Ligue des Champions : l’éclatante revanche de l’AS Monaco

Par La Rédaction FM
3 min.
Monaco @Maxppp

Raillé pour son manque d’ambition sur le marché des transferts et la faiblesse de son jeu, l’AS Monaco a écrit l’une de ses plus belles pages européennes en arrachant la première place de son groupe en Ligue des Champions. Un exploit loin d’être anodin pour une équipe inexpérimentée, à la peine en L1 et engluée dans une stratégie globale plutôt obscure.

Lors du tirage de la phase de poules de la Ligue des Champions, nombre d’observateurs saluaient la chance de l’AS Monaco d’avoir hérité d'un groupe jugé à sa portée et composé du Benfica Lisbonne, Zenit Saint-Pétersbourg et Bayer Leverkusen. Si ces clubs n’avaient rien des adversaires de l’OM un an auparavant (Arsenal, Dortmund, Naples), l’affaire était pourtant loin d’être gagnée pour une équipe monégasque amputée de ses deux stars, James Rodriguez et Radamel Falcao, partis respectivement au Real Madrid et à Manchester United cet été.

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À défaut de produire un jeu séduisant, la formation du novice en la matière, Leonardo Jardim, a surpris. Solide, bien regroupée, l’ASM s’est muée en prédateur guettant sereinement sa proie avant de lui asséner un coup fatal. Avec 3 victoires, 2 nuls, 1 défaite et 4 buts marqués pour 1 seul encaissé, difficile de faire mieux avec les forces mises à disposition du coach portugais. Certains parleront de hold-up, d’autres d’exploit retentissant. Le vice-président du club, Vadim Vasyliev, si mesuré et calme à l’accoutumée, ne pouvait cacher son emballement à l’issue de la rencontre remportée brillamment 2-0 par les siens face au Zenit. « Aujourd’hui c’est ma plus belle émotion. On essaie de faire le meilleur. Maintenant, on va essayer de continuer, de jouer notre jeu, d’être efficace et après on verra. Mais moi je suis déjà très content de ce que nous avons fait. »

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Un joli pied de nez aux détracteurs

De son côté, Leonardo Jardim était lui aussi heureux, mais n’en oubliait pas les critiques dont lui et son équipe ont fait l’objet depuis plusieurs mois. «Cette qualification est importante pour moi. Mais plus importante encore pour le groupe, la Principauté et le football français. Deux équipes françaises sont qualifiées en huitièmes de finale, ce qui est rare. Et je rappelle que Monaco, au mois d'août, était considéré comme la pire équipe du groupe. Une revanche ? Non, je suis heureux, car nous avons réussi notre objectif. Le groupe a donné une franche réponse aux critiques, et spécialement des Français qui ont été les premiers à dire en début de saison qu'il n'avait pas le niveau pour se qualifier. »

Une certaine amertume et un sacré paradoxe pour une équipe dont la stratégie détonne depuis le départ des stars du club. Si l’on ajoute à cela l’acharnement d’une frange du football français contre l’ASM et son statut particulier, de possibles sanctions de l’UEFA pour le fair-play financier, on comprend mieux l’éclatante satisfaction de tout un club devant un si bel exploit. Une performance qui va d’ailleurs faire du bien à l’indice UEFA. Grâce à sa qualification, l’ASM offre un bonus de 5 points à la France, qui lui permet de creuser l’écart devant la Russie et même de rêver à récupérer dans quelques mois la cinquième place du Portugal. Qui aurait pu penser à cela il y a encore quelques mois après les départs conjugués de James Rodriguez et de Radamel Falcao et une absence de recrutement d’envergure ? Pas grand monde, y compris au sein même du club de la Principauté. Mais pour une fois qu’une telle situation arrive en France, on ne va pas s’en plaindre…

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