Légendes : Steven Gerrard, le mythe emblématique de Liverpool

Par Khaled Karouri
5 min.
Liverpool FC Steven Gerrard @Maxppp

Liverpool affronte ce samedi après-midi Arsenal, dans le cadre de la 25ème journée de Premier League. Une rencontre au cours de laquelle Steven Gerrard pourrait une nouvelle fois se distinguer. Capitaine emblématique des Reds, le numéro 8 est considéré comme une légende vivante chez les Scousers.

29 novembre 1998. Cette date ne vous dit probablement rien et, pourtant, restera à jamais dans l'histoire de Liverpool. Ce jour-là, les Reds affrontent en effet sur leurs terres Blackburn (2-0, buts de Ince et Owen) et à la 90ème minute de cette rencontre, Gérard Houllier décide d'accorder un peu de temps de jeu à un petit jeune nommé Steven Gerrard. Ce dernier entre en lieu et place du Norvégien Vegard Heggem. Numéro 28 floqué dans le dos, le milieu de terrain alors âgé de 18 ans effectue ses premiers pas dans le monde professionnel. Natif de Whiston, à huit kilomètres à l'est de la cité liverpuldienne, le maître à jouer est ce que l'on appelle un enfant du cru, et ne va pas tarder à devenir une véritable légende, tout simplement.

La suite après cette publicité

16 ans après cette première entrée en jeu, le bilan de l'international anglais parle de lui-même. 654 matches disputés toutes compétitions confondues sous le maillot des Scousers, 164 buts inscrits, 166 passes décisives délivrées... Les statistiques de celui qui porte depuis 2004 fièrement le numéro 8 abandonné par Emile Heskey laissent sans voix. Devenu capitaine emblématique des hommes de la Mersey, le métronome a tout connu : du mémorable quintuplé Coupe d'Angleterre-Coupe de la Ligue-Coupe de l'UEFA-Supercoupe de l'UEFA-Community Shield en 2001, à la victoire finale en Ligue des Champions en 2005, celui que l'on surnomme Stevie G a écrit des pages parmi les plus glorieuses de l'histoire de Liverpool. Élu dans l'équipe type de Premier League à sept reprises (2001, 2004, 2005, 2006, 2007, 2008, 2009) et meilleur joueur de l'année UEFA en 2005, Gerrard n'a finalement manqué que le Ballon d'Or (en 2005, Ronaldinho et Frank Lampard le devancent). Pas de quoi pour autant entacher sa réputation, ce père de trois filles faisant d'ores et déjà figure d'icône au Panthéon des footballeurs.

À lire Ligue Europa : pas de miracle pour Liverpool, Rome et le Bayer rejoignent le dernier carré

Une unanimité remarquable

Et forcément, cela lui vaut de faire l'unanimité aux yeux des observateurs, à l'image de Neil McLeman, journaliste au Daily Mirror, contacté par nos soins : « C'est un footballeur moderne dans tous les sens du terme : c'est un joueur box-to-box, capable de créer du jeu et de marquer, mais il est dans le même temps à l'ancienne du point de vue de sa loyauté envers Liverpool. Du temps du premier règne de José Mourinho à Stamford bridge, il a failli rejoindre Chelsea, et il aurait été intéressant de voir ce qu'il aurait fait et quelle aurait été sa progression s'il avait effectivement débarqué là-bas. Mais il est resté, pour devenir une légende d'Anfield, avec sa prestation exceptionnelle en finale de la Ligue des Champions 2005, sans doute son plus grand match. Il est idolâtré par les jeunes, et respecté par les autres tauliers comme Luis Suarez. Gerrard a d'ailleurs grandement contribué au fait que l'Uruguayen soit resté l'été dernier. Gerrard a désormais 33 ans, et la Coupe du monde risque d'être son dernier grand tournoi international. Après, Brendan Rodgers pourrait permettre à Liverpool de redevenir un prétendant au titre la saison prochaine, donc pourquoi pas terminer sa carrière avec un dernier trophée majeur à la clé ».

En attendant de savoir si celui qui n'a plus soulevé le moindre trophée depuis 2012 et une modeste League Cup garnira encore un peu plus son palmarès, ses coéquipiers chez les Reds se montrent en tout cas dithyrambiques envers lui. C'est notamment le cas du défenseur Kolo Touré, comme il nous l'a déclaré : « C'est un super gars, un mec très intelligent, un exemple tous les jours à l'entraînement. Il est le premier à venir, c'est vraiment un exemple dans tous les domaines. Il parle à tout le monde, il encourage, il vient parler aux nouveaux joueurs pour nous dire si on a bien joué. C'est impressionnant. Il gueule quand il le faut, il tape sur la table au bon moment, il n'en fait pas trop... Respect. Ce club l'adore, il adore ce club. Tous les joueurs qui arrivent ici ne peuvent que le respecter. Il est à respecter pour tout ce qu'il a fait, mais aussi pour son talent, sa loyauté, et ce qu'il est. Vraiment, chapeau. Il n'y a que des belles choses à dire sur lui ». Aly Cissokho, qui découvre l'international anglais (108 capes, 21 buts) cette saison, abonde dans son sens :

La suite après cette publicité

« J'avais l'image de la légende de Liverpool, le joueur qui a fait toute sa carrière dans un club, ce qui est rare maintenant. Le héros qui a offert la Ligue des Champions en 2005, qui a marqué des buts extraordinaires, voilà l'image que j'avais. Maintenant, je vois qu'il est simple, ne parle pas beaucoup, mais c'est un grand professionnel, qui vient le premier à l'entraînement et repart parmi les derniers. C'est un capitaine agréable à vivre au quotidien. J'ai connu un joueur de ce type à Valence, Albelda. Mais Gerrard, il incarne vraiment la réussite. C'est le chouchou d'Anfield Road, les gens viennent de Malaisie, Norvège, ou Chine pour le voir ! Quand il touche le ballon, l'ambiance monte au stade. Quand il prendra sa retraite, Liverpool restera quoi qu'il arrive Liverpool. Maintenant, au niveau du marketing notamment, le club y perdra un peu. Mais les fans seront derrière l'équipe, et puis Luis Suarez commence peu à peu à rentrer dans le cœur des supporters, c'est peut-être lui la relève ». Que voulez-vous, une légende peut toujours en remplacer une autre, c'est aussi cela la magie du football.

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité