Jeando Fuchs : « passer de la Ligue 2 à la Liga est un super défi »

**Foot Mercato : vous êtes devenu officiellement un jouer du Deportivo Alavés il y a quelques jours. Quel est votre sentiment ?

Jeando Fuchs :** je suis très content. Passer de la Ligue 2 à la Liga est un super défi. Je suis heureux sportivement. C'est un rêve et une fierté de pouvoir jouer contre Eden Hazard, Lionel Messi et d'autres grands joueurs.

À lire Barça : la réponse sèche de Ronald Araujo à Gündoğan

**FM : c'est un nouveau départ loin de la France. Comment appréhendez-vous cela ? N'y a-t-il pas un peu de pression ?

J.F :** pour être honnête, je m'y attendais un peu car les propositions que j'avais eues les années précédentes venaient plus de l'étranger et un peu moins de la France. De ce fait, j'étais déjà prêt à partir à l'étranger (...). Pour le moment, je suis encore en vacances donc la pression n'est pas encore là. Je pense que quand le championnat reprendra, il y aura forcément un petit peu de pression au début car il faut faire bien les choses et ne pas se tromper. Mais ça va le faire.

**FM : vous étiez courtisé par plusieurs clubs. Pourquoi avoir opté pour Alavés ?

J.F :** du début de saison jusqu'au mois de janvier, j'étais dans une bonne période. Je pense d'ailleurs que c'était l'une de mes meilleures saisons, même si cette année a été compliquée (pour Sochaux, ndlr). Ensuite, j'ai été blessé au mois de février. Donc ça a un petit peu ralenti les choses. Mais Alavés a toujours gardé de l'intérêt pour moi. Quand on se blesse et qu'on ne revient qu'en fin de saison, ça calme forcément beaucoup de monde (...). On a eu des repreneurs à Sochaux qui venaient de là-bas. J'ai eu une proposition en début de saison. Au départ, j'avais clairement refusé. Par la suite, je m'y suis intéressé. Ils étaient revenus à la charge au mois de janvier. Je me suis dit pourquoi pas. J'en ai discuté avec mes conseillers. On a vu ensemble et on s'est dit que ça pourrait être quelque chose de bien et un bon tremplin pour la suite (...) Le discours d'Alavés m'a plu. Ils m'ont dit que si je faisais le job, j'allais jouer. Leur objectif est de me faire progresser pour franchir un cap.

**FM : vous quittez la France sans être passé par une écurie évoluant en Ligue 1. Est-ce vous l'aviez imaginé ?

J.F :** les années précédentes, ça aurait pu me déranger. Je voulais quand même me forger et faire une ou deux saisons en Ligue 1 avant de partir à l'étranger, histoire d'être prêt. Mais là, je n'ai pas eu vraiment le choix. Je vais devoir sauter les étapes et apprendre plus vite.

Partir à l'étranger sans passer par la case L1

**FM : comment expliquez-vous que les clubs de L1 ne se soient pas positionnés pour vous ?

J.F :** je pense que c'était compliqué. On était dans une période où mon club avait besoin d'argent et les clubs de Ligue 1 n'étaient pas prêts à mettre cette somme pour un jeune joueur qui évolue en Ligue 2. Ils n'étaient peut-être pas prêts à prendre le risque tout simplement.

**FM : vous avez été présenté lundi. Comment se sont passés vos premiers pas là-bas ?

J.F :** je me suis bien senti à Alavés lors de ma présentation. J'aurais pu avoir des appréhensions, mais j'ai été très bien accueilli. Je vois que les gens ont envie de me connaître et de me voir jouer. L'ambiance était bonne, tout le monde était content de me voir et faisait les efforts pour me parler en français ou en anglais. Tout ça me donne envie de prouver et donner mon maximum sur le terrain.

**FM : quels seront vos objectifs ?

J.F :** personnellement, je veux tout d'abord faire une bonne préparation. Je sais que si je fais une bonne préparation je pourrais prétendre à avoir du temps de jeu. Si j'ai du temps de jeu, je veux montrer ce que je sais faire. Je suis très motivé à l'idée d'affronter de bons joueurs. J'ai pu jouer contre le Brésil en octobre. C'était un autre niveau. Ça me donne envie de franchir ce palier et pouvoir jouer contre de grands joueurs chaque week-end. Ce n'est que comme ça qu'on progresse.

**FM : c'est une équipe au style assez rugueux et bien en place tactiquement. Êtes-vous prêt à y jouer ?

J.F :** oui, ça peut me correspondre. Je peux évoluer en tant que numéro 6 devant la défense ou même plus haut en tant que 8. Ça correspond totalement au jeu d'Alavés qui est costaud défensivement. Ensuite, si on a des occasions, il faudra les mettre au fond. Du peu que je connais, il y aura un nouveau coach. Il était la Real Sociedad. C'est un entraîneur qui aime jouer et vu que j'aime bien jouer, ça va le faire.

**FM : vous allez découvrir la Liga. Quel regard portez-vous sur ce championnat ?

J.F :** c'est un championnat très technique. Ça va vite. Je pense que c'est l'un des meilleurs championnats du monde.

**FM : depuis janvier dernier, on parlait déjà de votre départ là-bas. Comment avez-vous géré ces derniers mois à Sochaux ?

J.F :** tout simplement. Je me suis concentré sur l'équipe. J'ai beaucoup parlé avec mon coach. On s'est dit qu'on terminait la saison et qu'ensuite on verrait comment les choses allaient se passer. J'étais concentré et présent à 100% avec Sochaux jusqu'à la fin. Malheureusement, j'ai eu ma blessure (en février) qui a un peu coupé mon élan. Mais ce n'est pas pour autant que j'avais déjà la tête ailleurs. Je me suis donné à fond jusqu'au bout et je suis revenu pour pouvoir faire le dernier match.

Fuchs veut montrer ce qu'il sait faire en Liga

**FM : il fallait se donner à fond car le club était dans une situation compliquée puisqu'il a été relégué administrativement pour le moment. J'imagine que c'est une déception pour vous ...

J.F :** c'est clair que je suis déçu. Sur le terrain, même si c'était dur, on a réussi à faire le boulot et à se sauver. Même si je pense que ça va le faire devant la DNCG et que le club va se maintenir en Ligue 2, le fait que le club soit relégué administrativement est dommage. Ça n'a pas été une saison facile. Il y a eu beaucoup de changements, trop de changements. En tant que joueur, on devait être focus sur le terrain et toujours être capable de se donner à fond.

**FM : malgré tout, il y a des choses positives à retenir de votre passage là-bas. Quels souvenirs avez-vous en tête ?

J.F :** le meilleur souvenir est quand on a gagné la Coupe Gambardella avec tous les joueurs formés au centre. L'année d'après, on s'est presque tous retrouvés chez les pros. C'était quelque chose de fort. On ne l'oubliera pas. Ce lien nous lie encore aujourd'hui.

**FM : la CAN se déroule actuellement. Était-ce une déception de ne pas en être ? Quelles sont les chances du Cameroun?

J.F :** je me suis fait opérer au mois de février. J'ai repris il y a deux mois. Je pensais que ça allait le faire. Mais après un match amical, j'ai eu une petite réaction. J'ai parlé avec le coach adjoint. Je lui ai dit que ce serait un risque que j'aille à la CAN et que je me blesse de nouveau. Il a compris. C'est pour ça que je ne suis pas dans le groupe (...). Je suis ce qu'ils font durant le tournoi. S'ils se donnent à fond, on est capable de tout.