Eliminatoires CM - Europe

Équipe de France : Florian Thauvin annonce ses nouvelles ambitions après son rêve éveillé

Plus de six ans après sa dernière apparition en Bleu, Florian Thauvin a signé un retour rêvé face à l’Azerbaïdjan, ponctué d’un but splendide. Mais derrière l’émotion, l’attaquant lensois sait que le plus dur commence maintenant.

Par Valentin Feuillette
5 min.

Le Parc des Princes a encore vibré pour une victoire tricolore nette et sans bavure. En s’imposant 3-0 face à l’Azerbaïdjan, la France a poursuivi son parcours parfait dans ces éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Une soirée globalement maîtrisée, marquée par un Mbappé encore décisif, un Rabiot paradoxalement buteur sous les sifflets, et… un retour inattendu, celui de Florian Thauvin. Entré en jeu dans les dernières minutes pour remplacer un capitaine légèrement touché à la cheville, le Lensois a profité de ce court moment pour rallumer la flamme de son histoire en Bleu. Quelques secondes après son apparition, il a fait se lever tout le Parc grâce à un bijou de reprise du gauche, scellant le succès tricolore. Un scénario presque écrit d’avance pour un joueur longtemps oublié, revenu par la grande porte, 2 192 jours après sa dernière apparition. C’est le temps qu’il aura fallu à Florian Thauvin pour retrouver le maillot bleu.

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Absent depuis son dernier match face à Andorre en juin 2019, où il avait brillé avec un but et une passe décisive, l’ancien Marseillais a vécu ce rassemblement comme une renaissance. Revenu en Ligue 1 cet été sous les couleurs du RC Lens, après une expérience mexicaine et une parenthèse très positive à l’Udinese, Thauvin a convaincu Didier Deschamps par son sérieux et son efficacité. Ses prestations avec les Sang et Or, pleines d’envie et de justesse, ont plaidé en sa faveur au moment de pallier le forfait de Bradley Barcola. Si sa convocation n’avait pas suscité l’unanimité sur les réseaux sociaux, le joueur de 32 ans a répondu de la meilleure des manières. En huit minutes, il a rappelé qu’il n’avait rien perdu de sa technique ni de son flair avec une reprise du gauche chirurgicale à la 84e, puis un retourné acrobatique audacieux dans le temps additionnel. De quoi faire basculer une belle histoire dans le registre du rêve éveillé.

Et maintenant ?

Nul doute que Florian Thauvin a attiré tous les projecteurs ce vendredi soir au Parc des Princes. Le principal intéressé n’a pas caché son émotion en zone mixte : «j’avoue que j’ai des étoiles dans les yeux ce soir. Je suis comme un enfant, une grande fierté, beaucoup de bonheur, déjà de pouvoir remettre le maillot des bleus. C’est quelque chose qui me tient à cœur. C’est quelque chose de très important pour moi. D’avoir ces quelques minutes et de pouvoir marquer un but devant mon fils, c’est la première fois qu’il me voit en équipe de France, c’est un moment important pour ma famille et moi. J’ai rêvé de ce moment. Je l’ai toujours dit que si à un moment donné de ma carrière, j’avais la chance à nouveau de pouvoir apporter le maillot de l’équipe de France, je donnerais tout pour pouvoir en profiter, pour pouvoir être décisif et marquer. J’ai été récompensé. Je pense que ma plus grande fierté au-delà du but aujourd’hui, c’est de ne jamais avoir baissé les bras et d’avoir toujours continué de travailler, même quand c’était un peu plus difficile», a-t-il déclaré. Reste désormais à savoir si ce rêve éveillé aura une suite. Thauvin a marqué les esprits, mais l’histoire récente des Bleus rappelle que le plus dur commence souvent après le moment de grâce.

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Si le Parc des Princes l’a sifflé à son entrée en jeu, l’ancien joueur de l’OM a parfaitement su répondre : «je n’ai pas de rancœur ou d’animosité vis-à-vis des sifflets. Je sais que ça fait partie du jeu en tant qu’ancien Marseillais, à Paris, je sais que c’est souvent le cas. Donc, ce n’est pas quelque chose qui me touche. Je crois que la chose la plus importante, c’est après mon but, tout le stade a célébré, tout le monde est heureux et je crois que c’est ce qu’il faut retenir. Au-delà du rêve, je pense que ça démontre une certaine force de caractère. À un moment donné, j’étais plus proche d’arrêter ma carrière que de revenir en équipe de France, ce que je suis aujourd’hui. Ma ligne de conduite a toujours été la même, c’est-à-dire continuer de travailler et ce sera toujours comme ça jusqu’à la fin de ma carrière». Mais derrière l’émotion du moment, Florian Thauvin ne compte pas se contenter de ce rôle de revenant sympathique. Son discours a confirmé qu’il revenait avec des ambitions claires pour rejouer, s’imposer et prouver qu’il a encore le niveau international. Son expérience, sa maturité et sa capacité à faire la différence dans les petits espaces peuvent également peser dans la balance d’un groupe où Deschamps valorise la fiabilité autant que le talent.

À 32 ans, il sait que la concurrence est féroce sur les ailes entre Doué, Dembélé, Barcola, ou encore Olise, la hiérarchie est dense, mais sa polyvalence et son profil d’ailier à l’ancienne peuvent lui offrir une place dans la rotation : «quand un joueur vient en équipe de France en tant que compétiteur, il veut toujours y rester. Ce n’est pas moi qui prends ces décisions-là. On verra. Forcément, c’est dans un coin de la tête, quand on est compétiteur, on vise toujours plus loin, toujours plus haut. Ce sera moi d’être performant et on verra ce qui se passera. Je pense que je suis plus performant. Je suis arrivé aujourd’hui à une maturité que je n’avais pas avant. Je pense que j’aborde la sélection d’une manière différente aujourd’hui. Je suis un peu plus leader dans l’âme. Je sens que j’ai progressé lors de mon passage en Italie qui m’a vraiment fait franchir un cap. Je me sens mieux. Je me sens mieux tous les jours à l’entraînement, mieux quand je rentre. Je demande tous les ballons. Je me rends disponible pour tous mes coéquipiers. Et je pense que je suis arrivé à maturité un peu plus tard que les autres joueurs. Je pense être arrivé à maturité à l’âge de 31 ans. Ça fait environ un an et demi, deux ans que je me sens bien». L’objectif sera désormais de transformer ce retour symbolique en véritable seconde chance. À Lens, son rendement et son leadership seront observés de près dans les prochains mois. Si son corps tient et que sa régularité se confirme, il pourrait bien redevenir une option crédible à l’approche de la Coupe du monde 2026.

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