Le bilan mitigé de Monchi à la Roma

Par Maxime Barbaud
5 min.
AS Rome @Maxppp

Après 20 mois de collaboration, Monchi et la Roma se sont séparés. En quatre mercatos, le directeur sportif espagnol aura eu le temps de modifier en profondeur l'effectif du club italien mais n'aura pas toujours réussi ses coups. Spécialiste du trading de joueurs, il aura brillé sur certains transferts tout en se ratant complètement sur d'autres.

Arrivé en grande pompe à la Roma, Monchi n'aura finalement tenu que 20 mois. Le directeur sportif a lui aussi été victime de la mauvaise saison du club. Après le licenciement d'Eusebio Di Francesco, consécutif à l'élimination en 8e de finale de la Ligue des Champions cette semaine, la Louve a annoncé s'être séparée à l'amiable avec l'ancien du FC Séville. Malgré un bilan global plutôt satisfaisant, ce mariage n'aura finalement pas tenu toutes ses promesses. L'Espagnol part en laissant un chantier qu'il n'a pas eu le temps de terminer et qui n'a pas convaincu tout le monde non plus. Retour sur cette histoire au goût d'inachevé.

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En un peu plus d'un an et demi, il va sans dire que la Roma a connu de nombreux mouvement de joueurs. La présence de Monchi joue beaucoup. Entre son arrivée au printemps 2017 et son départ un peu moins de deux ans plus tard, l'effectif a été modifié en profondeur avec plus ou moins de réussite. Durant le premier mercato à l'été 2017, on notera les arrivées intelligentes de Kolarov (33 ans), débarqué contre 5 M€ en provenance de Manchester City. Cegiz Ünder a lui été recruté pour 13 M€ à Istanbul Basaksehir. Le jeune Turc de 21 ans en vaudrait trois fois plus selon des sites spécialisés.

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Monchi a flairé des bons coups mais a aussi craqué sur certains transferts

Recruté des jeunes joueurs à fort potentiel pour ensuite les revendre au prix fort, c'est la marque fabrique de Monchi. En venant le chercher pour ce savoir-faire, la Roma a réalisé ou devrait réaliser de belles opérations. Arrivé 15 jours avant Ünder, Lorenzo Pellegrini (22 ans) est lui aussi une satisfaction alors qu'il venait de Sassuolo. Acheté 10 M€, le milieu de terrain a lui aussi triplé sa valeur. Ce n'est pas le cas d'Hector Moreno, recruté au PSV à l'été 2017 contre 5,5 M€ et revendu 6 M€ à la Real Sociedad six mois plus tard. On ne peut pas considérer le Mexicain comme un véritable échec, à l'inverse des noms que nous allons citer.

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Il y a par exemple Grégoire Defrel. Après une saison ratée, le Français, acheté 15 M€, partira en prêt l'été d'après à la Sampdoria. Lui est encore au club mais il peine toujours autant à se faire une place au sein de l'effectif. Malgré un transfert à 14 M€, Rick Karsdorp ne compte que 7 matches de Serie A en bientôt deux ans. Patrik Schick joue davantage mais frustre par son manque d’efficacité. Il n'a marqué qu'à quatre reprises en 39 matches de championnat. Ça fait cher le but puisqu'il a été acheté à la Sampdoria après un prêt payant de 5 M€, plus une option d'achat obligatoire de 9 M€, plus un bonus de 8 M€ et de 50% d'un futur transfert. Et que dire de Maxime Gonalons. L'ancien Lyonnais a coûté 5 M€ pour un rôle de remplaçant avant d'être envoyé en prêt à Séville un an plus tard.

Un mercato d'été 2017 bien mené, à l'inverse de l'été 2018

Durant ce même mercato, on notera de sacrées ventes à la Roma. Si celle de William Vainqueur à Antalyaspor pour 500 000 € reste anecdotique, Antonio Rüdiger est lui parti pour Chelsea contre 35 M€. Il avait été acheté un an plus tôt à Stuttgart pour 9,5 M€. Leandro Paredes n'a lui jamais vraiment convaincu mais ça n'a pas empêché la Louve de faire une belle plus-valus puisqu'il a été cédé au Zenit pour 23 M€, soit 4 fois sa valeur d'achat. Acheté 15 M€, Mohamed Salah est lui parti pour 42 M€ après deux belles saisons. Une belle vente même si l’Égyptien vaut trois fois plus aujourd’hui.

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À l'issue de cette saison 2017/2018, la Roma terminera 3e de Serie A et demi-finaliste de Ligue des Champions. Un exercice largement réussi. Mais les choses vont se gâter durant cette intersaison avec des transferts dans tous les sens, certains pertinents et d'autres beaucoup moins. On pense notamment à la venue de Robin Olsen. Le portier suédois est expérimenté mais peine à justifier les 8 M€ investis. Surtout, la différence avec Alisson Becker, vendu à Liverpool 62 M€, est énorme. C'est à peu près les mêmes situations pour Steven Nzonzi (acheté 27 M€) et Davide Santon (9,5 M€) mais ce n'est rien à côté du cas Pastore. Il a coûté 25 M€ aux Giallorossi pour des blessures à répétition au mollet. Son départ semble plus que probable à la fin de la saison, sans doute sans retour sur investissement puisque l'Argentin a 29 ans.

Les jeunes n'ont pas tous eu le temps de s'affirmer

C'est pour cela qu'il est sûrement un peu tôt pour juger des bonnes affaires ou non d'Ante Coric, Justin Kluivert ou encore William Bianda. Le Croate a été recruté 6 M€ mais n'a presque pas joué. Monchi voulait le prêter cet hiver sans qu'il y ait de suite. Le Néerlandais a lui coûté beaucoup plus cher, 17,5 M€, et est trop rarement titulaire. Enfin l'ancien Lensois dont le transfert est de 6 M€ n'était pas destiné à évoluer régulièrement en équipe première dans un premier temps. Il s'est surtout gravement blessé au genou il y a un mois. La satisfaction romaine se nomme Nicolo Zaniolo. Arrivé dans le cadre du transfert de Radja Nainggolan, vendu à l'Inter 38 M€, le meneur de jeu est la grande révélation alors qu'il n'a été recruté que pour 4,5 M€. Sa cote a d'ores et déjà explosé puisqu'il est estimé à 40 M€. Il a déjà fait oublier Kevin Strootman, parti pour 25 M€ à l'OM. Même si les supporters l'appréciaient, l'international oranje a tout de même été bien vendu.

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