Entretien avec... Henrique : « Montrer à ceux qui pensent que je me fous de Bordeaux que ce n'est pas le cas »

Par Khaled Karouri
5 min.
FC Girondins de Bordeaux @Maxppp

Arrivé à Bordeaux durant l'été 2005, Henrique a connu une saison chaotique. Longtemps blessé, le défenseur brésilien en a enfin terminé avec ses pépins physiques. Pour Foot Mercato, le joueur revient sur sa saison, son avenir, et évoque le cas de Jean Tigana.

Foot Mercato : Tout d'abord Henrique, comment allez-vous ?

Carlos Henrique : Très bien merci. J'en ai fini avec la galère des blessures. Ça va super.

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**FM : Jean Tigana a démissionné. Comment le groupe a-t-il réagi à cette nouvelle ?

CH :** C'était un peu triste. Vous voyez, c'était notre entraîneur, il a commencé la saison avec nous. Il ne manquait que quatre matches, mais il a pris sa décision. Le président l'a accepté, c'est le foot. Il faut l'accepter, c'est le football : il y a des bons moments, et des moments moins bons.

**FM : Comprenez-vous sa décision ?

CH :** Oui, je comprends. Surtout moi, qui suis sud-américain. On sait qu'au Brésil, c'est toujours comme ça. Quand les résultats ne sont pas en accord avec ce que le club espère, c'est toujours à l'entraîneur de prendre la décision de partir ou de rester. Je comprends parfaitement.

**FM : Michaël Ciani déclarait récemment que Jean Tigana n'était pas assez proche des joueurs. Partagez-vous cette analyse ?

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CH :** Pour moi, c'est assez difficile de l'expliquer parce que j'ai été blessé presque toute la saison. Je m'entraînais à part à cause de ma blessure. Je n'ai pas beaucoup travaillé avec lui, j'ai travaillé avec lui seulement lors des deux derniers mois. C'est donc difficile pour moi d'en parler car je n'ai pas fait toute la saison.

**FM : Et durant ces deux mois où vous avez travaillé avec Jean Tigana, qu'avez-vous pensé de lui ?

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CH :** J'ai trouvé que c'était un bon entraîneur. Il a ses qualités, ses points forts mais aussi ses points faibles, comme tout le monde. Les résultats de Bordeaux l'ont empêché de continuer avec nous, il a pris sa décision. Il a essayé de changer la philosophie de jeu des Girondins, mais ça n'a pas marché. Il y a des joueurs qui sont partis, d'autres qui sont arrivés. On a besoin de temps. Malheureusement, ça n'a pas marché. C'est comme ça, il y a des moments où ça marche et des moments où ça ne marche pas.

**FM : Comment avez-vous vécu cette saison marquée par vos blessures ?

CH :** En fait, j'ai eu une tendinite, qui s'est aggravée. Ça a fini comme une rupture totale des adducteurs des deux côtés. Je suis resté huit mois à faire des soins pour me retrouver bien. Certains ont dit que le foot c'était fini pour moi parce que j'étais tout le temps blessé. Mais j'ai pris ça comme un défi. J'ai besoin d'enchaîner avec la prochaine préparation, de bien me préparer pendant le stage pour oublier cette saison.

**FM : Vous avez rechuté 5 fois. Avez-vous des regrets quant à la gestion de cette blessure ?

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CH :** Bien sûr, j'ai beaucoup de regrets. Mais il y a des choses que je préfère garder pour moi. J'ai déjà parlé de ça avec la personne concernée. C'est réglé, je ne veux donc pas trop en parler. Mais ça m'a vraiment choqué.

**FM : Vous disiez en mars dernier qu'après cette saison blanche, la direction des Girondins de Bordeaux vous demanderait peut-être de partir. Est-ce le cas ?

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CH :** Mon agent est venu à Bordeaux le mois dernier, quand j'ai commencé à reprendre l'entraînement normalement avec le groupe. Le président m'a donné sa confiance, il m'a assuré que je resterais ici la saison prochaine pour respecter mon contrat à Bordeaux. J'ai encore deux ans de contrat. Un autre entraîneur va arriver, je ne sais donc pas comment ça va se passer. On verra avec le nouvel entraîneur ce qu'il en pense. Peut-être que d'autres joueurs vont partir. Je suis tranquille. Je sais que j'ai les qualités pour jouer en France. J'espère que je vais pouvoir bien me préparer. Je vais prendre dix jours de vacances mais ensuite je vais bien me préparer.

**FM : L'été dernier, un grand club français vous avait contacté. Où en étaient les négociations ?

CH :** À l'époque, c'est le coach qui ne m'avait pas laissé partir. J'étais content. Le coach a dit qu'il ne voulait pas me laisser partir et j'en étais heureux parce que j'aime ce club et cette ville. J'étais heureux en me disant que je pourrais faire une bonne saison. Malheureusement, je n'ai rien pu faire à cause de ma blessure.

**FM : Aviez-vous trouvé un accord avec le club en question ?

CH :** Je respecte la décision du président et de l'entraîneur. Ils étaient d'accord pour que je reste, alors je suis resté. S'ils m'avaient dit « Merci pour tout ce que tu as fait Henrique mais maintenant on pense à quelqu'un d'autre », j'aurais respecté aussi. J'ai passé de très bons moments ici, des mauvais aussi avec ma blessure. Les départs, ça fait partie du foot. C'est arrivé avec Micoud, Jemmali, et d'autres anciens joueurs. Un jour, ça peut donc arriver avec moi.

**FM : Il se murmure que le club en question était l'OL. Confirmez-vous ?

CH :** Non, ce n'était pas l'OL. C'était un très bon club, mais je ne préfère pas en parler.

**FM : Êtes-vous toujours en contact avec cette formation ?

CH :** Non, pas du tout. Je n'ai pas de contact avec ce club. Je me concentre sur les Girondins. J'ai la tête à 110% avec les Girondins. Je sais que j'ai besoin de prouver à beaucoup de monde, à moi ainsi qu'à ma famille, que je peux faire de bonnes choses ici. C'est pour ça que je veux bien me préparer au Brésil, pour attaquer la saison prochaine de la meilleure manière possible. Je suis motivé. Je suis un guerrier. Quand le guerrier est blessé, tout le monde croit qu'il est mort. Mais je ne suis pas mort du tout. Je veux montrer à ceux qui pensaient que je ne rejouerais plus au foot ou que j'avais signé un contrat et que donc je m'en foutais du club que ce n'est pas le cas. Certains ont dit que j'avais un contrat de trois ans et que du coup je n'avais pas envie de jouer. Ça m'a gêné. Je veux montrer à tout le monde que je suis là.

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