Ligue 1 : révélations sur les primes accordées aux joueurs
« Ce qui me choque, ce sont les salaires des footballeurs ». Cette phrase de Nicolas Sarkozy est rentrée dans les annales, lors du débat organisé il y a quelques semaines. Fan de football, le Président de la République aurait pu s'insurger contre une autre pratique financière qui sévit dans le milieu professionnel : celui des primes. Le bi-hebdomadaire France Football s'est intéressé au montant de celles-ci, club par club. Et cela risque de faire bondir les supporters parfois déçus du manque d'engagement de certains joueurs.

Car, si les salaires atteignent déjà un niveau élevé, les primes peuvent elles aussi atteindre des sommes rondelettes. Commençons par le champion en titre, les Girondins de Bordeaux. Le président Triaud n'est pas un adepte des primes. « Je ne trouve pas ça normal. Les joueurs ne font que leur boulot en gagnant des matches », lâche-t-il non sans raison. Entre 2003 et 2005, il a ainsi supprimé ce système à Bordeaux. Les résultats n'ont eux pas été fameux (12e puis 15e de L1) et il a finalement changé son fusil d'épaule. Mais les primes ne sont pas indécentes. Si Bordeaux est classé au-dessus de la cinquième place, alors les joueurs touchent 2 500 euros par victoires et 1 250 euros pour un nul. Pour les matches qui précèdent ou suivent la Ligue des champions, toujours plus délicats, cette somme est doublée.
Forcément, avec leurs 15 victoires depuis le début de la saison, les Bordelais ont touché le plus de primes cette saison, pour un total de 65 000 euros par joueur. A l'inverse, ce sont les Grenoblois qui en ont le moins profité, avec un total de 6 000 euros par joueur. L'écart est conséquent, comme sur le classement Ligue 1. Bien sûr, le comportement des dirigeants de l'l'Olympique de Marseille est également étudié à la loupe. D'autant plus que le président Dassier avait menacé de supprimer ces primes en fin d'année dernière, déçu par les résultats. Il n'a pas mis ses menaces à exécution. A Marseille, les joueurs touchent 2 500 euros pour une victoire à domicile, 2 000 euros à l'extérieur. Gagner plus à domicile qu'à l'extérieur, une mesure qui avait fait jaser, et qui était destinée à refaire du Vélodrome une enceinte imprenable. Les résultats prouvent que cela n'a en rien influé sur la solidité de l'OM dans son antre.
L'Olympique Lyonnais fonctionne différemment. Seuls les titres sont récompensés, à quelques rares exceptions près. Autant dire que les joueurs de Claude Puel devront cravacher en Ligue 1 pour arrondir leurs fins de mois. Un titulaire pourrait gagner 500 000 euros de prime si l'OL gagnait le titre. Une victoire en Ligue des Champions assure également une manne financière non négligeable. Cet hiver, tous les Lyonnais ont gagné 100 000 euros pour la qualification en huitièmes de finale ! Une somme bien loin des considérations parisiennes, puisque le PSG, après négociations avec les cadres, offre 3 000 euros pour une victoire et 1 000 euros pour un nul. Des sommes que les joueurs n'ont pas vues depuis longtemps.
Ces primes peuvent choquer, puisqu'elles viennent s'ajouter aux salaires souvent faramineux des footballeurs. Toutefois, dans des clubs de plus petite envergure qui réalisent de belles performances à l'instar de Montpellier, ce système se justifie et porte ses fruits. Loulou Nicollin sait que ses joueurs pourraient obtenir un meilleur salaire ailleurs et n'hésite pas à doubler, voire à tripler les primes de victoire (qui s'élèvent à 1 500 euros). Alors, quelle formule privilégier ? Un salaire conséquent et la suppression des primes ou une rémunération de base vue à la baisse et des primes de victoire plus élevées ? Nicolas Sarkozy pourrait bien devoir réviser dans le futur sa formule sur le salaire des footballeurs...
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