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Valentin Rosier, Besiktas : «L’Allemagne est un championnat qui me plaît beaucoup»

Par Anas Bakhkhar
9 min.
Valentin Rosier sous les couleurs de Besiktas @Maxppp

Après avoir découvert le monde professionnel à Dijon, le latéral droit français Valentin Rosier s'illustre depuis un peu plus de deux ans sous le maillot de Besiktas, avec qui il a notamment remporté le championnat et la coupe dès sa première saison en 2021. Entretien avec l'un des éléments-clés du BJK.

Foot Mercato : après une saison en prêt à Besiktas, vous avez rejoint officiellement le club turc cet été. Qu’est-ce qui vous a convaincu de vous engager avec eux sur le long terme ?

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Valentin Rosier : la première saison s'est bien passée puisqu’on a fini champion de Turquie cette année-là (2020/2021). L’ambiance était folle, il y avait une très belle entente entre tous mes coéquipiers, je me suis fait des amis, ce sont devenus des frères. Vu qu’on avait été sacrés champions et qu’on allait disputer la Ligue des champions, l’atmosphère a confirmé mon envie de rester. J’ai pas eu forcément d’opportunités ailleurs, ça a parlé mais rien de contrat, c’était calme. Et puis, Besiktas est un club qui m’a pris et fait confiance à un moment de ma carrière au Sporting, ce qui m’a donné envie de signer avec eux.

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FM : on connaît la passion des supporters turcs, pas mal de vos coéquipiers disent que vous êtes quelqu'un de drôle si ce n’est déjanté. Est-ce que votre personnalité vous a aidé à vous adapter rapidement à la “folie” des supporters ?

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VR : oui, je pense. Les supporters l’ont vu d’entrée, j'étais quelqu'un de déconneur, très à l’aise et très libre dans ce que je pouvais faire. Si ce sont d’autres personnes qui le font, je ne suis pas sûr qu’ils réagissent pareil. Après, je suis quelqu’un qui me bat pour le club dans lequel je joue, donc ils le ressentent aussi. Les fans et moi, on est un peu pareils, à la fois fous et on fait tout pour le club, ce qui fait qu’on s’entend bien.

FM : vous êtes plusieurs anciens de France à porter le maillot de Besiktas, est-ce que vous êtes plus proche des francophones dans le vestiaire ?

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VR : je suis plus proche des francophones, vu qu’on parle la même langue. Je parle avec tous mes coéquipiers, mais c’est sûr que j’ai plus d’affinités avec certaines personnes. Je les connaissais de nom mais pas personnellement avant, et aujourd’hui ce sont des personnes que j’apprécie énormément, c’est mes frérots : que ce soit Nkoudou (Georges-Kevin, ex-OM), Arthur Masuaku (ex-Valenciennes et West Ham), Rachid (Ghezzal, ex-OL) et Romain (Saïss, ex-Angers et Wolves), c’est un plaisir de les côtoyer. A ma première saison, il y avait Vincent Aboubakar (ex-Lorient), Fabrice Nsakala (ex-Troyes). Tous ces joueurs-là, c’est des mecs bien.

FM : malheureusement, vous n’avez pas réussi à vous qualifier pour une Coupe d’Europe la saison passée avec une sixième place en championnat. Le grand objectif de cette saison, c'est retrouver l’Europe ?

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VR : ce n’était pas vraiment le grand objectif des supporters, ils veulent juste nous voir gagner la Süper Lig. Pour t’expliquer les priorités qu’ils ont, ils vont valoriser beaucoup plus un sacre en championnat qu’une qualification pour une Coupe d’Europe, quelle qu’elle soit. Leur premier objectif, c’est de terminer premier du championnat.

«Il y a eu l’offre de Besiktas, j’ai foncé»

FM : au DFCO, vous avez joué sous les ordres d’Olivier Dall’Oglio, qui a été limogé récemment par Montpellier. Comment vous a-t-il fait progresser ?

