France - Serbie : les notes du match

Inquiétante face à l’Islande (3-2), l’équipe de France a été bien plus convaincante ce soir contre la Serbie (2-0). Mais avant d’évoquer la belle prestation des hommes de Laurent Blanc, une mauvaise nouvelle est à signaler. Victime d’une entorse de la cheville, Yann M’Vila a été sorti dès la 4e minute et n’est pas sûr de pouvoir disputer l’Euro 2012. Ce qui serait un véritable coup dur pour le Président qui a fait du Rennais l’un de ses titulaires indiscutables depuis qu’il a pris les commandes de la sélection nationale.

Alignée en 4-3-3 avec pas moins de sept changements au coup d’envoi, la formation hexagonale a immédiatement pris son adversaire à la gorge. Forts d’un pressing assez haut et d’un jeu de passe rapide à une ou deux touches de balle, les Bleus n’ont pas laissé le temps à leurs adversaires d’instaurer le traditionnel round d’observation. Pour preuve, ils n’ont mis que onze petites minutes pour ouvrir le score. Omniprésent sur tout le front de l’attaque, Franck Ribéry a été à l’origine et à la conclusion d’un mouvement avec Clichy, tout en profitant d’un mauvais renvoi du portier adverse (1-0, 11e). Peu sollicités en défense, bons dans la récupération et très en jambe devant, les partenaires de Lloris ont profité de la forme étincelante du duo Ribéry-Malouda pour se mettre très vite à l’abri. Car si Benzema manque son face-à-face avec Brkic (14e), Malouda ne se prive pas de fusiller le gardien serbe d’un missile chronométré à 98 km/h (2-0, 16e).

Le Guyannais est d’ailleurs l’une des grosses satisfactions du jour, lui qui a souvent été décrié au poste d’ailier. Plus à l’aise dans l’axe, il a montré un coffre physique lui permettant de répondre présent à tout point de vue. Mieux, avec Ribéry il a été l’un des Bleus les plus sollicités par ses coéquipiers lors des phases de lancement de jeu. Un constat à des années-lumière de celui dressé il n’y a pas si longtemps que ça. Forte de cette nouvelle arme ainsi que d’un côté gauche Clichy-Ribéry séduisant, l’équipe de France a ensuite géré les débats face à une formation serbe plus regroupée et plus offensive au retour des vestiaires. Mais Lloris veillait au grain (48e, 62e, 73e).

Quelque peu plus émoussés au fil des minutes, les Bleus devront toutefois être capables de répéter l’effort produit lors de la première période pour s’éviter des fins de match crispantes face à des adversaires plus costauds. Mais l’essentiel est là. Alléchante dans son jeu offensif, même si certains éléments tels que Nasri ou Benzema ont été plus discrets, la France a surtout affiché une meilleure solidité défensive avec un Koscielny qui démontre qu’il peut être plus qu’un remplaçant de luxe. De bon augure à onze jours du crunch face aux Anglais. En espérant toutefois que M’Vila sera de la fête.

Homme du match : Malouda (7,5) : transparent en tant qu’ailier lors de ses dernières apparitions en bleu, le Guyannais a brillé de mille feux ce soir dans une position axiale plus reculée. Très recherché par ses coéquipiers pour des une-deux, il met Benzema sur orbite (14e) avant de s’offrir un but magnifique d’une frappe chronométrée à 98 km/h ! Très en vue dans la récupération, il n’a pas rechigné à faire la navette entre l’attaque et la défense et manque même le doublé sur un centre de Nasri (41e). Auteur de l’un de ses meilleurs matches en sélection, il est sans doute la bonne surprise du chef. Remplacé par Ben Arfa (76e).

France :

• Lloris (6,5) : quasiment pas sollicité en première période, le Lyonnais s’est montré impeccable lorsque les Serbes se sont montrés plus dangereux au retour des vestiaires (48e, 62e, 73e).

• Reveillère (6,5) : obligé de faire bonne impression après avoir vu le Lillois Debuchy lui chiper la place de titulaire, le Lyonnais a rempli son contrat. Offensif, c’est lui qui est à l’origine du deuxième but de son équipe grâce à un bon pressing haut (16e). Rarement mis en danger, il a bien travaillé avec ses attaquants et s’est même permis le luxe de frapper au but (41e).

• Koscielny (6,5) : à l’heure où la défense bleue se trouve en pleine remise en question, le Gunner a peut-être marqué des points ce soir. Parfait dans ses interventions, il a survolé sans souci une première période dominée de bout en bout par la France. Idem lors des 45 minutes suivantes, notamment sur un double sauvetage (88e). Bon dans les airs, il a également eu l’occasion de marquer (49e). Une option plus qu’intéressante pour Blanc.

• Mexès (6) : à l’instar de Koscielny, le Milanais n’a pas vécu la pire de ses soirées en bleu. Bien en place, il a répondu présent dans l’engagement avant de céder sa place à Rami (72e) en n’ayant pas concédé le moindre but.

• Clichy (6,5) : impliqué sur l’ouverture du score des Bleus (11e), le Citizen a envoyé un message fort à son sélectionneur. Plus en vue qu’un Evra chahuté contre l’Islande, il a rendu une copie très propre aussi bien défensivement qu’offensivement. Très en jambe, il a parfaitement échangé avec Ribéry. Evra peut s’inquiéter.

• M'Vila (non noté) : sorti dès la 4e minute suite à une blessure à la cheville. Remplacé parDiarra (6) qui a fait le travail. Costaud dans la récupération, le Marseillais a imposé son physique et a assuré ses transmissions en jouant simplement et sobrement.

