Les grandes annonces du Mans FC pour son retour en Ligue 2
De retour en Ligue 2 après cinq ans d’absence, Le Mans FC nourrit l’ambition de s’y installer durablement. Retrouver un centre de formation sera aussi l’un des enjeux des prochains mois, alors que le club vient de perdre son plus grand espoir, Gabin Bernardeau, parti à Nice signer son premier contrat professionnel.

Après cinq années d’attente, Le Mans FC est de retour en Ligue 2. À l’époque, le club sarthois avait pâti de la décision des instances de stopper les championnats en pleine pandémie de COVID (la Ligue 2 avait été écourtée à 10 journées de son terme et Le Mans avait été relégué à la différence de buts), quand presque tous nos voisins européens avaient fait le choix de reprendre. Une période angoissante que le président du club, Thierry Gomez, souhaite définitivement ranger dans la boîte à mauvais souvenirs. «On veut faire ce qu’on n’a pas réussi la dernière fois : s’installer en Ligue 2», a-t-il affirmé lundi lors d’un point d’avant-saison organisé au centre d’entraînement de la Pincenardière. Ce n’est pas sa seule ambition. Comme l’appétit vient en mangeant, l’homme d’affaires de 62 ans nourrit désormais l’envie «d’aller plus loin que l’année dernière en Coupe de France» (défaite 0-2 en 8e de finale face au Paris Saint-Germain).
Parfois jugé trop économe ces dernières années, l’ancien boss de Troyes promet un budget d’environ 9 millions d’euros pour cette saison (l’obstacle DNCG a été passé sans encombres). Le club peut aussi se féliciter d’avoir renoué un partenariat historique avec le groupe sarthois LDC, détenteur des marques Le Gaulois et Loué, tandis que Thierry Gomez poursuit ses appels du pied aux MMA, sponsor du club jusqu’en 2022 via le contrat de naming de la MMArena (désormais stade Marie-Marvingt). D’un point de vue sportif, le deuxième du dernier championnat de National a aussi pu enregistrer quatre arrivées depuis le début du mercato (le staff médical a par ailleurs été renforcé). L’une des plus marquantes est sans doute celle de Jean Vercruysse (24 ans), passé tout proche de la montée en L2 avec Boulogne-sur-Mer (les Boulonnais se sont inclinés en barrage contre Clermont). Élu meilleur joueur de son club cette saison (34 matchs de National, 7 buts, 7 passes décisives), et membre de l’équipe type du championnat, le joueur formé à Montpellier est arrivé librement après la fin son contrat.
6 renforts encore attendus
La semaine dernière, le club a également annoncé trois nouvelles arrivées : celle de l’élégant Milan Robin (25 ans), ancien international français en jeunes (5 sélections en U17) et cadre de Martigues cette saison, celle du piston droit Taylor Lubambo, aussi passé furtivement par les équipes de jeunes de l’équipe de France (1 sélection en U18) et arrivé libre après la fin de son contrat à Guingamp. Enfin, celle du prometteur milieu de terrain Malang Gomes (4 sélections chez les U18 de l’équipe de France), formé à Nantes comme Luvambo, et arrivé sous la forme d’un prêt sec sans option d’achat. Le club ne s’interdit d’ailleurs pas de renouveler ce type de mouvements en provenance de clubs de L1. Ces dernières années, les exemples de réussites sont monnaie courante, et le dernier en date est celui de Vincent Burlet, élu meilleur latéral gauche de National cette saison et de retour à Lille.
«Oui, en effet, c’est possible, a confié Patrick Videira en conférence de presse cette semaine sur le sujet. On n’a pas la volonté de faire 15 prêts mais si on peut avoir des garçons qui peuvent nous apporter de la plus-value, alors il n’y aura aucun souci par rapport à ça. Il va aussi falloir avoir des garçons qui connaissent le niveau, peut-être aussi faire des paris sur certains. Mais il faut que l’on sente des joueurs différents de ce que l’on peut avoir aujourd’hui.» Dans le sens des arrivées, 6 renforts sont d’ailleurs encore attendus : deux pistons gauches, deux défenseurs gauches, et deux attaquants. L’idée est de voir débarquer un joueur par poste d’ici fin juillet.
Dans le sens des départs, 11 à 13 sont déjà bouclés, avec dans le lot certains mouvements dont le club aurait aimé se passer. Comme prévu, Burlet et Diliwidi sont de retour à Lille et Lens. Nonnenmacher, Ouchen, Oujdani, Amir, Dekoke et Calodat ont quitté le club librement, tout comme Arnold Vula, meilleur buteur sarthois la saison dernière (17 buts en 27 matchs) et très courtisé (Oggad est invité à quitter le club, et Lamgahez va signer à Agadir). Mais ce sont évidemment les départs des deux purs produits du cru, Gabin Bernardeau (19 ans), à Nice, et Jérémie Matumona (19 ans), à Guingamp, qui laissent un goût amer en interne.
Retrouver un centre de formation pour éviter des nouveaux cas Bernardeau et Matumona
«Gabin prend un chemin plus compliqué en partant qu’en restant, c’est son choix, celui de ses parents et de ses agents», regrettait le président Thierry Gomez cette semaine. Élu meilleur joueur de National en février et membre de l’équipe type de la saison, Bernardeau a en effet signé son premier contrat professionnel chez les Aiglons, qui joueront un tour préliminaire de Ligue des Champions dans les prochaines semaines. Si cette signature vient une fois de plus valoriser la qualité de la formation mancelle depuis plus de 20 ans (Didier Drogba, Yohann Pelé, Mathieu Coutadeur, Morgan Sanson, Sébastien Corchia, Grégory Cerdan, Yohan Hautcoeur, James Fanchone pour ne citer qu’eux), son poumon économique, elle met aussi en lumière la fragilité du système.
«C’est aussi pour ça que l’idée, c’est d’essayer de ravoir rapidement un centre de formation, parce qu’il y avait cette incohérence sur laquelle on se battait. Comment pouvez-vous imaginer qu’un club pro, certes en National, ne puisse pas proposer un contrat à un joueur majeur de plus de 18 ans, déplorait le président de l’association des clubs de National. Je ne sais même pas si juridiquement, ça tient la route. C’est la raison pour laquelle je souhaite ardemment une L3 professionnelle à l’issue de la saison prochaine, pour gommer toutes ces inégalités. Cette séparation avec Gabin et Jérémie aurait dû permettre au club de grandir, ce qui ne sera pas le cas, et c’est regrettable parce qu’ils ont passé plus de 10 ans ici. C’est une injustice totale mais c’est la réalité du foot. On va continuer de mettre en avant les jeunes même si c’est compliqué de les protéger.» Un premier rendez-vous informel est prévu au mois d’août avec la DTN.