L’Italie tremble déjà de peur pour les barrages de la Coupe du Monde 2026

À nouveau poussée vers l’épreuve des barrages après une lourde défaite en Norvège, l’Italie aborde la route vers le Mondial 2026 avec la peur au ventre. Traumatisée par les éliminations de 2018 et 2022, la Nazionale voit ressurgir de vieux démons alors que se dessinent des adversaires aussi familiers que redoutés.

Par Valentin Feuillette
3 min.
Gennaro Gattuso @Maxppp

En Italie, la trêve internationale n’a rien eu de reposant. La lourde défaite subie face à la Norvège (1-4) à San Siro a fait voler en éclats les certitudes bâties depuis la prise de fonction de Gennaro Gattuso, ravivant les doutes les plus profonds d’un football transalpin toujours à la recherche de stabilité. Les critiques pleuvent de toutes parts et la planète foot se demande comment une grande nation aussi historique et championne d’Europe en 2021 peut paraître aussi fragile et peu inspirée, au point de devoir encore une fois emprunter la voie tortueuse des barrages pour espérer rallier la Coupe du Monde 2026. Dans les tribunes comme sur les plateaux télévisés, les tifosi oscillent entre frustration et résignation. Pour beaucoup, ce naufrage à Oslo est le symbole d’un mal plus profond, d’un collectif encore hésitant, psychologiquement friable et désormais contraint à un printemps de tous les dangers. Malgré une équipe u-17 championne d’Europe en 2024, u-20 vice-championne du monde en 2023 et u-19 championne d’Europe en 2022 et 2023, la Nazionale ne parvient pas à se renouveler et à développer ses pépites.

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Ce sentiment d’inquiétude collective ne doit rien au hasard. L’Italie, plus que n’importe quelle autre grande nation européenne, garde en mémoire les traumatismes de 2018 et de 2022, deux éliminations retentissantes qui ont laissé des cicatrices encore visibles. Et voilà que l’histoire semble décidée à se répéter. Depuis dimanche soir, la situation est officielle, puisque les Azzurri devront une nouvelle fois passer par les barrages européens, dont l’identité des équipes qui composeront les quatre tableaux est désormais connue. Les supporters l’ont appris avec un mélange d’angoisse et de fatalisme. Le mois de mars sera une nouvelle épreuve de vérité, où chaque erreur se paiera cash, où la route vers le Mondial passera encore par des matches à élimination directe, cruel miroir des traumatismes récents. Le tout pour chasser les vieux démons et espérer participer à la première Coupe du Monde depuis 12 ans, alors que l’Italie n’a pas joué un match de phase finale du Mondial depuis la finale de 2006 contre la France. Le tirage au sort aura lieu ce jeudi et ce sont 60 millions de tifosi qui retiennent leur souffle.

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Les fantômes passés resurgissent

Le sort pourrait en effet réveiller de vieux cauchemars. Le règlement des barrages, inchangé dans son principe, prévoit quatre mini-tableaux distincts avec demi-finales et finales disputées en match unique. L’Italie, classée chapeau 1 grâce à son classement FIFA, aura l’avantage de jouer sa demi-finale à domicile, mais devra affronter l’une des quatre équipes repêchées via la Ligue des Nations 2024/25 : la Roumanie, la Suède, l’Irlande du Nord ou la Macédoine du Nord. Un tirage qui glace déjà le sang de nombreux Italiens, tant la présence de la Suède, bourreau de 2017, et de la Macédoine du Nord, tombeuse de 2022 à Palerme, renvoie à deux des pires pages de l’histoire récente du football italien. Si le hasard décidait de placer l’une de ces nations sur la route de la Nazionale, le match prendrait instantanément une dimension psychologique démesurée, comme une revanche attendue, mais surtout redoutée. Et le danger ne s’arrête pas là.

Car si l’Italie devait franchir ce premier obstacle, la finale lui offrirait une opposition encore plus robuste, issue des sélections placées en deuxième ou troisième chapeau. Parmi elles, des adversaires solidement armés et rompus à ce type de rendez-vous, avec la Pologne de Robert Lewandowski, le Pays de Galles qui reste sur une très grosse victoire (7-1), la République tchèque ou la Slovaquie, tandis que l’Irlande, la Bosnie, l’Albanie et le Kosovo composent le troisième chapeau à ne surtout pas sous-estimer. Autant dire que rien ne sera simple, ni acquis, ni même confortable pour une Italie qui devra puiser dans son orgueil, sa discipline tactique et son caractère pour espérer s’envoler vers le Mexique, le Canada et les États-Unis en 2026. Plus qu’une qualification, l’Italie devra ainsi prouver qu’elle a enfin tourné la page de ses démons, et qu’elle peut redevenir une nation qui inspire la peur.

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