Romeyer explique la stratégie de l’ASSE sur le mercato et met la pression sur Galtier

Avec quatre recrues à son actif, l'AS Saint-Étienne a été, avec le Stade de Reims, les Girondins de Bordeaux et le SCO Angers, l'un des clubs de Ligue 1 les plus actifs de ce mercato d'hiver 2016. Un travail de longue haleine sur lequel Roland Romeyer est revenu sur l'activité stéphanoise en janvier. «Je suis fatigué. Ce fut un mercato un peu épuisant. Les discussions ont été longues. Les quatre dossiers ont été difficiles. Cela a commencé avec Søderlund qui a demandé un temps de réflexion. Puis, il y a eu Tannane, un pur gaucher polyvalent, qui a déjà impressionné tout le monde depuis qu’il est arrivé. Comme ces joueurs étaient sollicités, les clubs ont fait monter les enchères. Pour Selnaes, on a discuté pendant deux jours et on a fini par se mettre d’accord lundi après-midi. Il était exigeant. C’est quelqu’un qui sait ce qu’il veut. J’espère que ce sera une bonne surprise et qu’on a fait les bons choix. Franck (Tabanou), c’est un très bon mec. Il a du talent. On l’a encore vu contre Paris alors que cela faisait longtemps qu’il n’avait pas joué », a-t-il lancé au Progrès.

Heureux d'avoir frappé ces quatre coups, le président du directoire de l'ASSE a expliqué pourquoi les Verts, d'habitude assez réticents à passer à la caisse, avaient décidé de casser leur tirelire. « Avec Bernard (Caïazzo), on a décidé de casser la tirelire. On était d’accord pour suivre le "sportif". On a répondu aux demandes de Christophe (Galtier), Dominique (Rocheteau) et suivi les conseils de David Wantier. Tous les cinq, nous sommes à 100 % sur la même longueur d’ondes. Cet été, nous avions déjà investi une somme importante sur Beric et Théophile-Catherine, deux joueurs malheureusement qui se sont blessés. Entre le mercato estival et celui hivernal, on a fait plus de 20 millions d’achats. C’est la première fois qu’on investit autant. On s’est dit à la trêve, puisqu’il faut renforcer l’équipe, autant le faire maintenant», a-t-il indiqué, assurant avoir anticipé le marché estival.

La pression est sur les épaules de Galtier...

«On a ainsi anticipé le recrutement de certains joueurs en prévision de la saison prochaine. Comme ça, au moins, ils auront l’avantage déjà de connaître notre championnat. Il n’y aura finalement que des retouches à faire», a-t-il indiqué. Et pour ces éventuelles retouches, il sera prêt à mettre à nouveau la main à la poche. « On est le premier club français au niveau de la solidité financière, et le 5e club européen. On m’a appris à gérer mon porte-monnaie et celui de mes entreprises d’une certaine manière. Je n’y déroge pas. On ne dépense pas l’argent qu’on n’a pas. Si on a autant dépensé cette fois, c’est qu’on pouvait le faire. Sinon, on ne l’aurait pas fait. On doit toujours garder la possibilité de faire des coups ou réparer un accident. Quand une opportunité se présente, il faut pouvoir y aller. C’est comme pour les ventes aux enchères », a-t-il avoué.

Cependant, tous ces efforts financiers consentis ont une contrepartie. La direction forézienne a fixé un objectif clair à Christophe Galtier. « Si on a fait cela, c’est pour réaliser notre objectif. Avec nos renforts et notre effectif de 30 joueurs, le minimum est de se qualifier pour la Ligue Europa une 4e année consécutive. C’est dans les cordes du club mais ça reste compliqué. Il y a, en effet, une dizaine d’équipes qui peuvent prétendre jouer le Top 5 », a-t-il déclaré. La pression est donc désormais sur les épaules du coach stéphanois. Avec ses quatre nouvelles têtes et le reste de son groupe, il doit aller chercher une qualification européenne, au minimum pour l'Europa League. Le défi commence dès ce soir, à Rennes (24e journée), pour l'ASSE et son technicien, actuels 11es au classement...