• Cabaye (5,5) : le Magpie n’a pas spécialement brillé ce soir. Bon dans ses interventions défensives, il a surtout profité de la faiblesse adverse et n’a pas vraiment eu à s’employer. Un reproche peut toutefois lui être fait : il n’a pas toujours cherché à accélérer le jeu. Remplacé par Martin (59e). Le Sochalien a tenté d'apporter du jus au cours d'une deuxième période moins riche en occasions.

• Malouda (7,5) : voir ci-dessus.

• Ribéry (7,5) : le joueur du Bayern Munich était très en forme ce soir. Très actif sur tout le front de l’attaque, c’est lui qui a ouvert le score en reprenant d’un tir puissant une mauvaise relance du gardien. Deuxième meilleur Bleu du match, il a fait mal aux latéraux adverses avec ses percées. Présent dans plusieurs bons coups (21e, 28e, 40e), il a parfaitement su combiner avec Clichy et ses partenaires d’une attaque qui a souvent cherché à jouer en une ou deux touches de balle. Déjà performant face à l’Islande, l’ancien Marseillais continue d’envoyer de très bons signes avant l’Euro. Remplacé par Ménez (59e) qui a placé quelques accélérations, mais sans plus.

• Nasri (6) : positionné sur le côté droit, le Citizen n’a pas été aussi percutant que Ribéry. Pour preuve, sa première action franche n’est intervenue qu’à la 26e sur une frappe trop croisée. Moins sollicité, il est souvent venu sur le flanc gauche, là où le cuir circulait le plus, mais sans grande réussite. À noter toutefois quelques percées intéressantes ainsi qu’un bon centre pour Malouda (41e). Un match correct, mais sans plus.

• Benzema (6) : immédiatement mis en action suite à un une-deux avec Malouda (14e), le Merengue est rarement resté dans l’axe. Souvent positionné sur le flanc gauche, il a voulu toucher le plus de ballons pour tenter de combiner sans réussir à se créer un grand nombre d’occasions franches, bien serré par la défense serbe. Hormis son face-à-face manqué à la 14e, il n’a inquiété le gardien adverse qu’à la 40e sur un centre de l’inévitable Ribéry, même s’il n’a pas donné l’impression de vouloir trop forcer. Mais sa conservation de balle et son entente technique avec Ribéry en font toujours un élément incontournable. Remplacé par Giroud (59e) qui a souvent été la cible de longs ballons aériens. Pas très en vue, il a subi la baisse de régime de ses coéquipiers au fil des minutes. Frustrant pour lui.

Serbie :

• Brkic (4) : au moins il ne sera pas ennuyé ! Le portier de Sienne a eu du travail. Après le premier quart d'heure, le travail consistait uniquement à chercher le ballon au fond des filets... Coupable d'une faute de main qui aboutit au but de Ribéry, il est battu sur la frappe puissante de Malouda. À son actif, une belle sortie devant Benzema (14e) et une double intervention face à Benzema puis Malouda (40e).

• Rankovic (4) : le moins solide des trois défenseurs axiaux malgré un physique impressionnant. Il manque de vitesse, défaut que Benzema, Nasri et Ribéry ont bien exploité.

• Maksimovic (6) : il n'a pas lâché Benzema, le serrant toujours de très près. Résultat, l'attaquant blanc a dû souvent s'exiler sur les côtés pour trouver de l'espace.

• Ivanovic (6) : le capitaine serbe a livré un match sérieux, entourant bien Benzema avec Maksimovic et donnant un coup de main précieux à Ninkov en difficulté face à Ribéry. Un jeu de tête toujours aussi impressionnant et un coup franc tiré en puissance en guise de meilleure occasion serbe (48e).

• Mladenovic (4,5): il a beaucoup couru sur son aile gauche, souvent en vain. Il a le mérite d'avoir plutôt bien bloqué Nasri sur l'aile, mais a souffert face aux débordements de Réveillère. Remplacé par Kolarov (59e), peu en vue.

• Ninkov (4) : une grosse activité, mais il a pris le bouillon face à Ribéry, en grande forme. Les accélérations du Français ont eu raison de lui à plusieurs reprises et notamment sur le premier but des Bleus (11e).

• Matic (3): une belle patte gauche, mais il a été étouffé par l'entrejeu français. Résultat, aucune influence sur le jeu serbe. Remplacé par Mijailovic (59e), qui a mis un tampon à Ménez avant d'en prendre un de la part de Méxès.

• Fejsal (3): à l'instar de Matic, il n'a pas su prendre l'ascendant sur le milieu français et a eu du mal à sortir la tête de l'eau. Remplacé par Radovanovic (59e), tout aussi discret.

• Jankovic (4) : il a mis du temps à entrer dans la rencontre et a perdu plusieurs ballons sur les rares offensives serbes. Surtout, c'est lui qui se fait prendre par le pressing de Réveillère qui aboutit au but de Malouda (16e). Un peu mieux par la suite, il s'est seulement signalé par un coup franc lointain non cadré. Remplacé par Lazovic (74e).

• Tadic (6) : l'élément offensif le plus talentueux et le plus dangereux. Ce gaucher a du ballon et n'hésite jamais à provoquer balle au pied. Tout juste recruté par le FC Twente, il a réussi à pénétrer dans la surface française à plusieurs reprises, mais s'est montré trop brouillon dans le dernier geste. Une frappe cadrée (62e) à son actif. Remplacé par Tomic (80e), qui a eu le temps de tirer au but (85e)

• Scepovic (2) : tout jeune international, il n'a encore le bagage physique et technique pour rivaliser face à une défense expérimentée. Cela s'est vu. Mangé par Mexès et Koscielny, il n'a jamais permis à ses partenaires de s'installer dans le camp français durablement. Aucune occasion à se mettre sous la dent. Bien trop tendre.