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Bryan Gonçalves, Laval : « je n’ai jamais caché mon amour pour ce club »

Par Angelo Lopes
8 min.
Bryan Gonçalves @Maxppp

Après une carrière et un été mouvementés, Bryan Gonçalves (26 ans) s’épanouit aujourd’hui sous les couleurs du Stade Lavallois, de retour en Ligue 2 après six ans d’absence. Entretien avec le défenseur central des Tango.

Passé tardivement d'attaquant à défenseur central, Bryan Gonçalves, 26 ans, est aujourd’hui un membre important de l’arrière-garde du Stade Lavallois. Juste récompense après un début de carrière sinueux, des portes du monde pro aux divisions inférieures. Opportunités manquées au Paris Saint-Germain et à l’Olympique de Marseille, rebond et expériences du monde amateur enrichissantes, à Conflans Sainte-Honorine (DH), au Toulouse Rodéo (N3), à Saint-Leu et Houilles (R2), avant l’éclosion à Versailles (N2)… Un itinéraire pas comme les autres qui a forgé le caractère de Bryan Gonçalves, en pleine ascension avec les Tango, rêvant toujours plus grand.

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Foot Mercato : l’euphorie du titre de l’an dernier en National est-elle encore présente en ce début de saison de Ligue 2 ? Pouvant peut-être expliquer des débuts compliqués après 13 journées (Laval est 14e de L2) ?

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Bryan Gonçalves : non… je pense qu’il y a un temps pour tout. On a eu le temps de fêter cette montée, et à partir du moment où tu reviens en pré-saison et que tu entames un nouveau championnat, c’est surtout un beau souvenir. C’était magnifique, avec la communion partagée avec les supporters, mais c’est derrière nous. On est désormais focus à fond sur la Ligue 2. Ce n’est plus un sujet qui est sur la table.

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FM : en prenant un peu de recul, y a-t-il une différence (conséquente) de niveau lorsqu’on passe du championnat National au monde professionnel, nécessitant une adaptation différente ?

BG : bien sûr qu’il y a une différence de niveau. Ça va beaucoup plus vite, c’est plus intelligent. C’est beaucoup d’anciens joueurs (en Ligue 2) qui ont fait des grosses carrières, que ce soit en Ligue 1 ou à l’étranger. C’est normal, quand tu passes un palier, le niveau n’est plus même, comme de Ligue 2 à Ligue 1.

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FM : sur le plan collectif et individuel, comment analyses-tu les performances de ton équipe et les tiennes, à ce stade de la saison ?

BG : collectivement nous avons un peu de mal, il faut l’avouer. On est une équipe qui vient de monter de la division inférieure. Pour la plupart, on n'a jamais connu le niveau professionnel donc il faut un temps d’adaptation, on travaille beaucoup à l’entraînement pour combler nos défauts. On n’est pas parfait, on essaie de faire au mieux et je pense que ça ira mieux au fur et à mesure des semaines. Me concernant je suis arrivé un peu sur le tard, j’ai dû revenir physiquement. Je me sens bien aujourd’hui.

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FM : quels sont les objectifs fixés ?

BG : on ne va pas se le cacher, c’est le maintien. Il faut être honnête, nous ne sommes peut-être pas forcément armés pour jouer le haut de tableau. Donc notre objectif clair, net et précis c'est de ne pas descendre. Il faut se donner les moyens de rester dans la division.

« Si aujourd’hui, je suis le joueur et l’homme que je suis, c’est en partie grâce à mon parcours »

FM : pensez-vous avoir les armes pour viser la montée en Ligue 1 ou c’est encore tôt ?

BG : c’est trop tôt, il faut être lucide. Nous n'avons pas le niveau de certaines équipes qui sont en tête du championnat. Peut-être que peu d’équipes ont notre état d’esprit mais il nous manque ce petit quelque chose. Ce qu’il manque ? Un peu d’expérience, un peu de malice… Je suis néanmoins sûr qu’à un moment donné, ce club (Laval) retrouvera sa place dans l’élite parce qu’il y a de quoi faire.

FM : tu as une relation particulière avec Geoffray Durbant (avant-centre de Laval), avec lequel on te voit très proche ?

BG : Geoffray c’est mon gars ! C’est un ami. Il est originaire de Paris comme moi, on est souvent ensemble, on discute beaucoup. On est arrivé en même temps à Laval, nous nous sommes directement liés d’amitié. Je connais un peu sa famille également donc c’est vraiment un bon ami. Si ça dépasse le cadre du football ? Largement, je considère Durbant au-delà d’un collègue de travail ou un coéquipier. Quand il y a un petit coup de mou ou quelque chose qui ne va pas, on discute, que ce soit de son côté ou du mien. Nous avons une relation où nous pouvons nous permettre beaucoup de choses entre nous.

