Eliminatoires CM - Afrique

La très belle histoire du Bénin sur le point de décrocher une qualification historique pour la Coupe du Monde 2026

Auteur d’un solide parcours de qualification et bénéficiant d’un concours de circonstance, le Bénin est à 90 minutes de disputer la Coupe du monde 2026. Un moment historique pour le football béninois qui pourrait écrire l’une des plus belles pages de son histoire.

Par Aurélien Macedo
4 min.
Gernot Rohr et le Bénin @Maxppp

Les Écureuils sont devenus des Guépards. Non, il n’est pas question de magie ou de sorcellerie, mais bien du changement de surnom de l’équipe de football du Bénin. Un changement qui semble faire du bien aux Béninois alors qu’on dispute la dernière ligne droite des éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Jamais qualifié dans son histoire pour un Mondial, le Bénin reste un pays mineur à l’échelle du football africain. Dans son histoire, il a disputé la Coupe d’Afrique des Nations pour la première fois en 2004 avant de participer aux éditions 2008, 2010, 2019 et sera présent pour l’édition 2025. Sur ses quatre participations, le Bénin n’a passé qu’une seule fois la phase de poules, c’était en 2019 en sortant difficilement d’un groupe avec le Ghana, le Cameroun et la Guinée-Bissau avec une 3e place et seulement 3 points. Pour autant, les coéquipiers de Mickaël Poté et Stéphane Sessegnon allaient réaliser un exploit historique en éliminant le Maroc en 1/8e de finale (1-1, 4-1 aux tirs au but) et échoueront ensuite en quart de finale avec les honneurs contre le Sénégal (1-0).

La suite après cette publicité

Un parcours historique pour le Bénin qui venait récompenser une génération qui avait permis au pays de sortir de l’anonymat lors des trois précédentes CAN disputées par le pays. Il faut dire que la fédération a mis du temps à se professionnaliser. En 2008 à un mois de la Coupe d’Afrique des Nations, le Bénin manquait de joueurs et a mis en place un espace candidature sur son site internet pour trouver des joueurs avec transmission de CV et vidéo. Un échec total puisqu’aucun joueur n’a été recruté de cette façon même si cela a permis à la fédération de mettre en place une base de données de ses binationaux. Aujourd’hui, le Bénin mise davantage sur sa diaspora et les résultats se font ressentir depuis quelques années avec des progrès notables à tous les niveaux. Cela est même passé par le surnom de l’équipe nationale. Historiquement appelés les écureuils, les Béninois ont décidé de changer de surnom, car cela ne faisait peur à personne. Le Bénin aurait pu se faire appeler les Dragons Noirs avant que le surnom des Guépards soit conservé. Un félin qui a bien du mordant.

Le Bénin à 90 minutes du Nirvana

En février 2023, le Bénin a fait un choix fort en décidant de miser sur l’expérimenté coach allemand Gernot Rohr sur son banc. Bien qu’âgé de 72 ans est sur la fin de sa carrière, l’ancien coach des Girondins de Bordeaux et de l’OGC Nice est un historique du football africain. Ainsi, il a dirigé le Gabon entre 2010 et 2012 qu’il a amené en quart de finale de la CAN 2012 à domicile. Passé entre 2012 et 2014 à la tête du Niger, il aura réussi à qualifier la sélection pour la CAN 2013 (phase de poules). Rejoignant ensuite le Burkina Faso en 2015, il y vivra un échec avant d’être nommé à la tête du Nigéria entre 2016 et 2021. Il emmènera les Super Eagles à la Coupe du monde 2018 puis à la CAN 2019 (3e place). Cette faculté à s’adapter aux différents pays africains et d’atteindre un niveau d’exigence honorable a séduit le Bénin qui a alors foncé sur l’opportunité Gernot Rohr. Un choix payant puisque le Bénin s’est qualifié pour la CAN 2025 dans le groupe de la Libye, du Rwanda et du Nigéria, une équipe que les Guépards ont retrouvée dans les éliminatoires de la Coupe du monde 2026.

La suite après cette publicité

C’est même ce mardi à 18h que le Bénin disputera un match historique contre le Nigéria pour aller à la Coupe du monde 2026. Les Béninois sont en tête de leur groupe avec 17 points (+5 de différence) et devancent ainsi l’Afrique du Sud (15 points, +3) et le Nigéria (14 points, +3). Autrement dit, une victoire ou un nul conjugué à un résultat négatif de l’Afrique du Sud contre le Rwanda et le Bénin pourrait ainsi disputer la première Coupe du monde de son histoire. Un scénario qui n’était pas forcément aussi envisageable lors de la trêve internationale de septembre. En effet, l’Afrique du Sud s’est vu retirer un succès 2-0 contre le Lesotho puisque Teboho Mokoena avait disputé ce match malgré une suspension. Perdant ce match sur tapis vert, les Bafana Bafana ont aussi été accrochés par le Zimbabwe (0-0) quand le Bénin a pris le large en tête de ce groupe avec son succès 1-0 contre le Rwanda.

Emmené par ses binationaux, le Bénin dispose dans ses rangs de joueurs passés par la Ligue 1 comme Cédric Houtondji (ex-Angers), David Kiki (ex-Nantes), Jodel Dossou (ex-Clermont), Steve Mounié (ex-Brest) ou encore Aiyegun Tosin (FC Lorient). Prêté par Burnley à St. Pauli, l’attaquant André Houtondji (23 ans) est également un cadre de cette équipe. Auteur de 5 buts dans ces éliminatoires, Steve Mounié est le porte-étendard de cette équipe. Capitaine du Bénin, il est prêt pour ce match crucial contre le Nigéria : «nous jouons au football pour ce genre de match. Ce sera un moment historique. Nous donnerons tout pour emmener le Bénin à la Coupe du monde. Nous savons que tout un pays compte sur nous. Nous allons jouer avec le cœur, sans peur, pour rendre fier le peuple béninois.» Il reste donc 90 minutes pour permettre au Bénin d’obtenir un nouveau statut, celui de mondialiste.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité
Copié dans le presse-papier