Ligue 2 : le revanchard Olivier Kemen retrouve enfin la lumière

Par Dahbia Hattabi
4 min.
Olivier Kemen avec Niort @Maxppp

Elu joueur du mois de septembre de Ligue 2 BKT, Olivier Kemen est en train de retrouver la lumière sous les couleurs du Chamois Niortais. Une belle revanche pour le footballeur passé par Newcastle et l'Olympique Lyonnais.

A 24 ans, Olivier Kemen a déjà vécu plusieurs carrières en une. Passé par l'AF Garennes-Colombes puis l'AC Boulogne-Billancourt, le footballeur né à Douala a ensuite terminé sa formation au FC Metz. Un club où il se voyait signer professionnel. Mais finalement, il a pris la direction de l'Angleterre à l'âge de 16 ans. «J’ai signé six ans en faveur de Newcastle, à 16 ans. Là-bas, les entraînements étaient très intenses et très physiques. J’ai progressé rapidement, j’ai appris à être plus dur dans les duels, à me projeter plus vite vers l’avant, à travailler plus que les autres. J’étais au quotidien avec des joueurs comme Hatem Ben Arfa, Moussa Sissoko, Yohan Cabaye... Je pouvais m’en inspirer pour m’améliorer, aussi bien comme footballeur que comme professionnel dans la vie de tous les jours», a-t-il avoué au site officiel de la Ligue 2*.

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Des passages à Newcastle et Lyon compliqués

Mais son expérience en Premier League n'a duré que deux années (entre 2013 et 2015). «En Angleterre, il y a vraiment une notion de patience avec les jeunes. J’en ai manqué. Le club comptait sur moi mais je voulais être davantage considéré, jouer des matchs. Je voulais tout, tout de suite, parce que je m’en sentais capable (...) Quand je vois les Français partir de Newcastle les uns après les autres, je fais une crise. Je me retrouve tout seul. Je veux faire comme eux mais à cette époque-là, ils ont 27-28 ans, ils ont déjà une carrière derrière eux alors que moi je viens d’avoir 18 ans. Mais je ne le voyais pas comme ça à l’époque. Je me disais : « Mes amis partent, moi aussi je veux partir ». Je suis entré dans une guerre qui n’était pas la mienne. Aujourd’hui, c’est un choix qui me laisse un goût amer. J’aimais trop Newcastle. C’est le club que j’ai le plus aimé depuis le début de ma carrière. Après l’Euro U19, je reçois plusieurs propositions et j’opte pour l’OL, un grand club qui place beaucoup d’espoirs en moi.»

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Mais là encore, Olivier Kemen n'a pas été une franche réussite. Au total, il a joué quatre rencontres avec le group professionnel, lui qui a été prêté au Gazélec Ajaccio. «En six mois, je mets quatre buts et je délivre deux passes décisives. Je me dis que mon prêt est réussi, que j’ai fait le travail et que je vais revenir à Lyon plus fort. En plus, Bernard Lacombe me dit : "Mon petit, la saison prochaine, tu rentres à la maison ". Mais cela ne se passe pas comme prévu et le Français est de nouveau cédé en Corse lors de l'exercice 2017-18. «C’est une grosse déception. Je pensais avoir fait ce qui fallait pendant mon prêt. Dans ma tête, je pensais que j’allais jouer, que mon heure était arrivée. Et là, je n’entre pas dans les plans. Je n’ai jamais compris pourquoi». Envoyé en réserve lors de sa dernière année de contrat à Lyon, il est resté fort mentalement. Libre, il a rebondi à Niort où il avait faim de ballon. Après une première saison à 29 matches (2 buts, 1 assist), il est revenu en force cette année et il n'est pas étranger à la quatrième place de son équipe.

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Kemen revient en force à Niort

Titulaire en force au sein de la formation de Sébastien Desabre, il a marqué 3 buts et délivré 1 passe décisive en 7 rencontres. Quatrième meilleur buteur du championnat, il a été élu joueur du mois de septembre de Ligue 2 BKT. Une belle revanche pour Kemen. Mais surtout, le fruit d'un gros travail de sa part. «Avant le confinement, j’ai eu une grosse discussion avec mon agent (Meïssa N'diaye). On s’est dit : « Clairement, on a fait la saison, on a eu ce qu’on voulait, c’est bien. On sait ce que tu peux faire. Si tu performes, ce n’est pas une surprise. Maintenant, on va mettre des choses en place pour que tu puisses tout casser ». Et j’ai totalement changé mon alimentation, je suis devenu vegan. J’ai complétement modifié mes fréquences de sommeil et de travail. Pendant le confinement, je m’entraînais trois fois par jour, puis deux à trois fois pendant les vacances. Résultat : j’ai perdu presque 9 kilos».

Il ajoute : «on a travaillé pour que je gagne en muscle au niveau des cuisses afin d’être plus explosif. On a également mis en place un travail pour que je sois capable de multiplier les courses à haute intensité pendant un match, pour être capable de faire le pressing, d’aller chercher le ballon dans les pieds de l’adversaire… Mes performances de ce début de saison, c’est simplement le travail qui porte ses fruits. Je suis malade de travail, j’ai toujours besoin d’en faire plus». Sous contrat jusqu'en juin 2022, Olivier Kemen est en train de se refaire la cerise en Ligue 2. Si jamais il poursuit à ce rythme, le milieu de terrain a des chances de se rappeler au bon souvenir d'équipes de l'élite. A 24 ans, il n'est jamais trop tard pour réaliser la carrière à laquelle on destinait celui qui était considéré comme un grand espoir tricolore.

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