VR : il a été mon premier coach en tant que joueur professionnel, il m’a fait confiance donc j’ai beaucoup appris à ses côtés. Il m’a donné des conseils dans le jeu, dans l’état d’esprit. Quand je suis arrivé au tout début à Dijon, c’était vraiment une galère. Je me demandais : ‘qu’est-ce que je fous ici ?’ Ca allait trop vite, que ce soit tactiquement ou avec le ballon, je découvrais le monde de la Ligue 1. La première année, je n’ai joué qu’avec la réserve et au bout de six mois, il a commencé à voir mon évolution. Je n’ai joué que les trois derniers matches, importants parce qu’on jouait le maintien. Il m’a fait démarrer titulaire la saison suivante. Il y a eu des matches, notamment à Monaco, où je n’avais pas été bon et il m’avait fait sortir. Mais ensuite, il m’a redonné de la confiance et tout allait mieux ensuite. Il m’a poussé à me surpasser.

FM : c’est quand même une belle période pour vous, qui vient effacer une fin de décennie dernière compliquée par une grosse blessure et un passage compliqué au Sporting CP. Comment avez-vous réussi à vous sortir de ce creux-là ?

VR : c’était une période un peu compliquée. J’ai eu des moments où j’étais triste de la situation. Mais j’avais ma famille et mes amis qui sont venus me voir, donc petit à petit, ça allait mieux. Après, j'ai un côté un peu insouciant, donc avec le temps, j’ai fait avec. Ensuite, il y a eu l’offre de Besiktas, j’ai foncé et j’ai bien fait. Malgré mon manque de temps de jeu, je restais optimiste, j’avais quand même une bonne situation. Le foot n’allait pas, mais il fallait rester fort mentalement, et dans tous les cas, ça allait payer.

FM : en raison d’une opération, vous ratez aussi l’Euro Espoirs avec les Bleuets, dont vous aviez déjà porté le maillot 7 fois. Est-ce un regret de ne pas avoir continué votre carrière internationale avec les Espoirs ?

VR : j’essaie de ne pas avoir de regret, mais forcément, c’est décevant. Si j’avais été bien soigné dès le départ, j’aurais pu y participer. Malheureusement, je n’ai pas eu les meilleurs soins. A mon retour de l’infirmerie, je me répète le pied à mon premier match. J’ai dû subir une opération et derrière, c’était mort. J’étais dégoûté, le coach des Espoirs m’avait appelé à l’époque et m’avait dit : ‘je suis désolé pour toi, j’avais participé aux qualifications.’ Il m’avait aussi encouragé à ne rien lâcher et c’est un entraîneur qui me faisait confiance aussi. Ca fait partie du football, mais ça m’a rendu plus fort.

FM : quand on connaît les galères de l’équipe de France à avoir un latéral droit, que ce soit par les choix ou les blessures, pensez-vous avoir votre chance d’un jour porter le maillot bleu avec les A ?

VR : avoir ma chance ? Je ne sais pas, je ne lis pas l’avenir. Ce qui est sûr, c’est que ça reste dans un coin de ma tête bien entendu, c’est un rêve d’enfant. Mon premier était de devenir footballeur professionnel, mon deuxième est de représenter la France et de porter le maillot bleu avec les A. Forcément, j’y pense, mais pour le moment, je dois travailler et montrer ce que je vaux sur le terrain et j’espère qu’un jour, ça viendra. Je mentirais si je disais que ce n’était pas mon rêve, j’ai encore plein de choses à prouver et que ça paiera à l’avenir.

«J’aime beaucoup la Bundesliga, ce serait mon premier choix»

FM : vous avez un cousin, Loreintz, qui évolue actuellement en première division portugaise avec Estoril. Est-ce que vous avez prévu à un moment de votre carrière de jouer ensemble en club ?

