de toute punition. Tout comme il est tout aussi honteux qu’un fan de n’importe quelle nationalité se sente à l’aise d’insulter des athlètes brésiliens simplement à cause de leur race, comme nous l’avons malheureusement vu en Europe, contre le joueur Vinicius Jr.» Le message est clair.

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité