Bundesliga

Ce scandale financier qui pourrait ébranler le Bayern Munich !

En France, l’information est presque passée inaperçue. Pourtant, depuis samedi dernier, le Bayern Munich est secoué par une énorme polémique concernant son plus haut dirigeant. Un scandale dont le club bavarois se serait bien passé à quelques heures du choc face au Barça. Explications.

Par Fabien Borne
3 min.
Bayern Munich Maxppp

La France a son affaire Cahuzac, l’Allemagne a désormais son scandale Uli Hoeness. Ancien joueur et manager du Bayern Munich, Uli Hoeness, 61 ans, préside le club bavarois depuis novembre 2009. Réputé pour ses prises de position sur le fair-play financier et ses leçons de morale régulières au PSG et à Manchester City, le boss du Bayern est désormais accusé, ironie du sort, de fraude fiscale.

La suite après cette publicité

L’arroseur arrosé

C’est l’hebdomadaire allemand Focus qui a révélé samedi dernier l’information. Uli Hoeness, l’homme qui se vante régulièrement en Allemagne de «payer ses impôts au prix fort» a avoué en janvier dernier aux autorités allemandes avoir justement omis de payer des impôts en Allemagne sur les intérêts d’un compte en banque en Suisse qu’il détiendrait depuis plus de dix ans. Des impôts qu’Uli Hoeness aurait, à ce jour, bien payés, mais qui n’ont pas empêché le parquet de Munich de diligenter une enquête contre lui afin de vérifier que sa confession était «exacte et complète». Car si le dirigeant bavarois s’est de lui-même dénoncé, il n’en a pas encore fini avec les autorités allemandes, qui entendent désormais s’assurer qu’il n’a pas fait cette démarche par crainte de "se faire prendre" et que les montants qu’il a remboursés correspondent bien aux sommes qu’il a illégalement glanées en Suisse. Des montants qui n’ont pas officiellement été dévoilés, mais qui avoisineraient les 10 M€ selon l’édition dominicale de Bild. D’autres médias d’outre-Rhin parlant même de montants avoisinant carrément les 500 M€ ! Des sommes qui peuvent paraître complètement loufoques pour un président de club, même fortuné, mais qui ne sont pas tant farfelues que ça au regard des autres activités d’Uli Hoeness, qui est notamment à la tête d’une prospère société de production de saucisses (HoWe Wurstwaren KG).

La suite après cette publicité

Le Bayern Munich, victime collatérale ?

Quoi qu’il en soit, la polémique fait rage en Allemagne et même la chancelière allemande Angela Merkel a dû se prononcer sur le sujet en se déclarant publiquement «déçue, comme beaucoup de gens en Allemagne» par ces révélations. Des révélations qui, indirectement, portent aussi préjudices au club bavarois, bien que ce dernier, et c’est important de le souligner, n’ait absolument aucune responsabilité dans le fait que l’un de ses dirigeants ait, de manière privée et personnelle, bafoué la législation en vigueur dans son pays. Mais comme l’a montré récemment en France l’affaire Cahuzac, la réputation du Bayern Munich va forcément en prendre un coup, à moins que le conseil de surveillance du club bavarois ne prenne rapidement la décision de licencier par exemple Uli Hoeness. Un scénario qui ne semble toutefois pas du tout envisageable, le Bayern Munich n’ayant aucun intérêt à se mêler de cette affaire, qui ne le concerne pas en tant que club, sous peine justement de créer la confusion dans l’esprit de l’opinion publique allemand.

La suite après cette publicité

Hoeness n’a pas dit son dernier mot

De son côté, Uli Hoeness a lui assuré qu’il ne renoncerait pas à son poste de président du Bayern Munich et qu’il entendait bien laver au plus vite son image, lui qui se défend d’être accusé à tort de malhonnêteté en argumentant que son autodénonciation prouve justement à elle seule sa bonne foi. «J’utiliserai tous les outils juridiques auxquels j’ai droit pour me défendre contre ce que je considère comme un emballement médiatique, avec des excès. Cela va leur coûter très cher», a-t-il ainsi promis ce lundi au Merkur Online. En attendant, le Bayern Munich s’est vite remis au travail en obtenant ce mardi la signature du phénomène allemand du Borussia Dortmund, Mario Götze, pour un montant, annoncé, de 37 M€. De quoi recevoir les louanges unanimes des observateurs à quelques heures du match face au FC Barcelone et d’étouffer, le temps d’une journée, le scandale.

La suite après cette publicité

Avec notre correspondant à Cologne Tobias Feldhoff

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité
Copié dans le presse-papier