Antoine Griezmann ou le loupé de la formation française

Par Jonathan Sberro
2 min.
Real Sociedad Antoine Griezmann @Maxppp

Actuellement en équipe de France U19, Antoine Griezmann brille au Championnat d'Europe de la catégorie. Et si ce jeune joueur est inconnu du grand public français, il fait déjà figure de grand espoir en Espagne où il s'apprête à découvrir la Liga avec la Real Sociedad. Et alors qu'aucun club français n'a voulu de lui, les lacunes de la formation française éclatent au grand jour.

« J’ai fait beaucoup d’essais dans des clubs français. Mais personne ne me voulait parce que j’avais un petit gabarit. Du coup, ils ne voulaient pas me prendre ». Le discours que nous tenait il y a quelques semaines Antoine Griezmann (1,75 m ; 64 kg) revient aujourd'hui en pleine face des nombreux clubs français (Lyon, Sochaux, Metz, Auxerre ou encore Saint-Étienne) qui, il y a quelques années de cela, n'avaient pas souhaité conserver celui qui n'avait pas encore 14 ans.

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C'est en effet à cette âge que la Real Sociedad déniche ce jeune joueur et lui accorde toute sa confiance. Car en Espagne, comme l'a prouvé le sacre mondial de la Roja, ce n'est pas la taille qui compte, mais bien le talent à l'état pur. Et à ce petit jeu de la détection et de la formation, l'orientation prise par la filière française, pourtant réputée à travers le monde dans un passé encore très récent, a de quoi étonner. Voire, selon les goûts, énerver.

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Depuis plusieurs années, en France, tout porte à croire que les critères de sélection privilégient désormais plus les capacités physiques, et ce, malheureusement, au détriment de la qualité technique et de l'intelligence de jeu. Pourtant, certains des meilleurs joueurs et manieurs de ballons de la planète sont loin d'être des armoires à glaces. Messi, Xavi, Iniesta et consorts, pour ne citer qu'eux, semblent au contraire se situer à l'opposé de ce cliché.

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Un constat que les recruteurs français ne semblent pas avoir tiré. Dès lors, pas étonnant que des pépites comme Griezmann passent à travers les mailles de la détection. Pendant ce temps-là, les clubs de l'Hexagone préfèrent favoriser l'éclosion de colosses plus physiques que techniques. Et pour un Valbuena (1,63 : 57 kg) récupéré par l'Olympique de Marseille à 21 ans après avoir été recalé du centre de formation de Bordeaux, combien de Griezmann ?

Désormais, et même s'il n'appartient qu'à un club promu en première division espagnole, il apparaît presque impossible pour un club français de rapatrier cette nouvelle pépite tricolore. Déjà auteur de deux buts et d'une passe décisive en deux rencontres lors du championnat d'Europe U19, le natif de Mâcon nous avait d'ailleurs confié : « Si je devais revenir en France, ça serait pour aller à Marseille ou à Lyon. Je reviendrais seulement pour jouer dans l’un de ces clubs ».

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Sous contrat avec son club jusqu'en 2015, ce milieu offensif attise de toute façon déjà les convoitises de grosses écuries européennes. En clair, rien n'incite à l'optimisme concernant la possibilité de le voir évoluer sous une tunique de L1. Et alors que certaines rumeurs évoquaient des démarches de la fédération espagnole pour proposer à Griezmann de jouer, à terme, pour la Roja, on peut seulement se satisfaire de sa décision de jouer pour son pays natal.

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