FM : Comment juges-tu ta carrière jusqu’à présent ? Tu es passé par beaucoup de clubs, as fait des choix, as-tu des regrets ?

BG : non, je n’ai jamais eu de regrets dans ma vie. Si aujourd’hui je suis le joueur et l’homme que je suis, c’est en partie grâce à mon parcours. Ça m’a littéralement forgé. Je suis très fier d’avoir évolué dans tous les clubs par lesquels je suis passé, que ce soit dans les gros ou les petits clubs amateurs. Si je n’avais pas eu toutes ces étapes, je sais que j’aurais arrêté… C’est aussi les clubs amateurs qui m'ont sauvé, puisqu'à un moment donné je voulais stopper le football. J’en profite donc pour remercier toutes ces formations qui m’ont accueilli.

« J’ai toujours dit que je voulais jouer plus haut et que si ce n’était pas le cas, je resterais à Laval »

FM : lors de tes premières années sur le rectangle vert, tu étais attaquant et aujourd’hui défenseur, pourquoi ce changement de poste ?

BG : (il rit…) J’étais attaquant à Herblay en U17. Le PSG m’avait contacté à l’époque mais quand je suis arrivé au Camp des Loges, j’ai tout de suite vu que les attaquants qu’il y avait, ce n’était pas le type d’attaquant que j’étais. Ensuite, le coach est venu me voir, il m’a dit tu joues quel poste ? Gêné, sans réfléchir, j’ai dit défenseur central sans avoir jamais joué à ce poste. Je ne pense pas que j’aurais eu la même carrière si j’étais resté attaquant… Depuis mes 18 ans je suis défenseur.

FM : plutôt habile techniquement, on sait que tu aimes apporter offensivement avec des percées, des coups de pied arrêtés… c’est le passé d’attaquant qui parle ?

BG : je pense oui, mais c’est grâce à mes amis de chez moi aussi, nous faisons beaucoup de « fives », de foot à l’extérieur etc. Je me fais plaisir dans ce genre d’activité. J’aime également beaucoup le futsal, le regarder, le pratiquer quand je peux. C’est important d’être complet quand on joue à un poste précis. En étant défenseur, c’est bien de savoir utiliser ses pieds quand il faut.

FM : c’est ce qui explique la polyvalence de ton jeu ?

BG : exactement, je pense que c’est cela qui justifie mes qualités techniques on va dire.

FM : peux-tu nous parler de ton été un peu agité, tu avais annoncé ton départ de Laval sur tes réseaux sociaux pour finalement rester… que s’est-il passé ?

BG : mon club actuel n’a pas réussi à se mettre d’accord avec certains clubs. J’ai toujours dit que je voulais jouer plus haut et que si ce n’était pas le cas, je resterais à Laval, et c’est ce qu’il s’est passé. De mon côté, je ne me suis mis d’accord avec personne, il y avait seulement des discussions mais rien de plus. Les clubs intéressés ? Le Havre était le plus disposé à me recruter.

FM : tu as pris du retard dans ta préparation, es-tu enfin revenu à 100% de tes capacités ?

BG : à 95%. Mais je me sens bien physiquement, je commence et termine mes matchs sans me blesser pour le moment donc je touche du bois. Le plus important pour moi c’est d’être performant. Mon coach (Olivier Frapolli) l’a dit, je pense être revenu au maximum même si je peux encore progresser, pousser un peu plus.

« On se donnera toujours corps et âme pour ces magnifiques gens »

FM : à 26 ans et en fin de contrat à l’issue de la saison, quelles sont tes ambitions pour la suite ?

BG : je vais m’asseoir et discuter avec Laval parce que c’est un club que j’aime énormément. Tout le monde le sait, je n’ai jamais caché mon amour pour ce club. On va évaluer les différentes possibilités donc si c’est positif tant mieux et si c’est négatif, on verra ce qu’on me propose ailleurs.

FM : si Laval redescend en National, ça scellerait ton départ ?

BG : non pourquoi ? Je ne le souhaite absolument pas mais si on descend, ce serait aussi de ma faute. Il faut savoir être un homme dans des moments comme ça, assumer ses responsabilités et faire remonter l’équipe la saison suivante. Je ne claquerai jamais la porte comme ça, après une désillusion.

FM : un petit mot à adresser aux supporters Lavallois ?

BG : avec plaisir, je peux déjà leur dire que tous les joueurs de Laval et moi-même, faisons au mieux pour eux, en mouillant le maillot tous les week-ends. Des fois, c’est parfait, et des fois, non mais on a énormément d’amour pour toutes les personnes contribuant à la vie du club (bénévoles, supporters…). On se donnera toujours corps et âme pour ces magnifiques gens.

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