VR : on s’est vus quelquefois au Portugal quand j’y étais. C’est vrai que ce serait cool et marrant, les deux Rosier dans la même équipe, ça ferait plaisir à nos familles. En plus, il joue milieu de terrain, c’est un très bon joueur. Il est grand et costaud, rien à voir avec moi. Honnêtement, ce serait sympa. Je sais qu’à une époque, il me semble que Besiktas m’avait demandé des renseignements à son propos, mais rien de bien concret. De mon côté, j’aimerais bien et je pense que c’est réciproque.

FM : vous connaissez plutôt bien la Ligue 1, où vous avez joué plus de 50 matches en un peu plus de deux saisons. Avez-vous déjà prévu dans votre carrière de revenir un jour en France ou avez-vous un autre championnat en tête ?

VR : revenir jouer en Ligue 1 ? Je ne sais pas, je n’y ai pas pensé. L’Allemagne est un championnat qui me plaît beaucoup. Forcément, il y a la Premier League où c’est le top du top. J’aime beaucoup la Bundesliga, ce serait mon premier choix. C’est un gros championnat, avec de gros stades et des grandes équipes. Il y a beaucoup de joueurs, notamment français, qui réussissent à se démarquer et à montrer ce qu’ils valent sur le terrain. Après, il fait plus froid qu’ici (à Istanbul, ndlr), mais la vie et la bonne mentalité font que ce championnat m'attire.

FM : par rapport à un possible retour en Ligue 1, si vous aviez la possibilité de choisir votre club en France, vous aimeriez évoluer où ?

VR : je n’ai pas forcément d’équipe favorite en France. Mais j’aime bien l’Olympique Lyonnais, l’Olympique de Marseille, même si ce sont deux clubs rivaux. J’aime aussi le Paris Saint-Germain, mais là, ils sont dans une autre planète. Donc pas de préférence, mais ça pourrait être ces deux-là (OL et OM, ndlr).

FM : vous vous verriez finir votre carrière à Besiktas ?

VR : pourquoi pas, si je n’ai pas de grosse opportunité ailleurs. J’y vis très bien, le club est super, tout comme l’ambiance incroyable, les fans aussi. Je n’y avais jamais vraiment pensé ni vu les choses comme ça, mais ça peut être une idée. Bien entendu, je ne sais pas de quoi l’avenir est fait, mais Besiktas restera un club qui restera toujours dans mon coeur, c’est sûr.

«De moi-même, le foot, c’est pas trop mon truc»

FM : vous en aviez déjà parlé auparavant : même si vous jouez au football, vous n'en regardez pas beaucoup en dehors. Qu’est-ce qui vous passionne le plus à côté de votre carrière ?

VR : je le dis souvent : j’aime jouer au football, quand je suis avec des amis, je regarde du foot forcément. Mais de moi-même, c’est pas trop mon truc : j’ai jouer mais pas vraiment regarder des matches. Je suis quelqu’un de très casanier, j’aime jouer aux jeux vidéos, j’y joue souvent, regarder des films. J’aime beaucoup les vêtements, je suis un mec qui donne de l’importance à son style. J’aime aussi aller me faire tatouer. Depuis le lycée, j’ai toujours eu cette envie de me faire tatouer, d’être différent des autres, d’avoir mon propre style. J’aime beaucoup les Etats-Unis, le style gangster, tatoué de partout et vêtements larges. Donc ça m’est venu petit à petit, et quand j’ai signé pro, j’avais de l’argent, c’est ce côté américain qui m’a donné encore plus envie de continuer.

FM : à 26 ans, vous avez déjà une carrière plutôt remplie. Quelles sont les personnes qui vous ont soutenues tout au long de votre parcours ?

VR : forcément, ma mère, qui m’a soutenue depuis le début au premier rang. Après, il y a aussi mes grands-parents, qui sont très présents malgré la distance, qui regardent tous mes matches. Mes potes aussi, j’en ai pas beaucoup, mais c’est eux qui m’ont soutenu tout au long.

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