Liga

De la lanterne rouge de D2 espagnole aux portes de la Ligue Europa, la belle histoire de Girona

L'équipe catalane surprend tout le monde en Liga cette saison. Bien installées à la septième position, les troupes de Pablo Machín sont l'équipe sensation du moment de l'autre côté des Pyrénées. Décryptage.

Par Alexis Pereira - Max Franco Sanchez
5 min.
Girona Pablo Javier Machín Díez Maxppp

L'été dernier, Girona montait (enfin) en première division après deux tentatives ratées les années précédentes, échouant deux fois consécutives lors des playoffs de montée en Liga. Une belle histoire dont nous vous avions déjà parlé chez Foot Mercato, à l'époque où la ville de 98.000 âmes célébrait encore les prouesses de ses héros et s'apprêtait à découvrir la première division pour la première fois de son histoire. Forcément, on s'attendait à voir les Catalans jouer le maintien cette saison, ou éventuellement se positionner en milieu de tableau. Mais les Gerundenses ont défié toutes les attentes et se positionnent désormais comme un candidat sérieux pour la qualification en Europa League. Et il y a plusieurs explications à ce succès.

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Il faut avant tout commencer par souligner le travail remarquable réalisé par Pablo Machín. On se rappelle qu'il a pris les commandes du club le 9 mars 2014, à la 29e journée de deuxième division, lorsque l'équipe pointait à la dernière place du championnat ! Quatre ans plus tard, le chemin parcouru est énorme. Tactiquement, malgré une expérience plutôt maigre, il s'est rapidement imposé comme un des coachs les plus admirés par les observateurs. Dans un 3-5-2 / 3-4-2-1 très peu utilisé habituellement dans le football espagnol, son équipe pratique un jeu très fluide, souvent au sol, utilisant beaucoup les flancs avant de conclure par un ballon dans la surface. Mais surtout, la force de cette équipe est qu'elle ne semble pas avoir de défaut : défensivement, ça tient bien, devant, elle se procure des occasions assez facilement et est aussi redoutable sur coup de pied arrêté. 42% de ses buts cette saison ont d'ailleurs été marqués sur CPA !

La forteresse Montilivi et des joueurs qui explosent

Et c'est surtout à la maison que l'équipe de la côte méditerranéenne cartonne. Son bilan récent est impeccable : 6 victoires sur les 6 derniers matchs à Montilivi, et mieux encore, 6 clean-sheets ! Plusieurs clubs comme le Real Madrid ou l'Atlético sont venus se casser les dents dans cette petite arène récemment augmentée à 13.000 spectateurs. Des performances qui s'expliquent en partie grâce au côté mental et cette confiance qui s'accumule journée après journée. Si on ne peut pas mettre Girona parmi les publics les plus spectaculaires du championnat, où on retrouve le Betis ou Valence par exemple, force est de constater que le stade est très souvent rempli à ras bord. Mais forcément, pour avoir de bons résultats, un bon coach ne suffit pas. Il faut aussi des joueurs en forme, même si cela va souvent de pair.

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Et des bons joueurs, Girona n'en manque pas. Le club a gardé sa colonne vertébrale de la saison dernière, avec l'international marocain Yassine Bounou dans les cages. Titulaire la saison dernière en D2, il a temporairement perdu sa place en début de saison au profit du vétéran Gorka Iraizoz, avant de s'imposer à nouveau. En défense, des joueurs comme Jonas Ramalho, Mojica ou Juanpe sont toujours là, et les renforts de joueurs comme Pablo Maffeo ou Bernardo ont fait énormément de bien. Dans l'entrejeu, Granell, Pere Pons ou Borja Garcia, tous trois présents l'an dernier, dictent toujours leur loi. Et c'est surtout ce duo Portu-Stuani qui fait fureur devant. Un peu en retrait, le premier est un joueur très complet, milieu de terrain relayeur de base mais évoluant maintenant à un poste bien plus avancé. On parle déjà de lui comme candidat à la sélection ! L'autre est un peu plus connu du grand public, puisqu'il est international uruguayen et avait déjà évolué en Liga. C'est un joueur létal dans les surfaces rivales, qui marque énormément de la tête et a une science du placement supérieure à la moyenne.

Un partenariat avec City pas forcément utile sur le terrain

Des individualités au niveau, grâce à un coach qui sait exploiter leur potentiel donc. Et un projet très solide, surtout. « C’est un très très bon projet. On sent que tout le monde est dedans à fond, que ce soient les joueurs, les coaches. Il y a une bonne communication, une bonne liaison entre toutes les composantes. Le coach de la première vient souvent nous voir avec la réserve. Il y a des passerelles. On discute beaucoup. Les dirigeants et le staff parlent beaucoup, notamment ceux qui viennent de l’extérieur. On sait que c’est le club filial de Manchester City. On est parti pour se maintenir en première. Ça sera une nouvelle étape pour le projet», nous confie ainsi Yhoan Andzouana, ancien de l'AS Monaco qui évolue avec l'équipe B du club. Une affiliation avec Manchester City - Girona a été rachetée par le City Football Group - qui porte ses fruits.

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Pourtant, Pablo Maffeo, le petit latéral droit espagnol à qui on promet un bel avenir avec les Citizens, est le seul joueur prêté par le club anglais à jouer de façon régulière. Aleix Garcia et Douglas Luiz par exemple ne sont que des solutions de remplacement dans l'effectif. Preuve que, sportivement, Girona ne dépend absolument pas de son "nouveau grand frère". Mais la présence du CFG va par exemple permettre au club d'enfin avoir son propre centre d'entraînement dans les années à venir. Un projet qui pourrait dépasser les 5 millions d'euros selon le site spécialisé Palco23. La possibilité de construire un nouveau stade aurait également été évoquée. Pas de doute, maintenant que les premières bases sont posées, Girona veut s'installer durablement dans l'élite du football espagnol.

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