Que valent le Canada, les États-Unis et le Mexique à un an de la Coupe du monde 2026 ?
Alors que la Coupe du monde 2026 se déroulera dans un an, les trois pays hôtes, le Canada, les États-Unis et le Mexique ont passé un sacré test cet été avec la Gold Cup.

Il ne reste plus que 338 jours avant le coup d’envoi de la Coupe du monde 2026 de football et la pression monte autour des trois pays hôtes. Organisée en Amérique du Nord, la compétition la plus prestigieuse du football promet beaucoup et les trois organisateurs que sont le Canada, les États-Unis et le Mexique voudront briller à domicile. Et à un an du début de la compétition, ils ont pu se tester à l’occasion de la Gold Cup. Et les dynamiques sont bien différentes entre ces trois pays.
Canada
Il y a un an, le Canada nous avait laissé une belle impression. Demi-finaliste de la Copa América et quatrième de cette compétition, la sélection des Rouges confirmait la progression de toute une sélection depuis quelques années à l’image de cette troisième place à la Gold Cup 2021 ou à cette participation à la Coupe du monde 2022. Le début de compétition était intéressant avec un massacre 6-0 face au Honduras. Les Canucks faisaient étalage de leur talent avant de se faire surprendre par Curaçao (1-1) puis de conclure la phase de poules par un succès contre Salvador (2-0). Une première partie de compétition intéressante qui a laissé place à une déception énorme. Accrochée par le Guatemala (1-1), l’équipe coachée par Jesse Marsch a finalement perdu ce quart de finale après une séance de tirs au but (6-5). Un échec de taille. «Nous avons perdu parce que nous nous sommes battus nous-mêmes, et ce n’est pas possible lors de matchs importants. Ce ne sera certainement pas possible l’été prochain», avait d’ailleurs expliqué le sélectionneur canadien après la rencontre.
L’ancien coach du RB Leipzig a ensuite tempéré ses propos : «je reste très positif sur ce groupe. Nous avons beaucoup progressé avec de nombreux joueurs.» Au rayon des satisfactions, on peut noter le solide tournoi de Tajon Buchanan qui a inscrit trois buts. D’autres éléments se sont affirmés comme Promise David (Union Saint-Gilloise), Tani Oluwaseyi (Minnesota United), Niko Sigur (Hajduk Split) et Nathan Saliba (Anderlecht). Cependant, le sélectionneur Jesse Marsch ne fait pas totalement l’unanimité. «Au début, c’était amusant et utile, mais maintenant ils en ont tout simplement assez. Si vous êtes l’un des joueurs présents, comment vous sentez-vous lorsque votre entraîneur dit cela ? Il y a un moment où cela devient trop, et les gens commencent à ne plus écouter», a lâché Landon Donovan, ancienne gloire du football aux États-Unis, sur son podcast Unfiltered Soccer. Ce dernier a pointé du doigt le fait que l’entraîneur américain s’est parfois montré très critique envers son groupe et a souvent mis en avant les absences pour justifier les échecs. A la Coupe du monde 2026, ce discours ne fonctionnera plus puisque le Canada devra sortir de la phase de poules pour la première fois de son histoire.
États-Unis
Un sacré test pour Mauricio Pochettino. Nommé sélectionneur des États-Unis en septembre dernier pour prendre la suite de Gregg Berhalter, l’ancien coach du Paris Saint-Germain est encore en phase de rodage. Devant apporter un second souffle après une Copa América 2024 catastrophique où les Américains ont été éliminés dès la phase de poules, Mauricio Pochettino n’a pas encore trouvé la formule magique. Le premier coup dur a eu lieu en mars dernier avec une défaite de justesse contre le Panama (1-0) en demi-finale de la Ligue des Nations de la CONCACAF alors que les Américains étaient triples tenants du titre. Lors de la Gold Cup, la phase de poules a été sérieuse avec des succès face à Trinidad et Tobago (5-0), l’Arabie saoudite (1-0) et Haïti (2-1). Néanmoins, les Américains se sont fait peur contre le Costa Rica (2-2/4-3 aux tirs au but) avant de dominer le Guatemala (2-1) puis de s’incliner 2-1 contre le Mexique. Un parcours en soit correct même si on attendait plus d’une sélection qui visait la victoire finale dans la compétition.
Sur le plan des satisfactions, il y a eu le milieu offensif Malik Tillman, l’ailier gauche Diego Luna et le défenseur Chris Richards. Une belle colonne vertébrale pour Team USA, qui était délestée de nombreuses stars comme Weston McKennie, Christian Pulisic ou encore Ricardo Pepi. La victoire mexicaine s’est également jouée de peu avec une situation litigieuse qui n’a pas donné de penalty aux Américains. «Je ne vais pas pleurer. Je veux dire la vérité. Et la vérité, c’est que si cela se produit dans la moitié de terrain adverse, dans l’autre surface, c’est sûr que c’est un penalty. Il a posé sa main sur le ballon. Ce n’est pas comme si sa main était au sol et que le ballon l’a touché. Pour moi, c’était gênant de voir cette situation et c’est une honte. Je comprends, avec 70 000 personnes, vous savez, donner ce penalty, ce n’est pas facile», lâchait Mauricio Pochettino après la rencontre. Néanmoins, il est satisfait de ce qu’il a vu de son équipe au cours de ce tournoi : «c’était une grande leçon pour nous. C’est un tournoi extraordinaire qui nous a aidé à comprendre le chemin que nous devons suivre pour progresser. C’est douloureux, oui, mais c’est vital si nous voulons être compétitifs en 2026.» Le signal est plutôt positif pour les Américains même si ces derniers ne sont pas encore totalement prêts, la dynamique s’améliore tout doucement.
Mexique
Pas forcément favori en début de tournoi, le Mexique a pourtant gagné la Gold Cup 2025 contre les États-Unis après un parcours brillant. Premier de sa poule devant le Costa Rica, le Mexique n’a pourtant pas fait de carton contre la République Dominicaine (3-2) et le Suriname (2-0) avant d’être accroché par los Ticos (0-0). Sérieux contre l’Arabie saoudite (2-0) et le Honduras (1-0), le Mexique a ensuite assuré en finale contre les États-Unis (2-1). Pas forcément flamboyant, mais très solide à l’image du milieu défensif Edson Alvarez qui a été le meilleur joueur de la compétition ou du portier Luis Malagon qui a bien pris la succession de Guillermo Ochoa comme numéro un, le Mexique s’est appuyé sur sa défense pour s’imposer.
Le Mexique a bien su corriger ce qui n’allait pas et a confirmé la Ligue des Nations remportée en mars dernier. Éliminé en phase de poules de la Coupe du monde 2022, la Verde se présente revancharde. «La Coupe du monde 2026 sera un grand test pour nous et nous avons un an pour bien nous y préparer. Je crois l’avoir déjà dit, certains joueurs pensent que leur place est acquise, mais il y a toujours des choses à améliorer. Moi-même je fais parfois des erreurs, mais heureusement j’ai une excellente équipe d’entraîner qui me permet de garder les yeux ouverts. Oui, nous avons bien progressé ces derniers temps dans la CONCACAF, car le Panama, le Canada et les États-Unis nous avaient devancés et nous avions l’impression de stagner. Aujourd’hui, je pense que nous occupons une place prépondérante au sein de la CONCACAF», a ainsi confié le sélectionneur Javier Aguirre après le sacre. Vieillissant sur les dernières années, le Mexique se montre également rajeuni à l’image du jeune talent de Gilberto Mora qui a été sacré à seulement 16 ans en étant titulaire à partir des quarts de finale.
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