Qualif. CdM 2022 : l'Arménie, la sensation dont l'Allemagne doit se méfier

Par Aurélien Macedo
4 min.
Eljif Elmas (Macédoine du Nord) au duel avec Sargis Adamyan (Arménie) @Maxppp

Alors qu'elle n'a même pas 30 ans, la sélection arménienne est en train de grandir calmement et ne cesse de progresser au fil des dernières années. Actuellement bien lancés dans les éliminatoires pour la Coupe du monde 2022, "les Montagnards" se déplacent en Allemagne en matière de leader du groupe J.

«Ils vont essayer de presser fort au milieu de terrain, de changer rapidement de rythme et de mettre leurs quatre joueurs offensifs au premier plan. Mkhitaryan et Adamyan sont des joueurs rapides et techniquement bons. Nous avons besoin d'une bonne défense restante lâchait ce samedi» le sélectionneur allemand Hans-Dieter Flick en conférence de presse à la veille d'affronter l'Arménie. Si la Mannschaft se présente avec un costume de favori qui lui colle souvent à la peau, elle ne s'attend pas du tout à un parcours de santé. En effet, suite à une défaite 2-1 contre la Macédoine du Nord, l'Allemagne est deuxième de son groupe à un point du leader arménien. Une équipe qui fait sensation même si les résultats récents confirment une montée en puissance sur les dernières années.

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Une équipe qui progresse vite

Dans un groupe J où figure, l'Allemagne, la Macédoine du Nord, l'Islande, la Roumanie et le Liechtenstein, l'Arménie n'était pourtant pas présentée comme l'outsider numéro. Dans un groupe homogène où l'Allemagne fait figure de favori et le Liechtenstein de victime expiatoire, les quatre autres équipes sont assez proches en termes de niveau. Les Montagnards sont toutefois les seuls à ne pas avoir disputé une grande compétition ces dernières années (et même dans toute son histoire) par rapport à l'Islande (Euro 2016, Mondial 2018), à la Roumanie (Euro 2016) et à la Macédoine du Nord (Euro 2020). Dans son histoire, l'Arménie n'a jamais été aussi proche de participer à une compétition depuis l'Euro 2012 avec une troisième place à quatre points de l'Irlande qui a été barragiste.

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Pour la Coupe du monde 2014, l'Arménie avait aussi brillé malgré une cinquième place puisqu'elle n'était qu'à trois points du Danemark (plus mauvais deuxième à un point de l'Islande et de la Croatie). Après quelques années compliquées, l'Arménie est redevenue compétitive en montant jusqu'à la Ligue B de la Ligue des Nations 2022/2023. Outre cela, elle s'est battue pendant longtemps avec la Finlande, la Grèce et la Bosnie-Herzégovine pour aller à l'Euro 2020. Capable de belles performances, cette équipe s'est renforcée aussi lors de ces dernières grâce aux binationaux.

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L'apport des binationaux, mais surtout le travail de Joaquín Caparrós

Ainsi, 10 des 28 joueurs sélectionnés par Joaquín Caparrós pour la trêve internationale actuelle ont la nationalité arménienne et russe. Mis à part Arsen Beglaryan qui est là depuis 2016, tous les autres ont rejoint les Montagnards depuis 2020. Parmi eux, on note particulièrement Khoren Bayramyan (29 ans, Rostov), Eduard Spertsyan (21 ans, Krasnodar) et le gardien David Yurchenko (35 ans, Alashkert). Binational, le milieu offensif du Dinamo Moscou Arsen Zakharyan aurait pu aussi opter pour l'Arménie, mais il a finalement tranché pour la Russie. Si l'apport des binationaux fait du bien, la meilleure arme de l'Arménie reste l'homogénéité de sa sélection et Joaquín Caparrós l'a bien compris.

L'expérimenté technicien espagnol de 65 ans qui a dirigé le Séville FC, l'Athletic Bilbao ou encore le Deportivo La Corogne a rejoint le banc de l'Arménie en mars dernier et déjà les résultats se sont fait ressentir. Avec trois victoires en trois matches pour débuter les qualifications face au Liechtenstein (1-0), l'Islande (2-0) et la Roumanie (3-2), Joaquín Caparrós a connu le baptême parfait. En juin dernier, son équipe avait aussi livré de bonnes copies contre la Croatie (1-1) et la Suède (3-1). Misant sur un 4-4-2 à plat très compact, il a vite trouvé une formule mettant en avant les hommes forts de son effectif à l'image de Sargis Adamyan (Hoffenheim), Norberto Briasco (Boca Juniors, absent pour ce rassemblement) ou encore Artak Grigoryan (Alashkert) qui est la rampe de lancement au milieu du terrain.

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Objectif 2022

Définissant assez vite une colonne vertébrale et se montrant performant, le technicien doit désormais intégrer sa star Henrikh Mkhitaryan. Absent en mars dernier, le milieu offensif de l'AS Roma a vite noté les progrès de ses coéquipiers. «Mes camarades de jeu ont fait un travail énorme au cours des 3 derniers matchs et nous avons gagné dans les trois matchs. Nous visons la victoire ici. Nous réalisons l'importance du match et savons que nous avons de belles opportunités dans cette phase de qualification. Je peux confortablement dire que la qualité de l'équipe s'est considérablement améliorée» expliquait-il en conférence de presse avant d'affronter la Macédoine du Nord.

Contre un rival pour l'une des deux premières places du groupe, l'Arménie a obtenu un match nul 0-0 qui fait du bien. En tête de son groupe, la sélection des Montagnards aura du mal à résister à une équipe allemande qui laissera peu de points en route sur les six derniers matches. Avec un point d'avance sur la Mannschaft, trois sur la Macédoine du Nord, quatre sur la Roumanie et sept sur l'Islande, l'objectif principal reste la 2e place de barragiste. Pour y arriver, il faudra maintenir cette belle dynamique présentée depuis mars dernier et cela débute ce dimanche avec un match contre l'Allemagne. Si la Montagne semble encore immense pour l'Arménie, une belle prestation à Stuttgart pourrait permettre de rêver encore plus grand.

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