Gennaro Gattuso déjà le roi des punchlines à l’AC Milan

Par Matthieu Margueritte
4 min.
Milan André Miguel Valente Silva @Maxppp

Ancien joueur de caractère, Gennaro Gattuso a visiblement gardé du peps en tant qu'entraîneur. A l'heure où les entraîneurs évitent les sorties médiatiques remarquées, le coach lombard se distingue lors des après-matches.

Entraîneur de la Primavera de l'AC Milan jusqu'au remerciement de Vincenzo Montella, Gennaro Gattuso a connu une belle promotion en étant intronisé sur le banc de l'équipe première rossonera. Une consécration pour un technicien en herbe qui n'avait pas été spécialement en vue à Pise ou à Palerme. Et depuis qu'il a pris les rênes de son club fétiche (il y a joué entre 1999 et 2012), Gattuso ne cesse de prouver qu'il n'a pas perdu sa grinta. Pour sa première avec l'AC Milan le 3 décembre dernier, Gattuso a été immédiatement mis dans l'ambiance rossonera actuelle en concédant le match nul dans les derniers instants de la partie face à la modeste équipe de Benevento (2-2). L'occasion pour lui de se signaler avec une première punchline. «Évidemment, c’est difficile. Un coup de couteau aurait fait moins mal. Puis, prendre un but comme ça, nous avons souffert dans les 15 dernières minutes. C’était une farce».

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La suite ? Après une défaite en Ligue Europa face aux Croates de Rijeka le 7 décembre (0-2), le nouvel homme fort du club transalpin s'en est pris cette fois à son attaquant peu en réussite, André Silva. «Avec sa sélection nationale, il marque tout le temps. Mais quand vous jouez en coupe avec le maillot du Milan, vous devez faire plus. Il a lutté, mais on aurait dit un corps étranger à l’équipe. Quand vous mettez le maillot du Milan, il faut le respecter. Ça m’agace». Deuxième punchline en quatre jours. Et ce n'est pas fini ! Trois jours plus tard, l'AC Milan s'est imposé à domicile contre Bologne (2-1). Un match au final heureux qui a une fois encore été le théâtre de propos musclés de la part du technicien transalpin. En effet, la presse italienne révèle que des caméras ont capté un échange qui s'est produit durant la rencontre entre Gattuso et son gardien star Gianluigi Donnarumma. «Fais ce que je te dis ou je vais te détruire cette semaine», a lancé le coach à son joueur. Des propos que l'intéressé n'a pas mal pris, mais qui ont fait le tour des médias. «Je suis toujours très tendu, même quand je fais un match avec mon fils. Mais la vérité, c'est qu'être sur un banc de touche, c'est plus excitant. Milan, c'est ma deuxième peau», a indiqué Gattuso en conférence de presse d'après-match.

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Gattuso fait le show

Ce qui n'a pas empêché Donnarumma de vivre un véritable calvaire le 13 décembre en coupe d'Italie face à Vérone (3-0). Et s'il sait sortir des phrases chocs à son joueur, Gattuso sait aussi jouer les pompiers de service avec son portier. «On est en train de faire passer un jeune joueur pour un monstre. Il ne mérite pas ça, il a des valeurs incroyables. Nous devons aider un garçon en grande difficulté», avait-il déclaré après la victoire contre Vérone. Toujours prêt à monter au créneau, Rino Gattuso n'a d'ailleurs pas le temps de se poser. Sans cesse embarqué dans une crise de résultats (défaites en Serie contre Vérone et l'Atalanta les 17 et 23 décembre), le coach milanais avait tapé du poing sur la table en faisant annuler le repas de Noël pour une mise au vert anticipée avant le match à San Siro contre Bergame.

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Une décision qui n'avait pas porté ses fruits. «Les insultes, je les mérite plus que les joueurs. C'est moi le capitaine du navire, moi qui fait les choix, sans subir de pression. Je ne démissionnerai jamais, je suis à la disposition du club. Il n'y a que deux choses que je ne veux pas voir arriver : que les joueurs fassent le contraire de ce que je demande et que je devienne un poids», avait-il déclaré à l'issue de la rencontre. Combatif, Gattuso a finalement pu apprécier à nouveau la joie d'une victoire. Et pas n'importe laquelle puisque hier soir, les Rossoneri se sont imposés dans la douleur face à l'Inter Milan en coupe d'Italie (1-0), dans un derby soporifique. Un succès qui a encore donné lieu à des déclarations savoureuses du coach italien. «C'est vrai que j'ai un peu exagéré en parlant de ce match comme d'une finale de coupe du Monde, mais pour nous, c'était une rencontre fondamentale. (...) Mais il faudra encore souffrir et je serais hypocrite si je pensais avoir résolu tous les problèmes avec cette victoire. Je suis jeune comme entraîneur et je suis peut-être le pire entraîneur de Serie A, mais je veux toujours gagner, même quand je joue au square avec mon fils». On ne change pas un homme...

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