C'est un véritable cas d'école en Espagne. Le FC Barcelone est la cible des critiques pour son choix de recruter Douglas cet été. L'arrivée de ce Brésilien de 24 ans, présenté comme un joueur moyen au Brésil, en avait surpris plus d'un, autant par la minceur de son CV que par le montant de l'opération (plus de 4 M€). Un étonnement légitime d'autant que le club catalan disposait déjà d'un titulaire à ce poste (Daniel Alves), d'un jeune prometteur issu de La Masia (Martin Montoya) et d'éléments pouvant dépanner (Adriano). Ses premiers pas, à Malaga (0-0, 5e journée de Liga), étaient loin de rassurer l'opinion publique. Évidemment, les Blaugranas se montraient solidaires et défendaient son recrutement.

«Notre exigence est très élevée. Si nous recrutons des joueurs expérimentés, on nous critique. Si nous recrutons un joueur comme Douglas, qui nous donnera satisfaction s’il s’adapte, c’est la même chose. Tout doit être pour aujourd’hui, voire hier. Mais le temps est nécessaire», déclarait il y a peu le directeur sportif Andoni Zubizarreta, demandant donc du temps avant de juger trop sévèrement l'Auriverde. Son compatriote Dani Alves lui affichait également son soutien. « Il peut apporter beaucoup de choses, mais il a besoin d’un temps d’adaptation. Il arrive du football brésilien, où il n’y a pas d’ordre tactique, pas de mouvements coordonnés et il débarque au sein d’une équipe où chacun doit jouer son rôle à la perfection. Pendant son adaptation, il va être sévèrement critiqué. Si moi je le suis, pourquoi ne le serait-il pas ?! Il doit avoir la personnalité pour transformer cela de manière positive », confiait-il.

Un des pires flops de l'histoire du Barça ?

Seulement, sa dernière sortie, en Coupe du Roi, face à Huesca (0-5, 16e de finale aller), modeste formation de Segunda B (équivalent du National), a encore énormément déçu. Pour Sport, ses débuts ratés sont comparables à ceux du Nigérian Samuel Okunowo (1997-1999), considéré comme l'un des pires flops de l'histoire azulgrana. Marca le range même dans «la galerie des horreurs du Barça». «Douglas a besoin de temps de jeu, de matches. C'est ce dont il a le plus besoin. Est-ce qu'il en aura ? Nous verrons au cours de la saison. J'ai foi en lui. Il faut qu'il se libère», a défendu Luis Enrique en conférence de presse d'après-match. Des propos qui ne suffisent pas à calmer le flot des railleries. D'autant que le technicien devrait aligner Adriano à droite contre le PSG (6e journée de Ligue des Champions) pour pallier la suspension d'Alves. Pas la plus grande marque de confiance...

Le public barcelonais le sent bien. 92% des lecteurs de Sport considèrent que Montoya, qui souhaite, malgré un contrat courant jusqu'en juin 2018, quitter le Camp Nou cet hiver, est meilleur que Douglas... Le Barça, qui est sous le coup d'une interdiction de recrutement courant jusqu'en janvier 2016 de la part de la FIFA, est donc dans l'embarras. La fin de l'ère Daniel Alves, dont le bail expire en juin 2015, approche à grand pas (son nom est cité au Bayern Munich par Sport) et personne ne semble prêt à prendre la suite. À moins que Douglas ne parvienne à retourner l'opinion dans les semaines à venir...