Portsmouth, le plus français des clubs anglais

C'est le nouveau club à la mode. Ce club c'est Portsmouth. Classé à la sixième place à moins de dix points des premières places qualificatives pour la Ligue des Champions, la formation du sud de l'Angleterre n'a cessé de progresser depuis son accession en Premier League en 2006, une première dans l'histoire du club. Évoluant chaque année, le visage de Pompey s'ouvre de plus en plus vers l'international depuis l'arrivée du richissime Alexandre Gaydamak il y a deux ans. La réussite est au rendez-vous. Alors que le club luttait pour la relégation trois saisons auparavant, la situation sportive est nettement meilleure aujourd'hui. Neuvième l'an dernier, Portsmouth espère aujourd'hui pouvoir disputer la prochaine coupe UEFA.

Mais ce qui interpelle dans cette équipe pour le moins cosmopolite c'est l'impressionnant contingent de joueurs français. En Angleterre, depuis 1996 et l'arrivée d'Arsène Wenger à Arsenal, une sorte de tradition veut que la majorité des Frenchies décidant de traverser la Manche aillent trouver refuge chez les Gunners. Aujourd'hui, les choses ont un peu changé. Avec ses sept représentants hexagonaux (Diarra, Distin, Aubey, Pamarot, Mvemba, Songo'o, Christophe), Pompey possède plus de Français que son rival londonien. La France est d'ailleurs la deuxième nationalité la plus représentée dans l'effectif derrière l'Angleterre (10 joueurs).

À l'instar des Gunners, l'effet Frenchie a été immédiat. Six des sept « Frogs » qui ont rejoint la formation de Redknapp l'été dernier (Distin, Aubey, Pamarot, Mvemba, Songo'o) ou durant le dernier mercato hivernal (Diarra) ont indéniablement apporté une plus-value à cette jeune équipe dont la moyenne d'âge est de 25 ans. Si des joueurs comme Songo'o, Christophe Mvemba doivent encore s'aguerrir, leurs compatriotes font déjà partie des meubles. Distin est le patron de la défense centrale, Pamarot est régulièrement titulaire sur le côté (17 apparitions, mais actuellement blessé) et Aubey officie en tant que joker de luxe. Mais le plus impressionnant reste le cas de l'ancien Havrais Lassana Diarra. Débarqué cet hiver de l'Emirates Stadium, l'ex Gunner a su rapidement s'imposer dans l'entrejeu de Portsmouth. En quête de temps de jeu, Diarra est désormais l'un des leaders de son équipe. L'illustration de cette influence française reste sans conteste l'incroyable match de Cup disputé à Old Trafford contre Manchester United. Cristiano Ronaldo est muselé par le jeu physique de Diarra et Distin sauve un but tout fait de Mickael Carrick. Résultat, Portsmouth sort MU chez lui et se qualifie pour les demi-finales de la compétition qu'il a de grandes chances de remporter étant donné qu'il est le seul club de Premier League restant.

Critiqués pour avoir quitté Londres pour rejoindre le sud de l'Angleterre, Diarra et ses coéquipiers prouvent peu à peu que Portsmouth n'est plus une formation de touristes. La vague bleue qui a déferlé sur cette ville côtière semble donc porter l'équipe de Gaydamak vers les sommets du championnat anglais et la Cup pourrait être la première victime emportée par ce tsunami tricolore.