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Séville : le bilan de Monchi passé au crible

Par Max Franco Sanchez
5 min.
FC Séville @Maxppp

Alors que Monchi va quitter Séville dès la fin du présent exercice, Foot Mercato fait le bilan sur ses réussites, mais aussi sur ses échecs.

Une ère va bientôt prendre fin à Séville. Monchi, en poste depuis 2000, va quitter ses fonctions à la fin du présent exercice. Sa prochaine destination n'est pas connue, mais tout porte à croire qu'il devrait débarquer du côté de l'AS Roma. Depuis sa première recrue, le portier Antonio Notario jusqu'à sa dernière, le milieu de Rosario Central Walter Montoya, l'Andalou s'est vite affirmé comme l'un des tous meilleurs directeurs sportifs de la planète. Si aujourd'hui Séville est dans une situation économique qui lui permet d'avoir une force de frappe relativement importante sur le mercato, ça n'a pas toujours été le cas. Au début des années 2000 notamment, le club, qui avait connu une relégation en deuxième division, était loin de pouvoir débourser des sommes conséquentes. C'est principalement là que le talent de Monchi a été mis à l'épreuve, et des joueurs comme Luis Fabiano (3,5M€), Frederic Kanouté (6,5M€), Dani Alves (1,3M€ au total) et Julio Baptista (3M€), ou Ivan Rakitic (1,2M€) et Carlos Bacca (7M€) lors de ces dernières années, sont arrivés en Andalousie.

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Sa connaissance de tous les marchés est pour le moins impressionnante, lui qui est capable de dénicher des pépites sur le continent sud-américain comme dans les principaux pays européens. Mais ce qu'on oublie aussi de mentionner lorsqu'on parle de lui, c'est sa capacité à gérer les jeunes pousses du centre de formation. C'est pourtant l'un des principaux axes de travail d'un directeur sportif. Il faut dire que si Séville n'est pas forcément considéré parmi les meilleures équipes en termes de formation, l'équipe première reçoit régulièrement l'apport de jeunes talentueux venant des équipes de jeunes. La preuve, les Sévillans sont la seule équipe de Liga à avoir leur équipe filiale en deuxième division. Parmi les jeunes qui ont su exploser avec les A depuis l'arrivée de Monchi, on compte notamment José Antonio Reyes, Jesus Navas, Sergio Ramos, Alberto Moreno, Antonio Puerta ou l'excellent Sergio Rico. Sa facilité à travailler main dans la main avec ses présidents et ses entraîneurs ont également fait la différence.

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Beaucoup de réussites, mais aussi des échecs

Même si ses réussites sont nombreuses, Monchi a également un bon nombre de "casseroles" à son actif. On peut dresser une longue liste de joueurs annoncés comme d'excellentes recrues qui n'ont finalement pas été au niveau. On remarquera d'ailleurs que la plupart de ces flops évoluent dans le secteur offensif. Arouna Koné arrive forcément en tête de liste. En 2007, l'Ivoirien débarque en Andalousie contre 12 millions d'euros, devenant la recrue la plus chère de l'histoire du club à l'époque. Son bilan est famélique : 1 but en 40 apparitions, et des prêts plus ou moins ratés qui se sont soldés par un départ gratuit vers Everton. Dans un registre similaire, on pense aussi à Javier Chevanton, arrivé en 2006 pour la somme de 10 millions d'euros, pour au final 8 buts en 34 apparitions en trois saisons et demie. Lautaro Acosta (2008, 7M€), Aquivaldo Mosquera (2007, 8M€), Abdoulaye Konko (2008, 9M€) sont également des recrues assez coûteuses complètement ratées.

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Ces dernières années, il y a aussi des jolis ratés. Arrivé en véritable star en provenance du Borussia Dortmund à l'été 2015, Ciro Immobile s'en est allé en prêt en Italie après six mois ratés. S'il était prêté par les Allemands, il y avait une option d'achat obligatoire qui s'élevait à 11 millions d'euros. Ce même été, Fernando Llorente était lui aussi arrivé à Séville, gratuitement certes, mais avec un énorme salaire à la clé. Il n'a jamais su s'adapter à l'équipe entraînée par Unai Emery. Cet été encore, plusieurs arrivées sont pour le moins contestables. Ganso, qui a représenté un investissement total de 10 millions d'euros pour les Andalous, est un véritable flop et n'a plus joué en Liga depuis le mois de novembre, se contentant de quelques apparitions épisodiques en Copa del Rey. Kiyotake, qui a coûté 6,5 millions d'euros, a déjà fait ses valises pour rentrer au pays cet hiver, alors que Franco Vazquez (15M€) est également décevant malgré quelques coups d'éclat en début de saison. Salvatore Sirigu est parti vers Osasuna cet hiver après quelques apparitions catastrophiques en première partie de saison.

Des plus-values à relativiser

On a également beaucoup tendance à parler des plus values réalisées par le club. Dani Alves a ainsi été revendu pour 35 millions d'euros, que Monchi a présenté comme son « transfert parfait », Krychowiak pour un peu moins de 30M€, Bacca pour 30M€ ou Kevin Gameiro pour 32M€. Mais là encore, il faut aussi relativiser. Beaucoup de transferts réalisés par Séville, notamment entre 2000 et 2012, avant que le club retrouve le vert, ont été réalisés à l'aide de fonds d'investissement, ou d'acquisitions de certains pourcentages de droits du joueur. Le transfert de Geoffrey Kondogbia, arrivé en 2012 pour un montant de 3 millions d'euros et reparti l'été suivant pour 20 millions d'euros, en est un des meilleurs exemples.

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Si Séville n'a rien payé - tous les frais de transfert ont été abonnés par Doyen Sports - le club andalou n'en a reçu que 8,5M€ au moment du transfert, puisqu'il a dû verser les 11,5M€ restants à Doyen. En plus des montants qui ne vont pas intégralement dans les poches du club, ce dernier perd également tout pouvoir de décision sur l'avenir du joueur. Et le transfert du Français, qui avait d'ailleurs valu une amende de la FIFA au club, n'est pas le seul qui s'est opéré via fonds d'investissement, puisque les achats et ventes de joueurs comme Alvaro Botia, Miroslav Stevanović ou Baba Diawara. Mais de façon globale, ces presque 20 années passées à la tête de Séville sont une réussite totale. Autant dire que le chantier s'annonce impressionnant et décisif pour trouver un remplaçant à Monchi.

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