« Le transfert s’est fait uniquement grâce à mon intervention (…). Une fois le deal conclu, on m’a dit que je ne pouvais être payé car la personne (comprendre : l’agent du Tunisien, Alexandre Mouelhi) ayant ramené Khalifa à Évian avait un accord avec M. Trotignon (alors président de l’ETG), ce dont on ne m’a jamais parlé alors qu’on m’a toujours dit que je bénéficierais du mandat naturellement. De là, M. Trotignon, il est vrai très gêné, m’a promis de me régler autrement. » Ce message, issu d'une correspondance par échange de mails entre Farid Ayad, proche du président marseillais Vincent Labrune, et Esfandiar Bakhtiar, actionnaire principal de l’Évian-TG, fait grand bruit.

Depuis leur publication vendredi dans les colonnes de L’Équipe, les révélations concernant les coulisses du transfert de Saber Khalifa de la Haute-Savoie à l'Olympique de Marseille n'ont de cesse d'alimenter la rumeur, laissant apparaître une gestion assez opaque de cette transaction. Mais alors, dans les faits, le proche du dirigeant phocéen est-il dans son droit en réclamant une part du butin ? Selon l'agent officiel de l'attaquant tunisien, Stéphane Canard, la réponse est clairement négative : « C'est un cas d'école. Cela démontre qu'un agent français comme moi, avec une licence et qui a respecté intégralement la procédure dans ce dossier, peut ne pas être au courant de ce qui se passe ailleurs », lâche dans les colonnes du même quotidien celui qui est sous contrat avec Khalifa jusqu'en 2015.

Les coulisses du transfert de Khalifa à l'OM

Allant plus loin, l'agent assure qu'Ayad n'a en aucun cas mis en relation les deux clubs, comme il l'avance pour justifier sa requête : « Je ne comprends pas comment Farid Ayad peut réclamer de l'argent à Évian et sous quel prétexte. L'un des premiers dirigeants qui m'a contacté directement et sans aucun intermédiaire, c'est Vincent Labrune, vers le mois de mai 2013. Il est revenu vers moi en août et j'ai engagé une discussion avec Marseille pour le joueur. L'OM a pris contact dans la foulée avec Évian pour les négociations entre clubs qui ont abouti pour 2,5 M€ », avance celui qui devait percevoir 100 000 € (8% du salaire du joueur sur quatre ans) de commission si Khalifa allait au bout de son contrat avec l'OM.

Farid Ayad, lui, réclame 185 000 €, montant que l'agent sous licence malienne peut obtenir en cas de mandat obtenu par le biais de l'OM. Or, le contrat de mutation envoyé à la Ligue par les deux clubs, ne fait en aucun cas référence à un quelconque agent mandaté par les Phocéens. En revanche, côté haut-savoyard, apparaît le nom de Ta Van Phi Hung. Un homme qui dispose d'une licence en France, et qui sert en réalité de prête-nom à Alexandre Mouelhi, disposant lui d'une licence luxembourgeoise. Ce dernier, qui a fait signer Khalifa à l'ETG en 2011, s'était vu promettre un pourcentage à la revente, qu'il a pu donc obtenir grâce à ce prête-nom et ce, même sans avoir joué un quelconque rôle dans le départ du Tunisien vers l'OM. Un drôle de montage...