Pourquoi Eibar est l’équipe la plus séduisante de Liga

Par Max Franco Sanchez
4 min.
Eibar @Maxppp

Le modeste club d'Eibar réalise une excellente saison, pointant à la huitième position du classement. Foot Mercato décrypte les performances du club basque.

A l'été 2014, quand Eibar obtenait sa montée dans l'élite du football espagnol, très peu de supporters et d'observateurs auraient pensé qu'un peu moins de trois ans plus tard, les Armeros seraient tout proches de la lutte pour l'Europe. Sur Foot Mercato, en janvier 2016, nous vous présentions déjà ce club atypique, d'une petite ville d'un peu plus de 27 000 habitants imbriquée dans les vallées basques. Depuis, le club a encore franchi un pallier, et il y a eu du changement. A commencer par les bureaux, où Amaia Gorostiza a pris la relève d'Alex Aranzabal au poste de président, et celle qui est la première femme à occuper cette fonction dans l'histoire du club réalise pour l'instant un travail de qualité. Le club prévoit ainsi 15 millions de bénéfices pour cette saison, et enchaînera ainsi sur une quatrième saison de suite dans le vert, le tout en ayant joué dans trois divisions différentes. Ipurua, petit stade pittoresque aux airs d'enceinte de division inférieures anglaises a lui aussi subi un joli lifting, sans pour autant perdre son charme. Avec sa nouvelle tribune, le stade peut désormais accueillir plus de 7 000 spectateurs. Aujourd'hui, Eibar pointe à la huitième position, aux portes de l'Europe, le tout avec l'avant dernier budget du championnat (43M€) !

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Et pourtant, la tâche ne s'annonçait pas facile, loin de là. La saison dernière, le club avait terminé à la 14e position, finissant la saison finalement assez tranquillement. Un classement un peu trompeur, puisque le club avait longtemps été positionné dans la première partie de tableau, avant de lâcher prise en fin d'exercice lors des matchs sans réel(s) enjeu(x). Lors du mercato estival, le club avait cependant connu quelques départs majeurs, à l'image de Borja Baston, auteur de 18 buts en Liga, qui était prêté par l'Atlético et a ensuite été vendu à Swansea. Keko, redoutable ailier qui faisait des merveilles sur le flanc droit de la formation de José Luis Mendilibar, est aussi parti tenter sa chance sous de nouveaux horizons, à Malaga en l'occurrence. S'en est ensuite suivi une campagne de recrutement très intense, où le club basque a réalisé plusieurs bonnes affaires. Parmi elles, Pedro Leon, excellent avec Getafe, et le Français Florian Lejeune, défenseur qui brillait à Girona en D2. Dans le même temps, d'autres cadres comme Adrian Gonzalez, milieu tout-terrain et fils du célèbre Michel, le très bon latéral droit Ander Capa, ou Sergi Enrich, attaquant très complet, ont été conservés malgré plusieurs intérêts.

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Mendilibar, l'entraîneur le plus sous-côté de Liga ?

Avec un onze de départ qui a fière allure et un banc de touche plutôt complet, Mendilibar a pu préparer cette saison de façon plutôt sereine, loin de l'agitation médiatique qui règne du côté de Barcelone, de Madrid, ou même, à moindre mesure, des voisins de Bilbao ou de Saint-Sébastien. Le tacticien basque, qui est d'ailleurs originaire d'une bourgade toute proche d'Eibar, est probablement un des entraîneurs les plus sous-côtés. La plupart du temps en 4-2-3-1, parfois en 4-4-2, les Basques se distinguent principalement sur les séquences défensives par leur pressing intense, avec parfois six joueurs pour empêcher l'arrière-garde adverse de relancer ! L'équipe sait aussi s'adapter à ses adversaires et parfois adopter un positionnement plus attentiste, face aux gros clubs notamment, où trop d'espaces laissés derrière peuvent rapidement coûter cher. L'intensité est donc une des principales vertus de l'équipe, plutôt robuste et difficile à manœuvrer, surtout à Ipurua.

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Et si Eibar est une des équipes les plus intéressantes à regarder dans le championnat espagnol, c'est parce que Mendilibar mise sur un jeu résolument tourné vers l'attaque. Pas forcément dans la veine d'une équipe "purement espagnole" comme Las Palmas, où on joue avant tout au sol, mais plus dans un registre plus direct typiquement basque (et donc influencé par le football anglais). Ainsi, le jeu passe énormément par les côtés, où les Basques se retrouvent régulièrement en supériorité numérique grâce à l'apport de Luna à gauche et de Capa à droite. Ces pénétrations sur les côtés débouchent souvent sur des centres, les Armeros étant particulièrement bons dans le jeu aérien. On n'hésite d'ailleurs pas à envoyer des longs ballons devant, cherchant la tête de Enrich ou de Nano, comme on peut aussi chercher la profondeur et le dos de la défense. Les coups de pieds arrêtés et les frappes de loin sont également une autre arme privilégiée par les Basques. Vous l'aurez compris, plutôt que d'essayer de se frayer finement un chemin vers les cages adverses, on multiplie les assauts et on use le rival en le faisant crouler sous la pression. Regarder un match d'Eibar, c'est l'assurance de voir du spectacle, et souvent des beaux buts. L'occasion aussi de voir plusieurs très bons joueurs de ballon à l'oeuvre, et certains seront sans aucun doute dans des clubs de plus haut standing d'ici quelques mois...

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