L'Argentine, l'autre revanche à prendre pour Lucas Ocampos

Par Matthieu Margueritte
4 min.
Olympique Marseille Lucas Ariel Ocampos @Maxppp

Six ans après son arrivée en France, Lucas Ocampos vit la première saison intéressante de sa jeune carrière. Bien parti pour disputer sa première finale européenne, l'ancien espoir de River Plate a l'occasion de se faire davantage apprécier dans son pays grâce à son parcours avec l'OM.

Été 2012. L'AS Monaco bat désormais pavillon russe depuis le rachat du club princier par le milliardaire Dmitry Rybolovlev. Désireuse de retrouver l'élite au plus vite, l'ASM met tous les moyens en oeuvre pour quitter une Ligue 2 qu'elle fréquente depuis l'exercice 2011/2012. Une volonté mise en pratique le 16 août 2012 lorsque le club princier s'offre un grand espoir du football argentin : Lucas Ocampos. Âgé alors d'à peine 18 ans, le milieu offensif débarque en provenance de River Plate en échange d'un chèque de 11 M€, devenant ainsi le joueur le plus cher de l'histoire de la L2.

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Une recrue prometteuse qui a mis au final près de six ans avant de s'imposer. Sur le Rocher, Ocampos a passé deux ans et demi sur courant alternatif. Prêté en hiver 2015 à l'Olympique de Marseille, puis recruté définitivement par le club phocéen six mois plus tard, le natif de Quilmes est resté dans ses standards de remplaçant fougueux, mais pas vraiment très adroit (10 titularisations en 31 matches de L1, 3 buts). Malgré ce bilan très mitigé, cela ne l'a pas empêché de décrocher une pige au Genoa, où il s'est fait connaître en Serie A, avant un inattendu départ à l'AC Milan. Un échec. Rentré à Marseille, Ocampos avait soif de revanche, mais ne s'attendait peut-être pas à vivre ce qui est jusqu'à présent la meilleure saison de sa carrière.

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Ocampos tient enfin sa revanche...

En championnat, l'Argentin affiche un bilan de 9 buts et 2 passes décisives en 18 matches. En coupe d'Europe, c'est 4 buts et 1 passe décisive en 11 rencontres de Ligue Europa. Un bilan bien plus flatteur que ses années précédentes qui fait le bonheur de l'intéressé. «Je suis très content de la revanche que je suis en train de prendre à Marseille. J’ai une énorme envie de bien faire les choses. Je suis à 100%, tout le temps. Après, c’est vrai que du coup je manque un peu de lucidité. C’est là où je dois m’améliorer techniquement. Maintenant, je sais que c’est mon style, je suis comme ça, je donne tout sur le terrain. Je laisserai tout à chaque fois pour l’OM, ça fait partie de mon style», déclarait-il en janvier dernier.

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Ce soir, à l'occasion de la demi-finale retour de Ligue Europa face au RB Salzbourg (2-0 à l'aller), Ocampos aura l'opportunité de se montrer encore plus sur la scène européenne (même s'il n'est pas annoncé titulaire) et de décrocher son premier billet pour une finale de coupe d'Europe. Mais pas seulement. Parti de son pays natal très jeune, le Marseillais, qui ne compte aucune cape avec l'Albiceleste, pourrait également faire d'une pierre deux coups et se rappeler au bon souvenir de ses concitoyens. Sergio Luis Faletto, journaliste au journal La Capital, nous a en effet confié qu'Ocampos ne fait pas vraiment partie des Argentins expatriés les plus suivis au pays. «À vrai dire, comme il est parti très jeune, nous ne gardons que le souvenir des apparitions en sélections de jeunes. Mais nous sommes au courant de la bonne période qu'il traverse à Marseille».

... mais peine encore à conquérir l'Argentine

Un constat confirmé par Claudio Mauri, journaliste à La Nacion. «Depuis qu'il a quitté l'Argentine, c'est vrai qu'on le suit un peu moins ici. Il n'a pas réussi à s'imposer sur la durée au sein de l'équipe première (de River Plate) parce qu'il a été transféré très jeune. Il n'a pas encore eu l'occasion de revenir dans le football argentin, mais nous savons que Marcelo Bielsa l'appréciait beaucoup quand il entraînait en France». Délaissé par les observateurs locaux, Ocampos saura-t-il inverser la tendance en cas de qualification pour une finale de Ligue Europa, voire même en cas de sacre au Groupama Stadium ? Pas si sûr. «S'il joue une finale contre l'Atlético Madrid, par exemple, l'impact d'un Diego Simeone sera plus fort et occupera tout l'espace ici. (...) Une bonne prestation en finale (de la Ligue Europa) lui donnerait davantage de reconnaissance en Argentine, mais il n'atteindra pas encore la notoriété des autres stars argentines évoluant à l'étranger», poursuit Mauri. «Sa carrière n'en est pas moins sous-estimée étant donné qu'il s'affirme en Europe depuis quelques années. Peut-être qu'un transfert en Espagne ou en Angleterre lui ferait du bien pour que sa carrière décolle davantage.»

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Lié à l'Olympique de Marseille jusqu'en 2020, l'ancien Asémiste fera-t-il le grand saut l'été prochain ? Nul ne le sait. Toujours est-il qu'à seulement 23 ans, le numéro 5 phocéen voudra capitaliser sur son excellente saison 2017/2018 pour passer un cap et peut-être décrocher le Graal, à savoir une convocation en équipe nationale qui est encore loin de dessiner à l'horizon. «Sampaoli a cité et s'est entretenu avec beaucoup de joueurs, mais il n'a jamais été pris en compte en vue d'une sélection. Aujourd'hui, il n'a quasiment plus aucune chance d'intégrer l'équipe nationale qui ira à la Coupe du Monde», conclut Mauri. Après avoir confirmé sur le terrain ses ambitions estivales affichées en début de saison, Lucas Ocampos sait désormais ce qu'il lui reste à faire pour conquérir le cœur d'une Argentine qui se refuse encore à lui.

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