Supercoupe d’Espagne : Gavi, taille patron

Par Lucas Emanuel
4 min.
Gavi, avec le Barça @Maxppp

MVP de la finale de Supercoupe d’Espagne remportée par le FC Barcelone face au Real Madrid (1-3), Gavi a certainement signé sa prestation la plus aboutie ce dimanche avec les Catalans, depuis ses débuts. Au-delà de sa performance cinq étoiles (un but et deux passes décisives) , le gamin de Los Palacios y Villafranca dégage une assurance insolente à seulement 18 ans. Une véritable âme de patron. 

« L’existence d’un leader se constate plus souvent qu’elle ne se proclame », soutenait l’ancien Premier ministre français, Lionel Jospin. Des mots qui sonnent juste au moment de se pencher sur la partition délivrée par Pablo Martín Páez Gavira, plus connu sous le nom de Gavi, dimanche soir au King Fahd International Stadium. S’il ne portait pas le brassard de capitaine, le joyau du Barça ressemblait à tout, sauf à un jeune homme de 18 ans, inexpérimenté, laissant le leadership à ses partenaires dans la nuit saoudienne. Combattant, haranguant sans cesse ses coéquipiers, l’Espagnol a été bien évidemment le symbole technique du triomphe face au Real Madrid, mais également le porte-drapeau de la pugnacité de ses coéquipiers. 

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Et ce caractère de leader, Gavi n’a pas attendu le 15 janvier 2023 pour l’afficher. Il le démontre tous les week-ends avec le maillot des Blaugranas depuis ses débuts. À tel point que son tempérament lui portait parfois tort lors de ses premiers pas avec son club de cœur, notamment sur le plan disciplinaire. Lors de sa première saison avec les Catalans, le joueur d’un mètre 73 avait écopé de 16 cartons, mais aussi d’un carton rouge face à Grenade. Un fait que son entraîneur, Xavi, avait parfaitement expliqué en conférence de presse. « Le carton rouge de Gavi montre son manque d’expérience. Mais il s’acquiert avec le temps, et je ne peux pas en demander plus à Gavi.»

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«Un leader inné»

La légende du football espagnol avait vu juste sur son poulain, puisque cette saison Gavi n’a reçu que cinq cartons jaunes. Le numéro 30 du FC Barcelone a réussi à canaliser son énergie pour mieux l’utiliser, sans perdre cet état d’esprit qui fait sa force. Une capacité à tirer vers le haut son équipe, que Xavi ne peut plus sans passer (17 titularisations sur 24 matchs joués). En-dehors de son but et de ses deux passes décisives face à la Maison Blanche ce dimanche, le milieu de terrain a également remporté 10 de ses 12 duels, réalisant un travail de récupération ahurissant. À la fin de la rencontre, le stratège catalan n’a pas manqué de lui adresser un vibrant hommage. « Je suis sans voix. Il est une passion pure, une âme pure. Je me sens mal quand il ne joue pas. Il infecte l’équipe et il n’a que 18 ans. Le cœur qu’il y met est incroyable. Gavi est un garçon qui nous enthousiasme tous. Il a une âme et du caractère et c’est contagieux. Il est un leader inné et cela vient de l’intérieur de lui. La colère qui sort de lui est spectaculaire. Je ne me lasse pas de le louer. Ce garçon n’a pas de limites. »

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Un plafond de verre que Gavi a su encore briser lors de cette finale en réalisant tout ce qu’on pouvait parfois lui reprocher : l’efficacité dans la zone offensive. Positionné sur le côté gauche, le jeune Espagnol a su se présenter à plusieurs reprises dans la zone de vérité. Son but pour l’ouverture du score témoigne bien son habileté devant les cages et ses deux caviars, pour Robert Lewandowski et Pedri, montrent à quel point il peut s’avérer décisif sur les ailes par sa qualité de passe. Et ça, l’avant-centre polonais l’a très vite compris. « Avant le match, j’ai dit à Gavi de rester près de moi », confiait l’attaquant de 35 ans en fin de match. « Je savais que nous pouvions faire de bonnes choses ensemble. » Le capitaine, Sergio Busquets, s’est montré également très élogieux envers le Golden Boy 2022. « Gavi est une bête. À cet âge, la majorité des joueurs sont encore dans les catégories inférieures. Il a un très grand avenir, j’espère qu’il marquera l’histoire du Barça. »

Et le principal intéressé, qu’en dit-il ? Ne prenant que très rarement la parole, l’international espagnol a préféré jouer la modestie. « Je suis heureux de cette victoire. Personnellement, j’ai encore une grande marge de progression, je suis très bien, mais il faut continuer à s’améliorer. Comment je me définis ? Comme un joueur qui donne toujours tout pour l’équipe. » Tout donner pour son maillot, des paroles qui reflètent parfaitement la mentalité de ce « volcan en éruption », comme l’avait surnommé son sélectionneur Luis Enrique. S’il ne fait aucun doute que Gavi s’impose (déjà) comme l’un des piliers du milieu de terrain barcelonais, son sens du collectif et de la débauche d’énergie pourrait lui permettre un jour de porter le brassard de capitaine… Même s’il n’a pas besoin de cette distinction pour s’affirmer, bien au contraire. 

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